Baba2016 a écrit:Xavier Guilbert a écrit:Je ne fais que passer, mais déjà, c'est important de remettre les choses en perspectives. Parce que le chiffre de 750 000 exemplaires vendus, c'est (aussi) de la promotion, de la jolie communication d'éditeur.
Bon, donc...
Ce que je dis c'est n'importe quoi
Quand je cite une source extérieure, c'est aussi n'importe quoi
Quand on cite un journal, c'est n'importe quoi
Quand on donne des chiffres c'est n'importe quoi
Etc...
Je n'ai pas dit que c'était n'importe quoi, j'ai simplement apporté une précision sur la réalité (concrète, tangible, objective) que recouvrait le chiffre en question. Un éditeur qui communique des chiffres dans un article de ce genre le fait généralement en choisissant les chiffres qui le présente sous le meilleur jour.
Donc pour revenir au chiffre en question: 750 000 exemplaires écoulés, c'est conséquent, mais comme ce sont les ventes cumulées pour une collection, voir à quoi cela correspond en moyenne par titre enrichit la vision que l'on peut avoir de l'opération (et permet de mieux en juger l'efficacité).
C'est simplement se montrer critique par rapport aux chiffres que l'on trouve -- d'où ils viennent, comment ils sont collectés, par qui ils sont fournis, dans quel contexte, sur quel périmètre, etc. Chacun des acteurs du marché voit les choses de son point de vue, et leurs réalités sont parfois bien différentes.
On l'a évoqué au niveau du prix: le lecteur achète son album au prix TTC, le libraire l'achète au diffuseur-distributeur avec une remise par rapport à ce prix (de l'ordre de 35%, de mémoire, qu'un libraire me corrige), ce qui fait que ce qui rentre dans les caisses de l'éditeur est assez éloigné de ce que paye le lecteur.
Pour exemple, tiré de la Numérologie: "l’ensemble des chiffres communiqués par le SNE ne concerne que le revenu net des éditeurs. [...] Le texte le précise d’ailleurs en préambule, faisant apparaître un écart conséquent entre le revenu net des éditeurs pour l’ensemble du marché du livre (2,8 milliards d’euros) et le chiffre d’affaires constaté par GfK en sortie de caisse (4,1 milliards d’euros)."
Autre exemple: les ventes.
"Plus encore, il faut souligner ici que les chiffres de vente des éditeurs présentent également leurs limites et leur lot d’approximations. En effet, ces derniers comptabilisent essentiellement les
mises en place, soit les exemplaires placés par le diffuseur/distributeur auprès des libraires (et parfois même uniquement les ventes réalisées auprès du diffuseur/distributeur, sans plus de détail). Ils ne connaîtront les ventes réelles réalisées auprès des consommateurs (les fameuses sorties de caisse) qu’une fois enregistrés les retours — lesquels s’étalent immanquablement dans le temps, tout au long de la commercialisation d’un ouvrage. De plus, la question des territoires considérés (les éditeurs préférant évoquer des chiffres globaux, alors que les instituts se limitent aux ventes réalisées en France) vient souvent rajouter un élément de confusion supplémentaire."
Baba2016 a écrit:Moralité: quoiqu'on dise, quelque soit et d'où vienne les sources tout porte à caution à vos yeux. Par contre tout ce que vous dites est parole d'Evangile.
(sujet à caution, plutôt)
"Il faut par ailleurs rappeler combien une analyse ne présente qu’une vision du monde, qui a parfois autant à voir avec la réalité des faits qu’avec le regard que l’on pose sur cette réalité. Les chiffres que l’on choisit de considérer, la manière dont on les établit ou les compare, l’importance qu’on leur accorde, les classifications que l’on dresse, et bien sûr les conclusions que l’on en tire, tout cela relève d’une grille de lecture qui n’a rien d’évident, et qui correspond à des prises de position implicites, tant philosophiques que politiques." (extrait du Préambule de la Numérologie, édition 2014)