Gwion a écrit:Je me trompe peut-être mais il me semble que les magazines jeunesse (au moins les trucs réguliers, ça doit être différent pour les HS) en France ont l'obligation d'avoir autre chose que de la BD, d'avoir des trucs plus ou moins éducatifs...
Non, tu ne te trompes pas, mais ce n’est pas obligatoire. En revanche, c’est très intéressant pour l’éditeur.
C'est un sujet qui revenait souvent dans le courrier des lecteurs de
Strange à l'époque
Je l’avais déjà traité sur un autre forum, mais pour faire court, voilà comment ça marche.
Il y a un organisme d’État qui s’appelle la
Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse (CPPAP).
Cette Commission peut accorder de nombreux avantages fiscaux et postaux pour les magazines.
Pour être inscrit au registre de la CPPAP, une publication doit remplir des critères d’admission stricts.
Pour les publications BD jeunesse, c’est :
- au moins 2 histoires différentes,
- aucune histoire ne doit occuper plus de 50 % de la surface totale de la publication,
- le même personnage peut figurer comme personnage central au plus sur 70 % de la surface totale,
- les histoires doivent représenter une part maximale de 90 % de la pagination, donc…
- une part minimum de varia exigé de 10 % qui doit être consacrée à des rubriques d’actualité telles que des informations bibliographiques, des interviews ou présentations d’ouvrages récents ou des expositions en cours. Les 10 % de varia exigés ne doivent pas être exclusivement constitués de jeux.
- la publication doit avoir une parution périodique (ce qui exclut donc les HS irréguliers).
Vous l’aurez remarqué, on est bien en
République Soviét Française, avec sa horde de bureaucrates tatillons que le monde entier nous envie !
Une fois inscrite au registre de la CPPAP, cette publication permet à l’éditeur de bénéficier d’avantages fiscaux (TVA réduite, exonération de la taxe professionnelle…) et postaux (tarifs préférentiels pour les envois aux abonnés notamment). Mais aussi d’une meilleure diffusion, puisque grâce à ce numéro CPPAP, un titre est diffusé sur l’ensemble du réseau, en passant au-dessus du choix du marchand de journaux de mettre ou pas tel ou tel titre dans ses rayons (c’est comme ça qu’on peut trouver des revues BD confidentielles comme
Akim et
Cap’tain Swing un peu partout).
Comme je le disais au début, ce n'est pas obligatoire, mais les avantages financiers sont loin d'être négligeables.
Ça c'est autre chose. C'est la fameuse Commission de Censure qui a fait cauchemarder les éditions Lug et autres pendant des décennies.