Mister_Eko a écrit:Et ne me parler pas de charte signée, de démocratie etc encore heureux justement qu'il ait le droit de changer d'avis et le moment venu de faire de son mieux pour ce qu'il juge (à tort ou à raison) le mieux pour la France.
Mister_Eko a écrit:Je trouve ça parfaitement cohérent, en fait. Marre de privilégier la désunion et l'opposition stérile à l'union. Ce n'est pas forcément facile, mais sur le principe c'est parfaitement défendable.
Churchill disait "on vote avec son parti comme un gentleman et non selon sa conscience comme un gougnafier". Et Chevènement, "un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne".
Note que c'est la première idée (la phrase de Churchill) qui fait qu'en ce qui me concerne, je ne suis encarté nulle part, parce que je ne me vois justement pas me plier à une "discipline de parti" (dont j'ai eu des exemples sous les yeux à une époque). Mais ça c'est moi. Valls, lui, il est dans un parti, il a des règles du jeu à suivre.
Hamon, Montebourg, Fillipetti, Taubira furent peut-être des "gougnafiers" selon la définition de Churchill durant le quinquennat, mais "au moins" ils ont démissionné. À l'époque Valls ne supportait pas qu'on lui donne "des leçons de gauche" (sic). Il jouait les petits tyrans dans les ministères pour y imposer ses vues, il a fait passer des lois sous la contrainte en dégainant le 49.3, contre sa propre majorité, plus souvent qu'aucun premier ministre ne l'avait fait depuis Rocard, qui lui était dans un contexte de cohabitation. Puis il s'est retrouvé candidat et il a soudain promis que le 49.3, c'était nul, si on l'élisait, il allait le supprimer de la Constitution. La "leçon de gauche", il se l'est prise, par les votants de la primaire. Il avait signé et juré qu'il accepterait le résultat, et là encore, plutôt que d'accepter et de se taire (on ne lui en demandait pas plus), il retourne sa veste à grand bruit et se jette dans les bras de la droite en expliquant que c'est pour sauver le monde.
Là, de deux choses l'une.
Soit ce type n'a aucune colonne vertébrale morale et idéologique et est guidé uniquement par l'appât du pouvoir personnel, il est prêt à tout dire et à tout faire pour ça. Ce qui est fort possible. Je sais bien qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, mais changer radicalement d'avis toutes les cinq minutes, au bout d'un moment, c'est rarement interprété comme une preuve d'intelligence (sauf peut-être si on est dans une démarche scientifique, mais a priori c'est pas de ça qu'on parle ici).
Soit, comme dit Aigle Solitaire, il a bien des convictions, et il est justement en train de les afficher. Auquel cas il faut accepter que pour Valls la "gauche de gouvernement" n'est possible qu'avec un programme... de droite. Ou au grand minimum qu'il ne voit pas de problème majeur à un programme comme celui défendu par Fillon. There Is No Alternative, etc. etc. Ça va au-delà de la question de "l'union" ; ça veut dire qu'on nous sert la même soupe quelle que soit l'étiquette de la personne pour qui on vote.
Et là où c'est potentiellement grave, c'est que ce n'est pas seulement une illustration de ce que, précisément, une partie du fameux "peuple de gauche" lui reprochait depuis des années (et à Hollande, et à Strauss-Kahn, et... et... et...), raison pour laquelle il a été poussé dehors à la primaire ; mais que c'est aussi un exemple en acte qui légitime et peut très bien nourrir le discours du FN sur l' "UMPS", enfin je ne sais pas comment ils disent maintenant que l'UMP est devenu LR, mais bref l'idée que tous les partis de gouvernement se valent et font toujours la même chose.
Discours dont l'envers (au sens c'est bien le même bout de tissu) est, d'ailleurs, le "ni de droite ni de gauche" de Macron, qui reste maître du terrain pendant que Fillon explose et que Hamon coule.