de Don-Pancho » 04/05/2018 21:24
Je passe bien après la bataille, mais j'avais envie de revenir sur cet album
Je le trouve sympathique, et le principal bon point est que je retrouve plutôt bien le personnage de Zorglub, en dehors de quelques cases où il me semblait un peu historique, mais ça tient plus du traitement graphique que de l'écriture du personnage. Malgré tout le côté mangaquesque, cette dernière me semble plus cohérente que celle de "la face cachée du Z", qui changeait du tout au tout hors champ pendant l'album, ce qui semblait décousu.
Je n'étais pas spécialement fan du dessin de Munuera sur Spirou et Fantasio il y a quelques années quand j'étais gosse, mais maintenant il me plaît bien, et cet album ne fait pas exception, il y a plusieurs belles cases, même si les persos sont de temps à autre trop élastiques à mon goût. La mise en couleur est fort jolie, ma foi.
Il y a de jolies trouvailles graphiques (la porte qui s'ouvre en Z, la page dépliante centrale, dont j'apprécie l'audace) ainsi qu'au niveau des dialogues: le gag du Ctrl+Z cité plus haut, mais également des répliques qui me semblaient sonner juste et dont j'apprécierais de retrouver la fluidité dans les derniers Spirou & Fantasio ("Le rejet est un effet secondaire du génie", "Le désastre est sa spécialité, mademoiselle", "J'en suis arrivé à avoir une armée d'hommes-machines à mon service. Mais… Et si j'inversais le concept?", "Que veux-tu que j'y fasse? J'ai toujours été… Le méchant!", etc.)
Mais j'ai quand même un gros reproche à faire à l'album, reproche qui a toutes les chances d'être là avec le prochain tome: les personnages sont en pâte à modeler.
Je m'explique: je ne parle pas du caractère ou du traitement graphique des personnages. Je parle de leur… Résistance physique. Dans cet album, les persos peuvent se prendre les pires mandales dans la figure, tomber de troisième étage, il se relèveront comme des charmes, avec juste quelques étoiles au-dessus de la tête. Souvenez-vous de la fin de l'album: le général saute en marche sans parachute et s'en sort sans une cheville cassée après deux pirouettes! Le traitement de leur résistance physique est cartoonesque. Ça ne me dérangerait pas dans un Tom & Jerry, mais ici ça me pose vraiment problème: je n'ai rapidement plus eu du tout peur pour les personnages.
Prenez l'album de Spirou "la mauvaise tête". Quand Spirou fait une chute dans les rochers, il se fait vraiment mal. Il lui faut du temps pour se remettre. Dans les Spirou de cette époque, même sans être vraiment réalistes, les coups de poing avaient une conséquence, les chutes pouvaient être dangereuses, les pistolets étaient une source de danger potentielle.
Dans "la fille du Z", on a beau avoir des explosions, des vaisseaux spatiaux et des militaires, je n'ai rapidement plus eu la notion de danger tant tout est cartoonesque (voir le coup de poing final au général). Il n'y avait pas de notion de conséquences, et dans ces conditions, il est bien difficile d'être inquiet pour les personnages. Je trouve qu'il y a une réelle dissonance entre les aspects sérieux de l'histoire et ce côté Tex Avery.
Voilà voilà. Sinon, sympathique album.