de brio » 23/08/2006 18:25
Entièrement en phase avec ce qui est dit ci-dessus.
Je vois Sfar comme une sorte de Mozart de la bande dessinée : de bonnes et nombreuses idées, une urgence incroyable à raconter et un imaginaire très fertile. Sa grande qualité est de laisser dériver sa plume en toute liberté. Son grand défaut, c'est qu'il donne la sensation de ne jamais se relire.
Dans cet album, la plus grande surprise, c'est la rupture d'avec les précédents. Jusqu'à présent, le mousquetaire était un hédoniste formidablement décomplexé, jouissant de la vie avec une sorte de légèreté rayonnante. Le mousquetaire du tome 3 a perdu ces belles qualités ; il n'est plus le même homme. Et Sfar le balade d'une situation à l'autre sans que la magie opère. Ca s'arrange sur la fin, mais ce livre, c'est un peu les aventures du borgne gâché (sic), on est passé de la décontraction à la frivolité. La frontière est peut-être mince, mais ça fait une sacrée différence !
Sentiment similaire à la lecture de la Vallée des merveilles, mais ce livre là était largement rattrapé par sa postface éblouissante. Je retiendrai à jamais le "ah merde, cette ceinture est vraiment trop ennuyeuse à dessiner. Allez hop, il se l'attache autour de la taille, on n'en cause plus !".