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Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede jmc95 » 24/05/2012 10:15

Message précédent :
Il s'agissait d’un prix spécial, le médium « comic book/bande dessinée » n’entrant dans aucune des catégories officielles. À la création du Pullitzer en 1917 et au cours des années suivantes, personne ne pouvait imaginer que des publications destinées aux enfants puissent évoluer vers des contenus plus sérieux…

Cela dit, il me semble avoir lu à plusieurs reprises que les conditions d’attribution du prix ont été modifiées depuis Maus pour s’assurer qu’aucun autre comic book ne puisse l’obtenir, « spécial » ou pas, habillement déguisé sous l’appellation « graphic novel » ou pas…
La source m’échappe (ma mémoire n’est plus ce qu’elle a été)…
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede rahoul » 24/05/2012 15:00

J'ai lu dans MetaMaus que Maus avait reçu un prix à l' époque ( peut-être pas pour le Pulitzer ) en tant qu' oeuvre de fiction puisque ses personnages étaient des souris... :?
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Cooltrane » 24/05/2012 16:36

nexus4 a écrit:Exhumation d'un vieux topic pour cette phrase entendue hier sur France Inter. L'invité était Francois Schuiten. Une heure d'interview pour parler de La Douce, en prenant son temps. C'est rare. Par contre, l'animatrice n'a pas pu s'empêcher de conclure :
Cette si belle, j’allais dire bande dessinée mais c’est plus, c’est un livre, un vrai livre.

C'est agaçant, hein. Chui tout agacé. [:bdgest]


oui, mais c'est d'une animatrice de télé... avec toute la profondeur que celà donne à sa réflexion (aucune)

Le problème, c'est le pouvoir d'influence que ce genre de propos peut avoir parce que "entendu à la télé"... (donc vrai) [:bdgest]

Ceci dit, vu le titre du topic, j'ai quand même pas trop envie que l'on annoblisse la BD... je redoute les conséquences désastreuses et "side-effects" collatéraux (un petit pléonasme pour montrer la "noblesse" de ma pensée :roll: ;) )
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede nexus4 » 24/05/2012 19:00

Ah, a propos de la réflexion de Kathleen Evin, Xavier Guilbert rappelle ce morceau d'anthologie.
http://blog.lefigaro.fr/education/2010/ ... uelle.html

Prétendre, donc, que la bande dessinée est un premier pas vers la lecture est tout bonnement faux. Encore une fois, il s’agit de deux activités de nature différente. Et l’on se demande bien, si tel n’était pas le cas, pourquoi la République se serait donné la peine d’ouvrir des écoles, alors que, depuis le Moyen-Âge, les masses analphabètes avaient à leur disposition, pour « lire », la tapisserie de Bayeux ou les vitraux de Chartres.


Elle est vraiment complètement con la Natacha Polony. Je la croyais que nunuche. (d'un autre coté, je ne la connais que par le zapping).
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Azoki » 24/05/2012 23:29

ce qui est amusant dans l'article de polony, c'est que ce genre d'approche ne se base pour moi que sur une chose finalement : le bon vieux "c'était mieux avant".
Avant les enfants lisaient des livres bien écrits comme on aime, avant la bd était intelligente, avant la peinture c'était joli, la musique ce n'était pas du bruit, le cinéma ah y avait des vrais dialogues, etc etc.
Une telle réflexion est sans fin et n'apporte pas grand chose. Le problème se situe à un autre niveau, mais c'est un autre débat, je pense pour ma part qu'on ne peut qu'encourager les plus jeunes à développer leur imaginaire, qu'ils soient attirés par un manga ou par tolstoï.

Pour en revenir au sujet, je dois avouer que je ne crie pas sur tous les toits que j'adore la bd, pas par honte mais pour l'impression de devoir se justifier... et je suis déjà pris pour un attardé avec mes films d'horreur et ma musique bruitiste alors je n'en rajoute pas :)
Mais à part ça, voir crumb exposé au musée d'art moderne me suffit pour me réconcilier (un peu) avec le monde et me conforter dans l'avis que la bd est un vecteur d'expression artistique permettant d'aller très loin.
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede edgarmint » 25/05/2012 07:58

Rendons à Kais ce qui lui appartient, il implique sa sister pour la noblesse de la cause...

