Jetjet a écrit:Jimbolaine a écrit:Jetjet a écrit:hadji ara a écrit:S'ils pouvaient rééditer Starman ça serait le top, cette série est un sommet et je meure d'envie de découvrir la suite. Depuis l'annonce de Transmet il ne manque que Preacher et Starman, ensuite je peux mourir tranquille.
C'est si bien que cela Starman ?
C'est particulièrement excellent, oui.
Merci c'est une série terminée ? J'avoue ne connaitre que le Starman de Carpenter (bon y a pire comme référence) mais pas du tout ce comics.
Oui, la série est finie.
Et n'a rien à voir avec le film de Carpenter.
Le principe est le suivant : James Robinson (le scénariste) suit le parcours d'un fils de super-héros.
Le premier Starman, apparu en 1941 dans les
comics, a laissé tomber la carrière depuis longtemps. Son fils aîné reprend le flambeau et devient le nouveau Starman. La série commence quand il est abattu. Le fils cadet, antiquaire de profession, se retrouve plus ou moins contraint de reprendre le nom de Starman afin d'enquêter sur la mort de son frère. Il est complètement réticent à l'idée de devenir un super-héros, mais la vie aidant, il se retrouve à son corps défendant en train de défendre sa ville, Opal City.
Là, grosso modo, je t'ai évoqué les deux premiers épisodes. Il y en a 80.
Comme tu t'en doutes, la série parle de gens, suit des destins intéressants (y a une famille irlandaise de flics qui est vraiment bien, par exemple, mais aussi des voisins, des amours, un ou deux anciens vilains…) et compose un portrait de la condition humaine vraiment touchant.
L'autre dimension passionnante de la série, c'est l'aspect "héritage" du récit. Le héros est donc le frère du deuxième Starman et le père du premier Starman, mais le nom même "Starman" a été utilisé au fil des décennies par DC pour créer d'autres personnages (dont un créé par Ditko et… euh… Levitz, je crois, à la fin des années 1970). Robinson prend le parti de considérer que tous ces personnages ont existé dans cette continuité. Et il les utilise, soit en les ramenant pour en faire des personnages secondaires, soit en les évoquant à l'aide de
flash-back. De là, la série devient également une sorte de commentaire sur l'évolution du genre, sur l'aspect "daté" de certains personnages, tout ça…
Pour faire une comparaison qui, peut-être, serait plus parlante, c'est un peu comme Neil Gaiman au début de sa série
Sandman : Gaiman avait rappelé qu'il existait dans l'univers DC d'autres Sandman (celui des années 1940, celui créé par Simon & Kirby dans les années 1970…), et il a bâti des relations logiques entre ces "vieux" personnages et le personnage nouveau qu'il inventait à l'occasion de sa série.
Hé bien Robinson fait avec
Starman un travail similaire. Et avec un ton assez proche, assez "Vertigo", d'une certaine manière.
alacoume a écrit:J'ai du mal avec le conceot de départ : des mecs qui ont des pouvoirs (à la limite) qui s'habilleraient en collant fluo pour aller sauver le monde... C'est un peu niais comme concept !
J'ai du mal à voir en quoi c'est plus niais qu'un reporter en pantalon de golf avec un chien blanc, qu'un village de petits hommes bleus au vocabulaire réduit, ou des guerriers avec des épées magiques. Je conçois qu'on n'adhère pas au principe et qu'on en fasse un signe distinctif pour repérer le genre de loin, mais la niaiserie m'échappe un peu. Focaliser sur les costumes des super-héros (alors qu'on sait très bien que les costumes, c'est vraiment un truc superficiel : les X-Men de Claremont en Australie n'en portaient plus, les super-héros de cinéma portent des tenues de motard en cuir…), c'est un peu se laisser dominer par des clichés.
alacoume a écrit:Le ticket d'entrée est lourd pour comprendre l' univers et pour ne pas louper certaines références, tu es obligé de te taper des daubles à lire pour pourvoir espérer en avoir une bonne histoire dans la série.
Là aussi, c'est une idée reçue : les univers sont "rebootés" régulièrement, la fin d'un
run d'un scénariste s'accompagne bien souvent d'une remise à jour du statu quo, ce qui permet de commencer l'histoire avec le nouveau scénariste par exemple… La politique éditoriale d'Urban, qui propose par exemple les
Batman de Morrison, les
Green Lantern de Johns ou les
Catwoman de Brubaker, me semble exploiter cette souplesse. Pas besoin d'avoir lu 500 épisodes de Batman pour savoir que Catwoman est une voleuse amoureuse du Chevalier Noir, et pour commencer la lecture des épisodes de Brubaker.
alacoume a écrit:Les histoires sont souvent identiques aussi dans leur concept.
