Sinon, en ce qui concerne mes scénarios... oui, ils sont super détaillés. Quelqu'un m'a dit que c'était les plus détaillés qu'il ait vu, juste derrière ceux d'Alan Moore (sans que je cherche à m'aligner sur lui, c'est comme ça, c'est tout).
Alors, nous sommes quelques enfants de Moore qui s'ignorent.
Mes descriptions sont semblables et, en grand malade, j'y ajoute une première étape d'écriture sous forme de nouvelle (enfin, quelque chose d'approchant).
À ce qu'on m'a dit, Franck Giroud donne aussi dans la dense. Et comme je fréquente peu la profession, je suppose qu'on n'est pas les seuls.
On pourrait croire que je dis tout dans mon découpage et que c'est donc facile à mettre en scène, mais c'est tout l'inverse. Cécil m'a dit que c'était tellement précis que ça en devenait super dur à mettre en oeuvre, parce qu'à aucun moment il ne faut se râter...
Le vrai problème, c'est qu'on est très directifs. Cela peut neutraliser des dessinateurs qui ont besoin de davantage de liberté. Heureusement, d'autres aiment quand les choses sont aussi clairement posées.
... je pense que ce sont des découpages qui s'adressent avant tout à de grands metteurs en scène et surtout, à des gens qui ont envie de réaliser un travail en profondeur sur le jeu d'acteur, l'émotion des personnages... Car ce sont essentiellement des états d'âme, des psychologies, des intensités relationnelles que je mets en scène.
Tu as surtout une vision précise de ce que tu veux, une exigence dont je serais surpris que tu puisses te détacher. Après, c'est fatalement un bonheur quand tu rencontres des dessinateurs qui
te complètent, qui partagent ton goût pour la dimension subtile d'un récit, la mise en scène, etc.