Kais a écrit:yo man & girl

un moment d'absence et ma sister prend le relais, la coquine, et tout ça pour parler dun truc mem pas ke g trop rien capté

http://bullkritik.blogspot.com/

héhéhéhé
(voici un post pour les coquinours)
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Thierry_2 » 25/05/2012 08:53

nexus4 a écrit:Ah, a propos de la réflexion de Kathleen Evin, Xavier Guilbert rappelle ce morceau d'anthologie.
http://blog.lefigaro.fr/education/2010/ ... uelle.html

Prétendre, donc, que la bande dessinée est un premier pas vers la lecture est tout bonnement faux. Encore une fois, il s’agit de deux activités de nature différente. Et l’on se demande bien, si tel n’était pas le cas, pourquoi la République se serait donné la peine d’ouvrir des écoles, alors que, depuis le Moyen-Âge, les masses analphabètes avaient à leur disposition, pour « lire », la tapisserie de Bayeux ou les vitraux de Chartres.


Elle est vraiment complètement con la Natacha Polony. Je la croyais que nunuche. (d'un autre coté, je ne la connais que par le zapping).

cela dit, en parcopurant l'article, j'ai vu un argument pertinent noyé dans la mare d'inepties
Une bande dessinée n’est pas un livre parce qu’elle ne met pas en jeu les mêmes processus mentaux dans le cerveau de celui qui la lit

la bande dessinée n'est pas un livre ! Il est temps que cela soit enfin accepté par tout le monde !
nan, j'déconne [:kusanagui:6]
Par contre, quand elle parle de processus mentaux différents qui sont engagés dans la lecture de la bande dessinée, elle touche à quelque chose d'important. Plus que le simple déchiffrement de caractères, la spécificité de la bande dessinée réside dans l'ellipse et le dialogue entre texte et dessin, qui est autrement plus complexe et riche que dans la simple illustration. Si on considère que la lecture représente techniquement une capture d'informations, ces dernières sont beaucoup plus variées dans la bande dessinée. Que 99% de la production ne fait qu'un usage limité, voire inexistant de cette spécificité est une réalité qu'il faut bien admettre. Mais il y a une évidence qu'il faut pourtant rappeler régulièrement, la lecture d'une bande dessinée est un acte beaucoup plus actif qu'on ne veut bien le reconnaître, et un exercice intellectuel réel. Peut-être que Natacha Polony ne soit pas capable de la faire :siffle:
mais je suis méchant, je persifle. Pardon de médire, Natacha :bisou:
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede kilfou » 25/05/2012 08:58

Ce qui me gonfle le plus, c'est ceux qui font semblant de s'y connaître.

J'anime une petite chronique BD dans une émission littéraire sur la chaîne locale, et les auteurs invités se sentent parfois obligés de faire du "name-dropping" alors qu'ils feraientt mieux de se taire...

Genre, quand j'ai parlé de Block 109, le gars a dit "ça me fait penser à Bilal". :shock:
Ok.

Et das la dernière, je parle de la Brigade Chimérique, quelques planches passent sur un écran.
"Le dessin me fait penser à Moebius". :shock:
Ok, rien à voir avec le fait qu'il soit mort 2 mois avant hein, non rien du tout. :siffle:

C'est désespérant. :|
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Olaf Le Bou » 25/05/2012 09:18

C'est curieux ce besoin de reconnaissance envers la BD, de la part des médias institutionnels et des zélites zintellectuelles, qui est exprimé ici.

Faut-il donc que vous vous sentiez honteux, secrètement indigne et méprisable, pour vouloir ainsi notre cher 9ème art consacré adoubé par les tauliers de la bienséance culturistique ?

Le mépris est généralement la marque de l'ignorance et des préjugés, et je ne me sens pas l'âme suffisament prosélyte pour aller combattre les impies, alors rien à fout' d'être guettoïsé par les tenants de l'ordre du Bon Goût, je sais qui je suis, et ça suffit à ma bonne santé morale.