Là encore, il me semble que c'est une idée reçue.
Fantastic Four et
Green Lantern, c'est de la SF.
Daredevil et
Batman ont une ambiance polar.
Justice League Dark ou
Doctor Strange, c'est de la magie. Les motivations changent, également. Vengeance et obsession chez Batman, mais exploration et découverte chez les Fantastic Four.
Et encore, je ne parle que des deux majors, sans passer par des séries indépendantes. Mais on pourrait parler d'
Irredeemable, de
Rising Stars…
alacoume a écrit:Franchement, j'ai essayé d'en lire (Long Halloween (à la limite), Dark knight return (banal),
Banal,
Dark Knight Returns ?
Avec une narration incroyable, une utilisation de la voix off totalement inédite à l'époque (et encore novatrice aujourd'hui), des pages en gaufrier de 16 cases, un propos politique électrisant ? Banal ? Ah. Je serais curieux de savoir ce qui n'est pas banal.
alacoume a écrit: Daredevil de Miller (dessin à vomir),
Ah effectivement, là, y a un problème.
(le dessin de Miller est évocateur, Janson dirait "expressionniste", avec son lot de déformations, mais il a laissé dans ses
Daredevil certains des plus beaux visages féminins de toute sa carrière, et de toute la carrière de Daredevil. Voire de tout Marvel.)
alacoume a écrit:Planetary (chiant))
Planetary est une exploration de l'imaginaire populaire. D'ailleurs pas que des super-héros, mais aussi des
pulps, du cinéma de Hong Kong, des grands monstres à la Godzilla, des mythes littéraires genre James Bond ou Tarzan… C'est une enquête sur plus de 25 épisodes, empruntant une partie de sa forme aux romans à clés. Force est de reconnaître qu'on savoure bien plus
Planetary en connaissant les sources auxquels ça renvoie, mais tout de même, ça reste un univers avec une grande force d'évocation.
alacoume a écrit: mais bon, pas franchement accroché.
Je crois le comprendre.
Cela m'étonne d'ailleurs un peu, car tu sembles avoir tenté plusieurs trucs, de qualité, mais également variés. Je suis étonné que tu n'aies pas trouvé plus de choses à ton goût.
Mais par exemple, un peu plus haut, on parlait de
Starman de Robinson, je me dis que tu pourrais essayer, ça pourrait t'intéresser… Le héros est comme toi, il n'aime pas ces crétins qui mettent des costumes moulants pour casser du voyou…
alacoume a écrit:Les seuls trucs que j'ai bien aimé c'est Top ten et les Watchmen (mais pas de claqu quand même).
Watchmen demeure pour moi une claque, même vingt-cinq ans après ma première lecture. La structure du récit, les motifs pour faire couler les
flash-backs, les échos entre le texte et l'image, les silences, les jeux de symétrie (le cinquième épisode, par exemple), la caractérisation des personnages, l'intrigue elle-même avec le plan d'Ozymandias, tout cela me laisse encore sur les fesses. J'ai rarement vu (peut-être même jamais) un projet de cette ampleur qui soit aussi maîtrisé à la fois sur le fond et sur la forme. Le
Nogegon des frères Schuiten, c'est qu'un seul album, la prouesse est formidable, mais la masse est moindre. Dans
Watchmen, la vision du monde s'allie à une réflexion sur la forme narrative (le gaufrier de neuf cases renvoie à la fois aux façades des immeubles et donc à la ville, mais aussi au quadrillage des rues, et qu'est Watchmen, sinon le récits de destins séparés qui se croisent autour d'un carrefour fatidique ?) sur presque 300 pages.
Watchmen n'a pas d'équivalent, selon moi.
alacoume a écrit:Et je n'ai même pas parlé des couleurs criardes...
Là encore, c'est une idée reçue. Il y a peu de comparaison entre les couleurs des années 1970 ou 1980 et les productions actuelles. Et parmi celles-ci, il est difficile de comparer le boulot d'un Frank d'Armata (qui a officié sur les
Captain America de Brubaker et Epting, par exemple) et celui d'un Dave Stewart (l'univers de
Hellboy).
Je ne cherche pas à polémiquer, mais il me semble que tu fourres un peu trop vite dans le même panier une production qui est tellement large, riche et variée que c'est un peu lui faire injustice, selon moi.
Jim