En cela, j'ai du mal à m'accorder avec les gardiens du temple et les apotres de Franquin. Le meilleur moyen de tuer une création, c'est de la respecter en la figeant.
Toujours ces extrêmes !
Pour moi, c'est le compromis qui est la meilleure solution :
- respecter ce qui fait l'oeuvre et son esprit (m'en fout que ça soit avec Jijé, Franquin, Greg, T&J, M&M...) pour que les lecteurs retrouvent ce qui leur plait dans la série : un type scénaristique similaire et un dessin proche du précédent (au départ).
- laisser évoluer naturellement les idées scénaristiques et la main du dessinateur au cours des nouveaux épisodes, SANS s'obliger à utiliser ou non des personnages et situations du passé. Si le sujet envisagé nécessite un raccord avec le passé, en profiter, mais ne pas faire l'inverse.
Par exemple :
- un voyage dans le futur ? Et si on rencontrait le descendant d'un héros bien connu ? Voyons... S&F eux-mêmes ? Nnnnon... il faudrait leur inventer des compagnes puis des enfants puis des descendants. Prenons plutôt le comte qui est, lui, bien ancré dans l'espace et la généalogie !
- une aventure en URSS ? Et si le méchant, pour une fois, n'était pas le régime soviétique mais une mafia reliée aux anciens princes russes ? Un faux prince russe ? Ah mais... je vois qui ça pourrait être...
Bref, utiliser le passé pour "signer" une véritable aventure de Spirou, mais sans se focaliser dessus ni le vénérer au-delà de tout avec des "hommages" grandiloquants ridicules ou des "allusions" systématiques et multi-présentes qui font trop son "je joue avec TOUS mes playmobils-Spirou".
En fait, le meilleur scénariste de Spirou, ce n'est surtout pas un fan !
(manque de bol : ce sont eux qui font le siège des éditions Dupuis
...)