Perso, ce qui me dérangeait le plus dans les Spirou de Morvan, c'était le côté parfois "grandiloquent" des albums ; la scène où Spirou et Fantasio se serrent la main après la pseudo-mort de Spip dans PSS, je n'y accroche pas du tout, alors que Tome avaient selon moi vraiment trouvé le ton juste pour émouvoir dans la scène de "La vallée des bannis" où Fantasio, sur le point de tuer son ami, se souvient d'une poignée de mains faite à l'aveuglette plus tôt dans l'épisode, et le sauve in extremis. De même, la scène de combat à la fin de "Spirou à Tokyo", avec les commentaires du journaliste...
Et des scènes comme l'explication du pourquoi des guerres entres indiens et descendants des colons dans "L'homme qui ne voulait pas mourir", ou les explications des SDF de Tokyo, j'ai trouvé ça trop formel, trop "sérieux"; la série fait en général dans un ton beaucoup plus léger pour s'attaquer aux grands problèmes. Exemple : les problèmes des dictatures dans "Le dictateur et le champignon", où Franquin ridiculise l'armée, tout en n'insistant pas sur le fait que les dictateurs sont méchants avec les populations, etc... Ou encore le racisme, évoqué dans "Le rayon noir" avec les mésententes qui dégénèrent complètement entre habitants de Champignac. Bon, je pourrais donner d'autres exemples (Le prisonnier du Bouddha, L'ankou (le nucléaire), Spirou à New York (la mafia)...), mais je vais m'arrêter là. J'ai eu plus l'impression d'une leçon de morale, mais, aussi intéressante et juste soit-elle, ce n'est définitivement pas ce que j'attends d'un Spirou et Fantasio. Je ne pense évidemment pas que tout le monde soit dans mon cas; je reste un inconditionnel de Tome et Janry, qui, justement, avaient fait de Spirou et Fantasio une série plus cynique, où tout ou presque était tourné en ridicule (Spirou à New Yok part tout de même sur une seule idée : les deux héros sont fauchés et veulent se faire du fric grâce à la mafia!
plutot inhabituel dans une série de ce type...).
Enfin voilà, et pour tout de même poursuivre sur la conversation, je dirais que l'utilisation des personnages de Fournier dans "Spirou à Tokyo", hormis Ito Katha (inimaginable d'avoir un album au Japon sans apparation de Katha, tout de même!), j'ai trouvé que les trois magicens de "L'ankou" étant presque absents, n'avaient aucune utilité dans l'album. Difficile pour moi de les apprécier, du coup, c'est simplement un clin d'oeil, j'ai l'impression.
Et j'adore Vito Cortizone!
"Machiavelico!"