> shespanck
C'est que tu dois tout lire au premier degré.... Et donc l'histoire qui apparait la plus simple (au sens de "direct" ) dans ce qu'elle denonce est celle qui te parait la plus serieuse....
tu n'as pas lu ce que j'ai écrit.... j'ai bien dit ce n'est pas seulement une question de genre , c'est le format qui me gêne . Les deux derniers sont des one shot longuement muries . Les deux premiers sont des séries à rallonge. C'est ça qui me gêne plus .
> joachim 13
disons que moebius , trondheim , goscinny , eisner , van hamme , bilal ... tous ces types sont trés bien bien sur....Mais bon leur style était trop limité : bien sur TOUS les auteurs ont leur thématiques préférés et même lorsqu'il change de genre on retrouve les même thèmes . Toutefois dans leur cas on ne change pas assez souvent de genre , on ne remet pas assez souvent à zéro ....
Ce que j'aime chez moore c'est ,outre la rare complexité de certaines de ces BD , la variété des sujets malgré ses lubies permanentes . De watchmen et ses super héros timbrés , à from hell et sa réflexion sur le XIX et le XX à travers le prisme d'une affaire de serial killer, en passant par V pour vendetta et la lutte de la dictature contre l'anarchie ,le steam punk de la ligue des gentlemen extraordinaires .... Je ne cite que les plus connus mais j'en ai lu beaucoup d'autres avec toujours l'ébahissement de la diversité de ses sujets : une petite mort (même si je n'ai franchement pas aimé ....) sur les secrets d'enfance d'un publicitaire à la vie sexuelle perturbé , ses travaux lovcraftiens , etc...
Alors certes il est toujours obsédé par le pouvoir des symboles (surtout depuis from hell) et par les super héros mais quelle variété quand même.... Il aime beaucoup l'intertextualité (la ligue des gentlemen extraordinaire étant de ce point de vue un brillant exercice de style)
Donc pour moi Moore a une place à part . Y a lui et les autres . c'est LE monstre de la BD : au même titre qu'un griffith ou un murnau pour le cinéma muet et un welles pour le cinéma parlant. C'est un peu l'autorité supréme pour moi avec néenmoins ses limites ....
Alors dans
son cas seulement lorsqu'il rejette
COMPLETEMENT quelque chose bien sur ça me fait quand même un peu vaciller dans mon opinion....
Par ailleurs j'ai lu Scott MacCloud depuis tout ce temps... et j'ai trouvé sa réflexion sur l'autonomie de la BD extremmement intéressante... Au vu de ses théses , et bien qu'il n'ait jamais expressement émis la moindre opinion à propos de la légitimité du terme roman graphique , je pense que c'est un mauvais service à rendre à la bande dessinée que de parler de roman graphique comme une tentative maladroite de faire de la BD une bouture de la littérature....
La littérature est en panne depuis des années , la BD n'a même pas épuisé le 1/10 de ses possibilités ça n'est pas le moment de la mettre dans un servage non seulement injustifié mais encore contraire au véritable rapport de force.
Donc j'emploi le terme avec précaution , le principe c'est la BD l'exception c'est le roman graphique et mes critéres sont trés subjectifs : l'exemple type du roman graphique pour moi c'est From Hell . Y a du Balzac (et lorsque je pense roman je pense tout de suite à lui) pour moi : une oeuvre de longue haleine (10 ans) , publiée réguliérement comme un feuilleton mais qui obéit à un dessein d'ensemble . Ca "fait " trés roman . Je ne sais pas si j'ai été clair....
Je n'ai pas mieux pour le moment et j'avoue ma faiblesse.