Et j'estime avoir suffisament de légitimité pour donner moi-même ses titres de noblesse à ce qui m'émeut, à ce qui me meut, sans avoir à les quemander auprès de je ne sais quelle instance autoproclamée.
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Thierry_2 » 25/05/2012 09:41

Olaf Le Bou a écrit:C'est curieux ce besoin de reconnaissance envers la BD, de la part des médias institutionnels et des zélites zintellectuelles, qui est exprimé ici.

le plus curieux, ce que je lis souvent des demandes de ce genre de reconnaissance doublée d'une peur inavouée d'être dépossédé de "sa" bande dessinée, qui deviendrait l'otage de je ne sais pas trop quoi qui la rendrait ennuyeuse et élitiste.
Alors que la bande dessinée doit son succès, comme tous les autres médias, au public. Ce n'est pas parce qu'il y a des structures et aides à la création au cinéma ou en musique que, subitement, tout ce qui plaît au public a disparu du jour au lendemain. Que les médias parlent peu, ou mal, de la bande dessinée est un fait. Cela dit, hormis la presse spécialisée, on parle souvent très mal du cinéma, de la musique ou de la littérature dans la presse.
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Cooltrane » 25/05/2012 11:27

Thierry_2 a écrit:
Olaf Le Bou a écrit:C'est curieux ce besoin de reconnaissance envers la BD, de la part des médias institutionnels et des zélites zintellectuelles, qui est exprimé ici.



le plus curieux, ce que je lis souvent des demandes de ce genre de reconnaissance doublée d'une peur inavouée d'être dépossédé de "sa" bande dessinée, qui deviendrait l'otage de je ne sais pas trop quoi qui la rendrait ennuyeuse et élitiste.

Alors que la bande dessinée doit son succès, comme tous les autres médias, au public. Ce n'est pas parce qu'il y a des structures et aides à la création au cinéma ou en musique que, subitement, tout ce qui plaît au public a disparu du jour au lendemain. Que les médias parlent peu, ou mal, de la bande dessinée est un fait. Cela dit, hormis la presse spécialisée, on parle souvent très mal du cinéma, de la musique ou de la littérature dans la presse.


Oui, c'est clair que cette reconnaissance officielle risquerait de changer au moins ma perception du mileu, et probablement pas en positif... car cette suir-exposition entrainerait un branle-bas de combat pour les postes "visuels et politiques" et tout le schmilblick


Perso, je suis pas trop pour le changement... gardons "notre BD" comme un p'tit "à part" à mi-chemin entre l'intellectualisme-snobisme et le grandpubliquisme un peu ringard et "p'tits mickeys"... je ne parle jamais de BD comme 9è art et c'est très bien si celà n'en est pas un.
Bref, rien à foutre d'en faire plus que ce que ce n'est... à la rigueur (en caricaturant un peu), le changement (quel qu'il soit) de perception par la masse ne pourrat lui faire que du tort

En fait quasi toute tentative d'adaptation au cinoche ou téloche de BD (quelle qu'elle soient FB, US ou Jap) me fait royalement chier et recolte ma non-participation (j'irai d'office pas!!) et mon indifférence totalec (outre mon irritation initiale)... c'est valable pour les dessins animé aussi!!
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede geep » 25/05/2012 11:33

Olaf Le Bou a écrit:C'est curieux ce besoin de reconnaissance envers la BD, de la part des médias institutionnels et des zélites zintellectuelles, qui est exprimé ici.

Faut-il donc que vous vous sentiez honteux, secrètement indigne et méprisable, pour vouloir ainsi notre cher 9ème art consacré adoubé par les tauliers de la bienséance culturistique ?

Le mépris est généralement la marque de l'ignorance et des préjugés, et je ne me sens pas l'âme suffisament prosélyte pour aller combattre les impies, alors rien à fout' d'être guettoïsé par les tenants de l'ordre du Bon Goût, je sais qui je suis, et ça suffit à ma bonne santé morale.

Et j'estime avoir suffisament de légitimité pour donner moi-même ses titres de noblesse à ce qui m'émeut, à ce qui me meut, sans avoir à les quemander auprès de je ne sais quelle instance autoproclamée.

Tout à fait OK et j'ajoute que ça me bouffe un peu de voir des gens comme Crumb, Spiegelman, Moebius, Pratt et plein d'autres exposés dans des musées d'art machin et surtout des fans en extase parce que leurs auteurs favoris sont enfin "reconnus" et "donnent leurs lettres de noblesse à la BD". Je crois que pour le coup, la BD n'a pas besoin de la reconnaissance de l'intelligentsia du Monde ou de Télérama pour exister (allez, j'ajoute les Inrocks, l'Express et l'Obs pour faire bon poids), juste de lecteurs qui se laissent porter. Pour dire, j'étais à Paris le week-end dernier et je ne suis pas allé voir l'expo Crumb malgré la Nuit des musées, alors que si on m'en avait parlé ado, j'aurais fait le chemin à genoux pour ne pas manquer ça. Times are a changin' ou alors c'est moi.
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Thierry_2 » 25/05/2012 13:14

et si ses lettres de noblesse (expression un peu creuse qui revient finalement à parler de se reconnaissance "officielle") dépassait le sentiment de possession des lecteurs sur la bande dessinée (ce qui suit revient souvent)
je ne suis pas allé voir l'expo Crumb

