Même si je suis d'accord sur ton analyse de la série (aventures sérieuses sur le ton humoristique),et même si tu le dis avec humour tu es peut-être un peu violent,Wonderphil...
Effectivement, les séquences "poignée de mains" sont éloquentes: l'approche défendue jusque là par JD sur Spirou ne m'a pas charmé, comme a pu le faire Tome (qui se montre tout aussi époustouflant sur Berceuse assassine, Soda ou Sur la route de Selma)...
Pour autant, je ne pense pas que les scénarii du Petit Spirou ou des Minoukinis relèvent du pur génie (plutôt du talent gâché)
Parallèlement, si l'écriture de JD ne fonctionne pas,pour moi, sur Spirou, cela n'est pas synonyme de nullité.
Le Coeur des Batailles montre superbement toute la sensibilité, la qualité de son écriture dans ce registre
Il est dommage, même sous forme de trait d'humour, d'être aussi définitif... surtout que ça ne ressemble pas au ton habituel de tes messages, Wonderphil :)
Gill > +1
Bien, comme je le prévoyais et malgré le petit [:graal noir:1] qui était sensé marquer le second degré de mon dernier message, je vais modérer mon propos.
D'abord, j'assume entièrement mon opinion selon laquelle je considère que Tome est autrement plus doué que Morvan. J'ai lu
Sillage, j'ai lu ses Spirou, j'ai lu aussi "
Je suis morte" (hors concours), et pour moi il n'y a pas photo :
Berceuse Assassine, Sur la route de Selma (pur chef d'oeuvre),
Soda et les Spirou de Tome ont carrément une autre classe qui saute aux yeux comme un coup de pied au c***.
Mais attention : Je ne nie pas à Morvan un certain talent. "
Je suis morte" est pour moi ce qu'il a fait de mieux (d'où le "hors concours"), et est véritablement un bijou (sublimé par le travail de Némiri). On ne peut pas lui enlever que ses histoires tiennent la route et sont parfois très imaginatives.
Cependant, il manque quelque chose à Morvan : Le recul. Comme tu dis, ça n'en fait pas un nul, mais c'est le petit quelque chose qui manque pour en faire un génie.
Tome, ce petit quelque chose, il l'a. Cette capacité de mener une histoire super sérieuse tout en n'oubliant pas de lâcher une bonne vanne là où il faut, quand il faut, pour alléger le tout. Ce petit quelque chose qui fait que
l'Horloger de la comète n'est ni aussi lourdingue que le
Piège diabolique (sur le même thème), ni totalement gaudriolesque.
Alors évidemment, avec Le Petit Spirou, Tome ne peut pas faire étalage de tout ça. Mais il faut quand même reconnaitre qu'il y a du travail là dessous : Une superbe galerie de portraits, des caractères très travaillés, une manière de traiter de sujets limite tabous par l'humour noir, sans que les gosses s'en aperçoivent ("
André-Baptiste Depérinconnu n'est pas le fils de l'Abbé Langélusse ; Les fils d'abbés ne peuvent pas avoir de papa"), et surtout un comique de situation terrible servi par un timing et un découpage impeccables.
Pour arriver à ce niveau autant dans les gags que dans les histoires longues, il faut une chose indispensable : l'Autodérision et le recul.
En même temps, c'est une analyse un peu biaisée par le fait que nous somme dans une situation bâtarde où on doit faire une comparaison entre deux auteurs... mais bon, fallait pas accepter de faire Spirou, aussi!
Voala, et avant que Morvan ne rapplique et me dise que je suis persuadé d'avoir raison, que j'ai la science infuse et que je suis un crétin (les habitués du Forum sauront de quoi je parle), je précise une fois encore que ça n'est qu'une opinion péremptoire émergeant de mon petit cerveau malade, que je ne demande à personne d'être d'accord avec moi, mais que je veux bien payer une bière à ceux qui le seront
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