Thierry_2 a écrit:Xavier Guilbert a écrit:Bouri a écrit:En tout cas c'est pas la crise pour tout le monde, + 55 centimes par bd chez soleil de Delcourt à partir du mois prochain. Il faudra vraiment qu'on m'explique cette hausse. L'album 48 pages passe à 14,50€ pratiquement 100F la BD. La BD va vraiment devenir un produit de luxe.
L'inflation. cf. la partie "Prix" sur
cette page, et je me permets de citer ce passage:
Ainsi, un album des Aventures de Tintin était vendu par Casterman 480 F en 1952 (anciens francs bien sûr, soit 10€ de 2014) ; 6,90 F en 1961 (soit 10,40€ de 2014) ; 7,80 F en 1966 (soit 9,85€ de 2014) ; 15 F en 1976 (soit 9,30€ de 2014) ; 43 F en 1990 (soit 9,70€ de 2014) ; 8,95€ en 2004 (soit 10,30€ de 2014)… et 10,95€ en 2014.
La bande dessinée a toujours été un produit de luxe, n'en déplaise à certains.
mais en général, la bande dessinée a évolué, en plus, vers des formats de plus en plus onéreux. Cette augmentation-là est plus difficile à objectiver, mais est encore plus forte, à mon avis.
Sauf que cette "dérive", si l'on veut, correspond à une part minoritaire de la production. L'immense majorité du Top 50 reste dominée par des albums type 48CC, pour lesquels on est plutôt inscrit dans une évolution qui suit l'inflation (moyennant les positionnements initiaux des différents éditeurs). J'ai fait l'exercice de suivi par série sur la période 1995-2013 (cf. la Numérologie), et on a vraiment un comportement identique quel que soit l'éditeur.
Il faut aussi souligner l'importance des manga, qui, pour le coup, ont introduit des niveaux de prix beaucoup plus bas que ce qui était jusqu'alors pratiqué dans le franco-belge.
Ensuite, l'évolution des prix est également liée à ce que l'on appelle "l'
élasticité des prix", à savoir, l'impact que peut avoir une augmentation sur les ventes -- ou pas. Les ventes de Lamborghini, par exemple, sont assez peu dépendantes du prix. Au contraire, une baisse trop forte du prix finirait par en diminuer l'attractivité, soit un effet opposé à ce que l'on pourrait attendre.
Pour la bande dessinée, qui recrute ses lecteurs principalement au sein des catégories supérieures (et donc relativement plus aisées), et d'autant plus sur une niche de lecteurs très impliqués et investis, l'augmentation du prix n'a que peu de conséquence. D'une part, parce qu'à nouveau, elle suit l'évolution de l'inflation pour les albums dans des séries établies, et d'autre part, parce que l'introduction des formats plus onéreux correspond également à une offre différente (version augmentée, intégrales commentées, ouvrage d'auteur à pagination plus élevée, etc) qui justifie cet autre niveau de prix.