Perso, je suis pas trop pour le changement... gardons "notre BD"

En fait quasi toute tentative d'adaptation au cinoche ou téloche de BD (quelle qu'elle soient FB, US ou Jap) me fait royalement chier et recolte ma non-participation (j'irai d'office pas!!) et mon indifférence totalec (outre mon irritation initiale)... c'est valable pour les dessins animé aussi!!

Si cette reconnaissance permettait aussi une meilleure protection des auteurs et des oeuvres ? une possibilité pour des auteurs comme Paape d'éviter d'être encore obligé de travailler à plus de 70 ans "pour faire bouillir la marmite" et pas par choix ? Une protection pour les jeunes auteurs qui doivent travailler dans des conditions de plus en plus difficiles ? Une structure pour conserver son patrimoine autrement qu'en comptant sur quelques bonnes volontés et éviter des http://www.actuabd.com/+Des-documents-de-Claude-Moliterni+?
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Xavier Guilbert » 25/05/2012 13:58

Aujourd'hui, la plupart du temps, la reconnaissance de la bande dessinée se fait à l'aune de ses ventes. Le discours qui l'entoure à ces occasions est souvent tellement triomphaliste que l'on en vient à croire que tout va bien, que la bande dessinée ne connaît pas la crise, que la bande dessinée se vend comme des petits pains et que tous les auteurs ont dans leur garage des collections de Ferrari.

Alors oui, bien sûr, il y a une part de récupération dans les grandes expositions qui accueillent ici Crumb, là Spiegelman. D'autant plus que ce ne sont pas vraiment les auteurs qui ont le plus besoin de reconnaissance. C'est bien pour donner l'occasion à certains de les découvrir, mais leur notoriété et leur statut culturel est généralement déjà largement établi par ailleurs.

Mais une meilleure reconnaissance de la bande dessinée (non plus vue comme une sous-littérature de masse qui se vend bien, mais comme un médium d'expression à part entière) permettrait de faciliter l'existence d'autres initiatives, qui aujourd'hui manquent à trouver du soutien au niveau des différents intervenants et partenaires, parce qu'après tout, ce n'est "que" de la bande dessinée.
Un festival comme Périscopages, par exemple, a jeté l'éponge après dix ans parce qu'il fallait chaque fois aller convaincre les institutions que cela s'inscrivait dans le cadre d'une action culturelle qui valait le coup qu'on s'y investisse. Même chose pour le laboratoire Pierre, Feuille, Ciseaux après trois éditions. (et je ne parle ici que de deux manifestations que je connais pour y avoir participé)
Ne parlons pas de la situation des auteurs cherchant à obtenir un prêt, ou une bourse, ou que sais-je encore. Ou encore les scénaristes pas toujours reconnus comme co-auteur de leurs œuvres.

Ce n'est pas la première fois que j'entends évoqué cet argument d'une bande dessinée qui serait plus libre (et qui se porterait mieux) en œuvrant loin de la reconnaissance officielle, et je continue à penser que c'est une vision des choses erronée. Au contraire, la bande dessinée aurait tout à gagner à être mieux considérée -- y compris de ses lecteurs.
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Azoki » 25/05/2012 15:16

geep a écrit:Tout à fait OK et j'ajoute que ça me bouffe un peu de voir des gens comme Crumb, Spiegelman, Moebius, Pratt et plein d'autres exposés dans des musées d'art machin et surtout des fans en extase parce que leurs auteurs favoris sont enfin "reconnus" et "donnent leurs lettres de noblesse à la BD". Je crois que pour le coup, la BD n'a pas besoin de la reconnaissance de l'intelligentsia du Monde ou de Télérama pour exister (allez, j'ajoute les Inrocks, l'Express et l'Obs pour faire bon poids), juste de lecteurs qui se laissent porter. Pour dire, j'étais à Paris le week-end dernier et je ne suis pas allé voir l'expo Crumb malgré la Nuit des musées, alors que si on m'en avait parlé ado, j'aurais fait le chemin à genoux pour ne pas manquer ça. Times are a changin' ou alors c'est moi.


