Pas facile pour eux d’enfreindre le plus grand interdit de l’humanité : tuer spontanément un autre humain sans aucune forme procès.
Il n’y a que la guerre qui « autorise » ce crime.
Le plus grand interdit de l'humanité ... admettons. Ca l'est surtout parce que l'homme appartient à une espèce animale qui n'hésite à pas tuer ses congénères ... ce qui en fait son propre prédateur ... La pensée lui permet alors de justifier ses désirs meurtriers, comme ses besoins d'expansion territoriale, politique et économique, par la guerre... Tellement pratique ...
Oguri a eu une réaction bizarre durant cette intervention.
Il avait envie de dire quelque chose à son capitaine, puis il s’est tu.
Alors il a écrit son ressentie dans son journal de bord et on constate qu’il ait des états d’âmes malgré et pourtant Oguri a déjà franchit la ligne lorsqu’il n’a pas hésité à tuer 3 soldats américains lors de l’opération sagittaire à Guadalcanal.
En effet, Oguri réagit singulièrement et on peut s'étonner de son ambivalence. En tous cas, il se pose comme le dépositaire des idées de Kadomatsu.
En l’absence de Kadomatsu, Oguri est devenu en quelque sorte la caution morale du navire. Mais je pense que Kado aurait eu la même réaction que Kikuchi.
Kadomatsu aurait peut-être essayé de récupérer d'éventuels rescapés !
En période de guerre, c’est tuer ou être tué et justement Taki l’a très bien expliqué aux deux naïfs du Miraï mais j’y reviendrai plus tard sur ce personnage qui s’est revélé sur ce tome.
Belle leçon en effet et qui pose le personnage de Taki, en soulignant cependant une différence essentielle entre les deux gars du Miraï et lui : celle dex contextes dans lesquels ils ont grandi.
Maintenant revenons au personnage principal de ce tome.
Je parle bien-sur du capitaine de frégate Taki. Personellement, je n’appréciais pas ce type. Je le voyais comme un arriviste et opportuniste et surtout un homme qui se la joue grave.
Tiens !
Ce n'est pas l'impression qu'il me faisait. Je le trouvais mou...
Mais dans ce volume, il m’a agréablement bluffé !
J’ai bien aimé son coup de gueule lors de la réunion de l’état major.
C’est assez surprenant pour cet ambitieux qui jusqu’ici a toujours cherché à plaire à ses supérieures jusqu’à faire des coups tordus.
On a vu qu’il était prêt à tout pour parvenir au sommet de la hiérarchie.
Mais ici, voyant sa flotte amputée de navires importants, il a tout de suite vu rouge.
Il est sortie de sa réserve et n’a pas hésité à rentrer dans le lard de son amiral.
Sacré coup d'éclat !
Kusaka est passé par làIl nous montré un côté impétueux et rebelle que je ne soupçonnais pas
Car il en fallait du courage pour l’ouvrir dans cette réunion surtout lorsque l’on connaît un peu la rigidité hiérarchique japonaise.
C'est vrai ! Mais son attitude a été payante !
Son coup de gueule est d’autant plus frappant qu’il contraste avec la discrétion de Kusaka alors que c’est à lui de défende son plan.
Il connaissait cette rigidité et cette inertie dans l’état major et il n’a pas pu s’empêcher de sourire en voyant Taki se démener comme un beau diable face aux vieux bornés de la marine.
Il devait se dire : « Et oui ! Je t’avais prévenue mon coco ! »
Il y a de cela bien sûr, mais Kusaka est un cas particulier et n'a qu'une crédibilité limitée.
Là, je le vois plutôt récolter tranquillement les fruits de ce qu'il a semé.
En plus, en évitant de s'exposer, il évite une possible casse si le plan ne fonctionnait pas.
Et puis, bon, il a d'autres cartes en main ...
Pour terminer, j’ai bien aimé la leçon que Taki a donnée aux deux matelots du Miraï.
C’est là que l’on se rend compte une fois de de plus de la différence d’état d’esprit entre les deux époques.
Lors de la seconde guerre mondiale, les militaires avaient cette conception de guerre totale et sans concession et donc avait cette détermination de tuer tout soldat ennemie sans scrupule et sans états d’âmes alors que les hommes du Miraï ont encore ce réflexe humaniste de ne pas faire trop mal à l’ennemie.
N'oublions pas que Taki et les hommes de son époque ont été élevés dans un Japon militariste, impérialiste et expansionniste pour lequel la guerre était un moyen d'acquérir gloire et lauriers. Les hommes du Miraï (les 2 "naïfs" en particulier) en revanche sont nés dans un contexte de paix, élevés dans un monde pacifiste, dans un pays qui a vécu le traumatisme de 2 bombes atomiques... Ils ne peuvent avoir la même conception de la guerre. Et ils ne sont pas prêts à tuer ou à mourir pour un idéal ou un pays ...
Et surtout, les soldats de cette époque partait à la guerre avec le sentiment qu’ils allaient y rester et qu’ils se considéraient tous comme des condamnés à mort en sursis.
Alors que les hommes du Miraï prenne cette guerre un peu à la légère vus qu’ils sont sur de leur force et il estiment qu’ils ne peuvent rien leur arriver de mal….
Et pourtant, malgré leur avance technologique, ils ont déjà perdu 7 des leurs !
On peut être armé de façon plus perfectionnée et puissante et ne rien valoir sur le terrain faute d'avoir la vonlonté et le désir de combattre en risquant sa vie...
La dernière phrase de Taki est tout aussi révélatrice : « Peut-être à votre époque, il existait des batailles où l’un des deux camps s’en sortait parfaitement indemne ? »
Les pays puissants font désormais à l'économie de morts. Mais celui qui est acculé et possède une force moins importante donnera toutes ses tripes ...
J'attends ton message sur les erreurs stratégiques de Kikuchi !