antoinedf a écrit: Ce qui pose surtout problème, c'est qu'il n'y a jamais vraiment eu d'étude sur la dernière période de Sibylline, tant ces défenseurs se comptent sur le doigt d'une main (de mémoire, cette monographie se contente d'une énumération de personnage pour la dernière période).
Je déduis de ce commentaire que tu apprécies cette période et te sens un peu seul. Sache alors que ce n'est pas le cas.
La dernière période justifierait une étude à elle seule tellement le démarquage est net d'avec les débuts.
Comme chez les grands artistes, il y a pas mal d'évolutions et de périodes, chez Macherot.
En BD, plus qu'en peinture ou en musique, quand ce processus normal d'évolution est par "trop" visible à l'intérieur d'une même série, ça pose parfois problème à certains. Ce n'est pas forcément mon cas, sauf lorsqu'il s'agit d'un véritable déclin (ex : L.L. après
Le Bandit manchot).
Amusons-nous à comparer par exemple :
Gaston 1, 8 et 14,
Blueberry 1, 7 (Cheval de fer), 12 (Spectre), 17 (Angel Face), 20 (La Tribu fantôme), 28 (Dust)
Spirou de Franquin (qui s'étale sur 21 ans) : L'héritage (1948), Les voleurs du Marsu (1954), Z comme Zorglub (1961) et Panade à Champignac (1969)
Chlorophylle sous les crayons de Macherot n'est pas une série figée ; Sybilline non plus. Elles ont chacune des hauts et des bas, mais rien n'est franchement mauvais et le moins bon n'est pas forcément à chercher dans les derniers récits. Personnellement, les dernières histoires de Sybilline empreintes de noirceur et d'une atmosphère oppressante me plaisent.
Mais sans doute Macherot aurait-il trouvé avantage à cette époque de publier Sybilline dans un magazine comme
Pilote mensuel,
Métal Hurlant ou
Circus. Les ruptures de ton et graphique avec les premiers récits publiés dans un
Spirou relativement policé auraient constitué une sorte de "reboot". Mêmes personnages, mais évoluant désormais dans un monde plus impitoyable et cruel que celui imaginé à leur création. Et graphisme adapté à la noirceur du propos.