Entre vouloir à tout prix une reconnaissance, et snober toute initiative visant à mettre en avant la bande dessinée, il y a quand même un monde. Personnellement je ne me pose pas autant de questions, j'essaie toujours d'aller voir les expos ou autres manifestations d'artistes que j'aime ou qui m'attirent pour x raisons, que ce soit peinture, sculpture, musique, et bd quand ça se présente! Et l'expo Crumb a été pour moi une expérience vraiment enrichissante, donc je suis content qu'elle ait eu lieu.

Après je comprends le côté puriste, je peux l'être sur certains sujets, mais je n'ai pas le sentiment que la bd relève d'une contre-culture dont les fondements s'opposent à une reconnaissance artistique plus globale.
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede edgarmint » 25/05/2012 22:22

La question posée par la relance de Nexus (4ème du nom) ne concerne peut-être pas tant les « titres de noblesse » de la bande dessinée qu’une reconnaissance pour ce qu’elle est réellement et cela globalement. Le fait est que les médias qui peuvent potentiellement toucher le public en dehors du microcosme ne l’abordent souvent que partiellement, par le biais de stéréotypes, et ne lui offrent qu’une place minime en dehors de la sacro-sainte messe de fin janvier ; et encore. Pour faire simple, elle est mal connue du plus grand nombre, parce que mal proposée/exposée. On peut s’en satisfaire, on peut aussi considérer cela comme dommage à la lecture de certains sujets redondant sur le site à propos de la situation de la bande dessinée en général et de la situation des auteurs de manière plus spécifique. Ce manque de visibilité dans les médias, voire cette mauvaise visibilité, empêchent la bande dessinée de toucher son potentiel public dans sa globalité, ne l'aident pas dans sa recherche de soutiens pour les projets qui tournent autour (cf. propos tenus ci-dessus par Xavier guibert *) et par là-même brident son essor.

* il a par ailleurs consacré son billet éphémère du mois de mai sur ce sujet sur le site Du9 : http://www.du9.org/humeur/vues-ephemeres-mai-2012/
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Olaf Le Bou » 25/05/2012 22:37

je crois qu'on mélange deux choses là : d'une part un besoin de reconnaissance "institutionnelle", que la BD ne soit plus considéré comme un divertissement, ou un art mineur, enfin recevoir l'onction de l'intelligentsia des gens-de-goûts ; et de l'autre un besoin de reconnaissance "publique", synonyme de visibilité dans les médias et de beurre dans les épinards de nos auteurs chéris.

Pas sur que les deux soient vraiment liés. Le sort de pratiques culturelles on ne peut plus reconnues, opéra, danse, théâtre, etc, par les médias est aussi dramatiquement nul que celui réservé à la BD. A part de rares média élitistes spécialisés.
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Cooltrane » 26/05/2012 00:41

Thierry_2 a écrit:et si ses lettres de noblesse (expression un peu creuse qui revient finalement à parler de se reconnaissance "officielle") dépassait le sentiment de possession des lecteurs sur la bande dessinée (ce qui suit revient souvent)
je ne suis pas allé voir l'expo Crumb

Perso, je suis pas trop pour le changement... gardons "notre BD"

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Si cette reconnaissance permettait aussi une meilleure protection des auteurs et des oeuvres ? une possibilité pour des auteurs comme Paape d'éviter d'être encore obligé de travailler à plus de 70 ans "pour faire bouillir la marmite" et pas par choix ?
Une protection pour les jeunes auteurs qui doivent travailler dans des conditions de plus en plus difficiles ? Une structure pour conserver son patrimoine autrement qu'en comptant sur quelques bonnes volontés et éviter des http://www.actuabd.com/+Des-documents-de-Claude-Moliterni+?
La reconnaissance de la bande dessinée, c'est plus que flatter l'égo des lecteurs.



est t'on vraiment sûr que Paapa était forcé de travailler?... L'ami Hermann doit être proche des 3/4 de siècle et il nous fait encore trois album par an... et il a vraiment l'air d'aimer celà..

