SylvainC a écrit:Si je ne m'abuse, il y a une planche de Gaston relativement tardive où Franquin a représenté des balayeurs, dont un noir. J'aimerais la regarder pour voir comment il caricaturait un homme noir à cette époque par rapport à l'époque Corne du rhinocéros. Quelqu'un saurait la situer ?
Il s'agit du gag 648 de l'album n°9 paru en 1971.
Edit : poutré!
La case :
Alors, on va désamorcer le truc tout de suite.
Un accent n'est pas un marqueur racial.
Un accent est un marqueur géographie et social. En France, on a des accents marseillais, toulousains, du nord, de dunkerque, de dijon, qui sont tous différents. En Afrique y'a 10 000 accents.
On est en 1971, et dans la France et Belgique d'après guerre, ça correspond à la première vague d'immigration venu hors Europe et dans ce cas d'Afrique Noire. (Maghreb, Afrique Noire, ex Indochine + Dom-Tom, la France avait besoin de main d'oeuvre à l'époque).
Et effectivement, cette première génération avait un accent.
Ici, l'accent n'est pas utilisé pour rabaisser le personnage. (Il représente juste une réalité de la société de cette époque où plein d'accents remplissaient les cafés).
Contrairement à certains slogans comme "y'a bon banania" "vahiné c'est gonflé", ou certains sketchs d'humoristes. (et à ce sujet, on parle toujours de Leeb, mais les mecs à vraiment pointer du doigt seraient plutôt des Topaloffs, des Jean Roucas. Coluche a des casseroles là dessus aussi).
Après sur le plan graphique, le personnage est juste posé. On est pas du tout dans la même optique que chez Dany où tout le monde en prend pour son grade.
Morphologiquement, on retrouve les cheveux crépus, le gros nez, les grosses lèvres, les pommettes saillantes avec l'ombre en dessous.
Voilà