Je viens de trouver sur Rue 89, un débat avec un médiateur scolaire auprès de Roms, Nicolas Cartron:
http://www.rue89.com/2012/08/17/je-suis ... ons-234663
Quelques unes de ses réponses:
Il est clair qu’à peu près tous désirent pouvoir travailler, afin de vivre dignement.
Les roms sont sédentaires depuis très longtemps. Ils migrent par nécessité et non par choix. Ils ont tous une habitation en dure dans leur pays d’origine. Ce ne sont pas des gens du voyage.
Certains ont obtenu une carte de séjour en France, et désirent rester vivre ici. Ils n’ont pas de parcours programmé.
Pour la scolarisation, les expulsions sont un désastre. De retour en Bulgarie, les enseignants ne considèrent en rien l’année de scolarité en France. Ainsi, les enfants roms redoublent systématiquement leur classe à leur retour.
Les enfants roms sont scolarisés en France à n’importe quel âge.
Dans leur pays d’origine (en l’occurrence la Bulgarie), ils sont également scolarisés. Cependant, l’école maternelle n’étant pas obligatoire et représentant un coût financier pour les parents, rares sont les enfnats roms qui y vont. Cela a pour conséquence que les enfnats roms débarquent à l’école élémentaire en ne parlant pas le bulgare., En effet, leur langue d’origine est le romanes. D’entrée, ils sont en grande difficulté scolaire dans leur pays d’origine. Tout cela pour vous expliquer qu’à leur arrivée en France, outre le problème de la langue, ils ne maitrisent pas les compétences attendues par un élève de leur âge (mathématiques, sciences...). Ainsi beaucoup d’enseignants pensent que certains enfants n’ont jamais été scolarisés auparavant. Ils ont bien été scolarisés, mais dans des conditions telles que cela ne se voit presque pas.
Un tel retard ne se rattrape pas complètement. Les enfants apprennent à leur rythme, grâce à des enseignants dévoués qui ne cessent de chercher des solutions pédagogiques. Voici un exemple parmi tant d’autres.Classe d’initiation de Mons-en-Baroeul (Lille)
Concernant les parents, certains font la manche, d’autres récupèrent la ferraille, et les plus chanceux arrivent à travailler au noir. Ceci est la conséquence de l’absence d’autorisation de travail qu’ils connaissent en France.
Il existe quelques problèmes d’intégration au sein de la cour de l’école. Surtout au début de leur scolarité. Chemin faisant, les enfants roms commencent à parler français et cela apaise beaucoup le climat. J’ai moi même du intervenir plusieurs fois lors du temps de cantine afin de diminuer les tensions entre les enfants.
La principale difficulté, à mon sens, est l’absence d’accès à l’emploi.
Malheureusement, comme partout, et comme pour toute population précaire et marginalisée, la délinquance existe. Je ne peux que la regretter
Les roumains et les bulgares (dont les roms de ces pays) sont bien européens. Cependant, en France, ils sont soumis à un régime transitoire qui limite leur séjour à 3 mois et qui ne les autorise pas à travailler en dehors de la liste des métiers en tension (auquel cas leur employeur potentiel doit payer une taxe d’environ 800 euros à l’OFII).
La mise à disposition de terrain ne me paraît être une solution. Ce ne sont des voyageurs, ils migrent par nécessité. De plus je crois que le plus important pour eux est d’avoir accès au travail.
La plupart des familles est soulagé que je puisse les aider à scolariser leur enfant.
Cependant, il existe toujours quelques enfants qui ne sont pas scolarisés ou qui ne l’ont été que quelques jours. J’essaie de comprendre les raisons d’un tel refus et elles peuvent être multiples. Pour faire court, certaines familles sont tellement dans l’urgence que la scolarisation n’apparaît pas comme une priorité.
La mendicité ou le vol ne sont en rien un trait culturel. N’importe quelle communauté placée dans de telles conditions de vie peut avoir recours à ce type de pratiques économiques.
Je n’ai jamais dit que c’était le nomadisme qui entraînait la mendicité.
Encore une fois, ils ne sont pas nomades.
Les comportements condamnables que l’on observe ne sont pas liés à une soi disant culture. C’est la misère dans laquelle ils vivent qui entraînent cela. Je pense que si on les laissait travailler, beaucoup de ces problèmes disparaitraient.