On en est à contester l'alongement de carrière, en disant que c'est inhumain..... mais mon dentiste à 82 ans et n'a pas envie d'arrêter, surti-out que la moitié dec sa clientèle sont des enfants


Quant aux conditions de plus en plus difficiles... je suis pas sûr que de peiner pendant des années dans les 60's avant de trouver une place d'encreur dans un studio Vandersteen (Bob & Bobette) soit plus facile que de voler de ses propres ailes ajd... tout au plus l'achat de matos informatique est plus cher que des crayons et encres d'autrefois... encore que ce genre d'achats était hebdomadaire durant ces décénies Pré-Cambriennes
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Xavier Guilbert » 28/05/2012 15:55

Olaf Le Bou a écrit:je crois qu'on mélange deux choses là : d'une part un besoin de reconnaissance "institutionnelle", que la BD ne soit plus considéré comme un divertissement, ou un art mineur, enfin recevoir l'onction de l'intelligentsia des gens-de-goûts ; et de l'autre un besoin de reconnaissance "publique", synonyme de visibilité dans les médias et de beurre dans les épinards de nos auteurs chéris.

Pas sur que les deux soient vraiment liés. Le sort de pratiques culturelles on ne peut plus reconnues, opéra, danse, théâtre, etc, par les médias est aussi dramatiquement nul que celui réservé à la BD. A part de rares média élitistes spécialisés.


Mouais, je trouve que les inférences que tu fais sont très douteuses.
Visibilité dans les média = meilleures ventes??? Depuis quand? (j'imagine que l'on ne traite pas ici des relations éditeurs-auteurs)
Le problème de la bande dessinée n'est pas une question de visibilité, mais de traitement. Si on arrêtait de la décrire comme un divertissement pour ados attardés, elle pourrait conquérir de nouveaux lecteurs. C'est ce qui ressort très nettement de l'étude sur le lectorat de la bande dessinée présentée au dernier salon du livre: la bande dessinée est en premier lieu une lecture que l'on a abandonnée, parce que l'on n'y trouvait plus d'intérêt ou parce qu'il y avait d'autres choses à faire (ce qui revient au même), ou encore parce que c'était trop cher. C'est là que se situe une partie des enjeux.

Quant à ce qui est de l'opéra, de la danse, du théâtre, je ne suis pas d'accord avec toi. Les médias couvrent au contraire ces pratiques beaucoup plus qu'elles ne le font pour la bande dessinée, à consommation comparable. L'opéra est une pratique culturelle rare et élitiste, mais on en parle néanmoins, et à chaque fois avec le plus grand sérieux et une approche laudative. Là où la bande dessinée a droit aux pires jeux de mots ("Ils sont arrivés en bandes décidées", dans le Figaro il y a deux-trois ans pour un article sur Angoulême) et est souvent utilisée comme synonyme d'infantile, personne n'utilise l'opéra comme exemple de grandiloquence un peu ridicule.
Ces spectacles sont présentés comme des événements, des expériences à découvrir absolument, et pas seulement comme une bonne idée de cadeau pour le cousin sympa mais qui ne lit pas trop.

Ensuite, ton évocation d'une reconnaissance institutionnelle avec l'idée d'une récupération par une "intelligentsia des gens-de-goûts" -- on retrouve un peu la violence symbolique évoquée par Bourdieu dans ces attaques régulières contre une sorte de conspiration bobo parisianniste qui viendrait dérober la bande dessinée à ceux qui l'aiment vraiment. Comme je l'ai indiqué plus haut, ce n'est pas d'obtenir l'adoubement de Télérama ou des Inrockuptibles qui compte, mais bien plus de ce que, au sens large (et oui, même auprès des institutions), la bande dessinée soit plus reconnue. Et ce, parce que ce sont ces institutions qui agissent sur le plan économique et législatif, et qui permettent à certaines initiatives de bande dessinée de plus ou moins bien exister et survivre.
Quand on voit par exemple que la définition du livre électronique (rédigée par les institutions) n'a absolument pas pensé à la bande dessinée et encore moins à ses incarnations numériques actuelles (sans même parler des potentialités à venir), cela veut dire qu'une partie du développement de la bande dessinée va galérer pour pouvoir être soutenue, créée et exploitée. Et ça, ça va faire nettement moins de beurre dans les épinards de tes auteurs chéris, comme tu dis.

