En flâneur ce matin sur la broc, pas pressé, un peu gavé, et occupé par ailleurs à un travail éditorial prenant, du coup je déambule en laissant venir...
Ben du coup il est pas venu grand chose !
Un livre dédicacé (sur un tour du monde, j'aime bien), quelques lettres anciennes, une carte de voeux de l'E.N.A. de 1953 signée par son premier directeur Henri Bourdeau de Fontenay, avec un cachet à sec en relief, magnifique.
Un "in mémorium" concernant un aristocrate mort en 1906, et pour finir un beau petit document:
Une demande de permission datée de mai 1916 par un lieutenant de cavalerie avec cachets et signatures de sa hiérarchie, dont les colonels Parlange et De Montjou, et surtout le général Louis Allenou cdt la 5éme division de cavalerie.
Le lieutenant, qui demandait une perm d'une seule journée a obtenu des avis favorables de tout ce beau monde galonné. J'espère qu'il a passé une bonne permission, entre deux périodes à Verdun (mai 16, ça bardait un max).
En tout une dizaine de vieux papiers pour 15 euros.
Une fois rentré j'ai vérifié l'une des lettres, datée de 1942, émanant d'un certain Albert Ehm, dont le nom me disait vaguement quelque chose...Ah ! ben merde alors ! C'est le gus qui, sénateur, a poussé dans le mauvais sens le vote créant une Commission de surveillance des publications pour la jeunesse en 1949. Ce misérable a présenté des amendements assassins, dont l'un pour adjoindre un représentant du Ministère de l'Intérieur à la Commission scélérate, et un autre pour attribuer au ministre de l'Intérieur le soin d'établir les proportions entre dessins français et étrangers !!
Ah l'enfoiré !
Il était avocat, docteur es lettres, et grand pédagogue, reconnu pour ses ouvrages de références (dont l'un, sorti en 1942, sous Vichy). La lettre que j'ai trouvée, signée de sa main, émane d'un Institut de psychologie dont il était le directeur pendant la guerre.
Après guerre, il est devenu maire de Sélestat, sénateur et député UDR.
Il est décédé en 1963, un an après la création du CBD d'Alain Resnais et Jean Claude Forest, qui sonnait l'heure du réveil pour la reconnaissance de notre cher neuvième art, et la fin programmée des persécutions des bons pères et des staliniens (catho et cocos , pour privilégier leurs
Coeurs Vaillants et
Vaillant respectifs étaient unis dans un même combat contre les bandes dessinées étrangères, par exemple les deux premiers Gil Jourdan du grand Maurice Tillieux, belge).
Heureusement la vêrité finit toujours par sortir Dupuis
(scuse pour ce joke facile)