Monsieur Jean a écrit:alambix a écrit:Et je l'ai déjà dis : la BD étant l'un des rares marchés où le consommateur est prêt à accepter n'importe quel prix (et donc à se faire enfler en réclamant du rab), la tendance à la hausse est pas prête de ralentir
Il n'y a que les biens essentiels (logement, nourriture, médicaments) qui répondent à cette logique.
En fixant son prix, le marchand cherche à maximiser son profit. imaginons que le coût total de fabrication et distribution est de 8€
Si le prix est de 10 €, il va en vendre 50 000, avec un profit de 2 € par exemplaire. Gain de 100 000 €
Si le prix est de 15 €, il va en vendre 20 000, avec un profit de 7 € par exemplaire. Gain de 140 000 €
Si le prix est de 20 €, il va en vendre 12 000 avec un profit de 12 € par exemplaire. Gain de 144 000 €
Si le prix est de 25 €, il va en vendre 5 000, avec un profit de 17 € par exemplaire. Gain de 85 000 €
Le profit est donc maximisé si le prix est d'environ 20 €.
Je simplifie un peu car il faudrait aussi tenir compte des économies d'échelle.
Comme la BD est un produit de luxe, elle est un des premiers items que l'on coupe s'il y a coup dur, par exemple une perte d'emploi (voir pyramide de Maslow).
Le prix de la BD est loin d'être élastique, sauf chez une minorité de personnes. Si le prochain Astérix se vendait 25 € plutôt que 10 €, il est certain que le tirage ne serait pas de 2 millions.
Cette démonstration basée sur le prix est critiquable.
Comme le fait remarquer tzynn, les chiffres de ventes sont discutables, dans un sens (sous-estimation), comme dans l'autre (surestimation).
Mon argument est de dire qu'à 10 €, une BD se vendra plus qu'à 15 € (et à fortiori 35 €).
Dans votre exemple, pour une BD à 10 €, vente de 50 000 exemplaires. Mais pourquoi pas plus ? Pourquoi 50 000 ?
Pourquoi pas 100 000 ?
Evidemment, il faudrait combiner avec une diminution de l'offre pour ne proposer à la vente que ce qui est vraiment bien (et oui, je suis d'accord, ce n'est pas évident de faire le tri... c'est un métier, qui justifierait le salaire des éditeurs).
Moins d'offre et des BD plus abordables niveau prix pour des ventes supérieures.
Autre élément que vous oubliez dans votre démonstration :
L'importance des séries par rapport aux gros unitaires.
Le gros unitaire, vous allez bien le vendre l'année de sa sortie, mais ensuite ?
Généralement nettement moins.
Alors que l'album d'une série, à chaque nouvel opus, vous pourrez en profiter pour revendre des anciens déjà amortis. Gérer un catalogue, la rente des éditeurs.