Le terme d'"auteurs chéris" est intéressant, en fait. Comme si il y avait une relation privilégiée et implicitement directe avec ces auteurs, et que l'arrivée d'une "intelligentsia des gens-de-goûts" viendrait à vous priver ce cette dimension particulière. Cela rejoint par ailleurs les discours historiques identifiés autour de la bande dessinée: d'une part le discours "amoureux", et d'autre part le discours "hyper-critique", comme exposé dans "La théorie du 0 %. Petite étude critique de la critique en bande dessinée". Mais c'est un autre sujet...
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Xavier Guilbert
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Olaf Le Bou » 28/05/2012 21:48

Xavier Guilbert a écrit:
Olaf Le Bou a écrit:je crois qu'on mélange deux choses là : d'une part un besoin de reconnaissance "institutionnelle", que la BD ne soit plus considéré comme un divertissement, ou un art mineur, enfin recevoir l'onction de l'intelligentsia des gens-de-goûts ; et de l'autre un besoin de reconnaissance "publique", synonyme de visibilité dans les médias et de beurre dans les épinards de nos auteurs chéris.

Pas sur que les deux soient vraiment liés. Le sort de pratiques culturelles on ne peut plus reconnues, opéra, danse, théâtre, etc, par les médias est aussi dramatiquement nul que celui réservé à la BD. A part de rares média élitistes spécialisés.


Le problème de la bande dessinée n'est pas une question de visibilité, mais de traitement. Si on arrêtait de la décrire comme un divertissement pour ados attardés, elle pourrait conquérir de nouveaux lecteurs. C'est ce qui ressort très nettement de l'étude sur le lectorat de la bande dessinée présentée au dernier salon du livre: la bande dessinée est en premier lieu une lecture que l'on a abandonnée, parce que l'on n'y trouvait plus d'intérêt ou parce qu'il y avait d'autres choses à faire (ce qui revient au même), ou encore parce que c'était trop cher. C'est là que se situe une partie des enjeux.

j'ai lu attentivement cette étude à sa parution, et si effectivement il est clair que la bande dessinée est avant tout une pratique culturelle que l'on abandonne massivement à l'adolescence (ce qui n'est sans doute pas étranger au préjugé assimilant le lectorat adulte à des ados attardés), les raisons m'en paraissent bien davantage liées à un manque d'intérêt qu'à un quelconque déficit de prestige, qu'à un sentiment dévalorisant que représenterait cette lecture.
Il est certes probable qu'un meilleur traitement serait propice à élargir le cercle des lecteurs, mais de là à générer de gros contingents de néo-bédéphiles par la seule grâce de la reconnaissance de cet art par les élites, j'ai comme un doute.

Xavier Guilbert a écrit:Ensuite, ton évocation d'une reconnaissance institutionnelle avec l'idée d'une récupération par une "intelligentsia des gens-de-goûts" -- on retrouve un peu la violence symbolique évoquée par Bourdieu dans ces attaques régulières contre une sorte de conspiration bobo parisianniste qui viendrait dérober la bande dessinée à ceux qui l'aiment vraiment. Comme je l'ai indiqué plus haut, ce n'est pas d'obtenir l'adoubement de Télérama ou des Inrockuptibles qui compte, mais bien plus de ce que, au sens large (et oui, même auprès des institutions), la bande dessinée soit plus reconnue. Et ce, parce que ce sont ces institutions qui agissent sur le plan économique et législatif, et qui permettent à certaines initiatives de bande dessinée de plus ou moins bien exister et survivre.
Quand on voit par exemple que la définition du livre électronique (rédigée par les institutions) n'a absolument pas pensé à la bande dessinée et encore moins à ses incarnations numériques actuelles (sans même parler des potentialités à venir), cela veut dire qu'une partie du développement de la bande dessinée va galérer pour pouvoir être soutenue, créée et exploitée. Et ça, ça va faire nettement moins de beurre dans les épinards de tes auteurs chéris, comme tu dis.

Par contre, loin de moi l'idée d'une "récupération" par l'intelligentsia qu'une telle reconnaissance par elle de la BD impliquerait, et surtout, loin de moi l'idée d'y voir une dépossession. Qu'ils soient bobo-parisiens ou bergers ardéchois, tous les nouveaux lecteurs sont les bienvenus, j'aime suffisament ce média pour souhaiter sa bonne santé, qu'elle soit artistique ou financière.

