Morti a écrit:Extrait du blog de Béatrice Tillier...
Autant dire tout de suite que je suis entièrement d'accord avec elle...
Quelle vision portez-vous sur une certaine BD actuelle, les romans graphiques ?
C’est surtout que cela ne devrait pas s’appeler de la BD. C’est un autre type de travail, de narration qui n’est pas comparable à l’art de la bande dessinée franco-belge : un dessin abouti, une couleur narrative, un scénario comportant des règles narratives, créatif, fictif ou historique, mais documenté, transposé… et devant tenir dans un nombre de pages limitées. La plupart des romans graphiques sont souvent dépourvus d’imaginaire, autocentrés, rapidement posés sans composition, à l’état de « rough », avec des touches de couleurs parce que le noir et blanc est moins vendeur. La pagination est importante car il n’y a pas de travail de synthèse, on raconte au kilomètre et au kilogramme. Ils laissent dans leur sillage un parfum de « pas assez doué en écriture pour être romancier et pas assez bon en dessin pour être illustrateur, alors on fait du roman graphique ».
Pour moi, le roman graphique est à la bande dessinée ce qu’Ikea est à l’ébénisterie. Il en faut pour tous les goûts, mais les éditeurs ont surtout trouvé dans cette niche un moyen de produire rapidement des pavés en sous-payant les auteurs avec des « forfaits ». Si j’ai choisi de faire de la BD, c’est pour m’échapper de mon quotidien et surtout pas pour devoir le lire en image !
Vous êtes aussi sévère avec les prix accordés à Angoulême...
Thierry_2 a écrit:en fait, l'argument du marque-page est peut-être la définition la plus pertinente qui ait été proposée depuis longtemps
Morti a écrit:Je me rappelle d'une époque où il y avait une collection Les Romans (A Suivre) chez Casterman.
Je ne me suis jamais posé la question à ce momentde savoir si c'étaient des romans graphiques ou de la BD.
Simplement le format était différent de ce qu'on trouvait : N&B souvent, grosse pagination,...
Si c'est ça, un roman graphique, je suis pour sans hésitation.
Mais si vous relisez l'avis de Béatrice Tillier, ce n'est pas ce genre de BD/Roman graphique qu'elle critique mais l'apparition d'un autre genre, qui est plus centré sur l'auteur lui-même ce dont on se fout la plupart du temps.
Dessin approximatif, pas vraiment de structure, nombrilisation, je trouve que son opinion « pas assez doué en écriture pour être romancier et pas assez bon en dessin pour être illustrateur, alors on fait du roman graphique » est assez juste.
Le problème est donc de faire la différence entre ce type de BD et une bonne grosse BD du style Bran Ruz, Silence ou Ici Même...on n'est pas du tout dans le même genre et pourtant les deux s'appellent aujourd'hui "Roman Graphique"...
Morti a écrit:Je me rappelle d'une époque où il y avait une collection Les Romans (A Suivre) chez Casterman.
Je ne me suis jamais posé la question à ce momentde savoir si c'étaient des romans graphiques ou de la BD.
Simplement le format était différent de ce qu'on trouvait : N&B souvent, grosse pagination,...
Si c'est ça, un roman graphique, je suis pour sans hésitation.
Mais si vous relisez l'avis de Béatrice Tillier, ce n'est pas ce genre de BD/Roman graphique qu'elle critique mais l'apparition d'un autre genre, qui est plus centré sur l'auteur lui-même ce dont on se fout la plupart du temps.
Dessin approximatif, pas vraiment de structure, nombrilisation, je trouve que son opinion « pas assez doué en écriture pour être romancier et pas assez bon en dessin pour être illustrateur, alors on fait du roman graphique » est assez juste.
Le problème est donc de faire la différence entre ce type de BD et une bonne grosse BD du style Bran Ruz, Silence ou Ici Même...on n'est pas du tout dans le même genre et pourtant les deux s'appellent aujourd'hui "Roman Graphique"...
Morti a écrit:Mais si vous relisez l'avis de Béatrice Tillier, ce n'est pas ce genre de BD/Roman graphique qu'elle critique mais l'apparition d'un autre genre, qui est plus centré sur l'auteur lui-même ce dont on se fout la plupart du temps.
Dessin approximatif, pas vraiment de structure, nombrilisation, je trouve que son opinion « pas assez doué en écriture pour être romancier et pas assez bon en dessin pour être illustrateur, alors on fait du roman graphique » est assez juste.
euh... si vous le dites a écrit:Ce que des personnes comme elle omettent toujours de préciser, c'est que dans le domaine dans lequel elle exerce, à la grosse louche on va dire "la bd fb tradi", il y a aussi chaque année des brouettes d'albums très médiocres qui sortent.
un dessin abouti, une couleur narrative, un scénario comportant des règles narratives, créatif, fictif ou historique, mais documenté, transposé… et devant tenir dans un nombre de pages limitées
Thierry_2 a écrit:Béatrice Tillier est aussi dans une niche. C'est l'une des dessinatrices qui réalise les dessins les plus détaillés. je me rappelle d'une planche où j'avais l'impression qu'elle avait quasi dessiné chaque gravier d'une cour. La case n'était pas grande, mais j'imagine le sens du détail et le perfectionnisme (à ranger à côté du noir profond de Franquin réaliser au pointillé de rotring). C'est une certaine approche de la bande dessinée, et son travail est adlmirable de ce point de vue. Mais cela ne touche pas tout le monde.
Narrativement, cela ne se justifie pas toujours (pas souvent). Pour ses propres bandes dessinées, c'est en effet un style et une fonction narrative inhérente à l'histoire, mais dans la grande majorité des cas, ce serait contre-productif (de la sur-qualité en industrie, ou des perles aux cochons )
Thierry_2 a écrit:Béatrice Tillier est aussi dans une niche. C'est l'une des dessinatrices qui réalise les dessins les plus détaillés.
Morti a écrit:...
En fait je ne sais pas qui le premier a appelé ce type de BD "roman graphique" mais il aurait mieux fait de reprendre des moules...
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