de Electro » 09/07/2010 21:52
UP ! Pour ma meilleur lecture de l'année !
Si vous n'avez pas encore acheté cette BD , n'hésitez pas une seul seconde , c'est vraiment du lourd !
Je vous met une critique trouvé sur buzzcomics que je partage à 200% :
C'est quand même assez énorme. Moore débarque sur la série pour reprendre la suite de Martin Pasko. A l'époque, la série avait été relancé pour la sortie du film, et l'auteur avait enchainé 19 numéros avant de passer le relais.
C'est alors que Moore débarque. Il clôt une partie de subplot laissé en jachère par Pasko, et pose déjà les jalons vers sa propre histoire.
Qui commence véritablement au #21. Et là, c'est un peu la folie. En effet, Moore va complètement redéfinir le personnage et même la nature même du personnage rien que dans cette épisode. Fini le Alec Holland transformé en plante. Exit l'être humain. D'ailleurs, c'est exactement de que l'auteur fait, il dépouille son personnage de toute humanité.
S'en suit un premier arc où le Swamp Thing va devenir affronter Jason Woodrue, un autre être lié au plante.
Et là, Moore va faire encore très fort. Il va utiliser la dualité entre les deux personnages pour continuer à redéfinir ce qui est désormais son perso. Il va jouer sur le lien entre les deux personnages, ce qui les lie, la nature, leur inhumanité et pousser cela jusqu'à l'extrême pour Woodrue. C'est juste de la folie. C'est d'ailleurs grâce à cette folie qu'il va rendre un peu d'humanité au Swamp Thing.
Lors de l'arc qui clôt ce tp, le Swamp Thing affrontera un démon qui se nourri de la peur. Il y fera équipe avec Etrigan.
Ici l'arc est bien plus posé que le précédent, même si il comporte des scènes de folie, comme celle ou l'on comprends pourquoi l'enfant à moitié fou veut toujours tout épeler.
Dans le même temps, il utilise aussi le cast de la série pour poser d'autres intrigues ou montrer différentes facettes de son héros. Il y a Abby, dont la relation avec le Swamp Thing est de plus en plus ambigüe. Ou son mari, Matt, qui sombre et sombre jusqu'à l'irréparable.
A travers la galerie de personnages de ce premier volume, on se rend compte d'une chose assez frappante. Après en avoir fait un pur monstre et l'avoir dépouiller de toute humanité, Moore fait de son personnage celui qui a l'air le plus humain de tous. Que ce soit Woodrue qui finira par fondre un fusible et rejeter violemment son humanité, la JLA qui lors de sa courte apparition semble jauger les humains de très haut dans leur satellite tel des Dieux, ou même Matt, ses visions et son alcoolisme, Swamp Thing apparait clairement comme le plus humain de tous.
Au dessin, Stephen Bissette et John Totleben. Je me souviens que lors de la sortie du tome VF des Hellblazer de Delano certains avaient été très rebuté par le dessin, pourtant très bon et collant parfaitement à l'ambiance du scénario.
Et pourtant, c'est beau. Évidemment, c'est très spécial, j'en convient (presque). Mais qu'est-ce-que c'est beau et plein de cadrages, de pages, assez expérimentales, de splash ou tout est fondu en un dessin pour une séquence. D'ailleurs, les pages avec le titre intégré au dessin sont très souvent excellente.
Le Swamp Thing est fort, massif et plein d'humanité dans le regard (juste la couv' bordel, regardez ses yeux!).
Et Abby est belle.
Et encore une fois, ce dessin très particulier colle parfaitement au scénario de Moore et à la folie qui s'en dégage.
Un petit mot vite fait sur l'édition. Donc comme dit plus haut, c'est apparemment la première édition à intégrer cette épisode 20 où Moore finit le taf de Pasko. Même si le livre s'ouvre donc en pleine bataille, ça reste hyper compréhensible.
Il y a deux introduction, l'une de Len Wein qui raconte un peu l'histoire de la série et du perso (l'anecdote sur sa création est très sympa. L'autre est de Ramsey Campbell. Comme souvent quand des mecs qui n'ont rien à voir viennent écrire une intro, ça spoile une partie du bouquin, je conseille de la passer. Surtout que c'est un peu beaucoup vide.
Pour finir, que dire, sinon lisez ce truc. Moore qui s'est un peu fait spécialiste de la reprise de perso nous livre ici un récit fort sur tous les points, et qui ne comporte pas encore cette manie qu'a l'auteur de vouloir en faire le plus possible et des fois trop. Ça reste simple, posé et très accessible. Et pourtant, très fort, dense et magnifique.
Ajoutez à cela les dessins absolument magnifique de Bissette et Totleben et vous aurez un ouvrage incontournable à mon gout. Perso, j'y ai trouvé tout ce que j'aime, en sachant qu'en plus, pour quelqu'un qui aime tout les vieux trucs Vertigo/préVertigo, c'est à avoir absolument.