Bien que ce qui suit soit finement observé, et pas complètement faux non plus ;) :
Xavier Guilbert a écrit:Le terme d'"auteurs chéris" est intéressant, en fait. Comme si il y avait une relation privilégiée et implicitement directe avec ces auteurs, et que l'arrivée d'une "intelligentsia des gens-de-goûts" viendrait à vous priver ce cette dimension particulière. Cela rejoint par ailleurs les discours historiques identifiés autour de la bande dessinée: d'une part le discours "amoureux", et d'autre part le discours "hyper-critique", comme exposé dans "La théorie du 0 %. Petite étude critique de la critique en bande dessinée". Mais c'est un autre sujet...



En résumé, je n'attaque pas le besoin de reconnaissance en tant que tel, je ne rejoue pas "gardarem lou pais" contre les bonnes âmes voulant sortir la BD de son ghetto, j'y vois bien l'intérêt culturel à moyen terme, je m'interroge seulement sur le choeur des pleureuses se lamentant du sort indigne réservé à cette lecture, comme s'ils se sentaient dénigrés, comme s'ils n'avaient pas assez foi en leur passion pour faire fi du jugement des ignorants.
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Re: Tant que la BD n'aura pas acquis ses titres de noblesse...

Messagede Xavier Guilbert » 29/05/2012 09:18

Olaf Le Bou a écrit:j'ai lu attentivement cette étude à sa parution, et si effectivement il est clair que la bande dessinée est avant tout une pratique culturelle que l'on abandonne massivement à l'adolescence (ce qui n'est sans doute pas étranger au préjugé assimilant le lectorat adulte à des ados attardés), les raisons m'en paraissent bien davantage liées à un manque d'intérêt qu'à un quelconque déficit de prestige, qu'à un sentiment dévalorisant que représenterait cette lecture.
Il est certes probable qu'un meilleur traitement serait propice à élargir le cercle des lecteurs, mais de là à générer de gros contingents de néo-bédéphiles par la seule grâce de la reconnaissance de cet art par les élites, j'ai comme un doute.


Manque d'intérêt, à rapprocher du manque de valorisation de l'ensemble de la production en bande dessinée, diverse et riche et variée, parce que l'on se limite encore et toujours à ne montrer que la part qui correspond à l'image tenace de la bande dessinée: divertissante, et vendant bien. La reconnaissance conditionne l'espace accordé au discours, et sans reconnaissance, ce discours valorisant (i.e., sans jeux de mots ou ton condescendant) est largement absent des médias, et donc ne peut aller convaincre tous ces lecteurs qui ont abandonné en route qu'il y a quelque chose dans la bande dessinée qui pourraient les intéressés, tout adultes qu'ils soient devenus.

Et au passage, pourquoi encore mentionner les "élites"? Je parle des médias, des institutions, pas des élites. Tu as beau t'en défendre, le fait de toujours revenir sur les "élites" (terme fourre-tout à ranger à côté des "jeunes" et des "internautes" dans le traitement des médias) établit implicitement une tension entre élites (supposément illégitimes) et lectorat qui serait plus authentique dans son rapport à la bande dessinée.

Olaf Le Bou a écrit:En résumé, je n'attaque pas le besoin de reconnaissance en tant que tel, je ne rejoue pas "gardarem lou pais" contre les bonnes âmes voulant sortir la BD de son ghetto, j'y vois bien l'intérêt culturel à moyen terme, je m'interroge seulement sur le choeur des pleureuses se lamentant du sort indigne réservé à cette lecture, comme s'ils se sentaient dénigrés, comme s'ils n'avaient pas assez foi en leur passion pour faire fi du jugement des ignorants.


Bon, ici, forcément, je me sens un peu concerné par le choeur des pleureuses. Et je peux t'assurer que ce qui me motive dans la défense de la bande dessinée, et dans les questions de reconnaissance ne se situe absolument pas dans un manque de foi en mon implication. Comme j'ai pu l'exposer longuement plus haut, la question de la reconnaissance de la bande dessinée dépasse largement ma petite personne. C'est au contraire un travail de longue haleine, qui demande de l'engagement et parfois de l'acharnement.

Mais c'est intéressant qu'à nouveau, on revienne sur cette idée de "foi en sa passion": on rejoint un peu les "auteurs chéris", bref, on se retrouve sur un plan affectif sur lequel certains n'aimeraient pas assez, ou ne seraient pas assez sûrs de leur amour. Ou la question de la reconnaissance, opposée à la question de la passion.
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