Morti a écrit:Oui mais... (ma psy me dit que "oui mais" veut en fait dire non...mais je ne suis pas d'accord avec ma psy sur ce point... ) les titres de vieux que tu cites sont de vieilles séries, que l'on suit depuis des décennies...et même quand ce n'est plus aussi bon qu'avant...donc rien de neuf pour les éditeurs, ils continuent les vieilles recettes en se disant qu'il y aura toujours des amateurs.
Mais avaient-ils prévu que ce type de lecture pourrait plaire aux plus jeunes ? Or c'est le cas car je n'imagine pas que les chiffres de vente de série comme Blake & Mortimer ne soient dus qu'aux vieux...nous ne sommes plus aussi nombreux...
C'est là un autre problème. Ou alors, tu considères que comme cela attirerait des lecteurs plus jeunes, ce ne serait donc plus des lectures pour les plus vieux, qui se trouveraient alors démunis? Il faudrait que tu en parles à ta psy...
Plus sérieusement, les chiffres de vente des "vieilles" séries n'en font pas des succès transgénérationnels. C'est souvent seulement l'effet "cadeau", une force de l'habitude, justement, combinée à une surreprésentation dans l'espace commercial. Qu'un Blake et Mortimer sorte, et il est partout, matraqué à toutes les sauces (et je ne parle même pas d'un Astérix), présent jusque dans les endroits où l'on ne vend pas de livres d'habitude. Cela devient un passage obligé, déconnecté d'un véritable attachement aux récits eux-mêmes.
Morti a écrit:Non je pense qu'il y a un problème vis à vis du vieux lectorat mais je ne suis pas certain que le tort soit uniquement du côté des éditeurs...les auteurs également n'ont peut-être pas envie d'attaquer ce créneau...
Je ne cherche pas des BD sur Alzheimer ou la vie dans les homes mais simplement des sujets qui vont plus loin que la crise de la quarantaine (ça marche très bien, ça, pour le moment).
Ca existe, ça s'appelle le roman graphique, ou tout du moins, c'est ce que cela est sensé recouvrir. Ensuite, chacun voit midi à sa porte, mais j'ai plutôt l'impression que cette revendication porte plus sur "je voudrais de la BD classique en album comme il y en avait avant pour moi, et pas ces nouveautés au dessin qui ne me convient pas, avec des héros qui ont des valeurs qui ne me correspondent pas, et pas ces trucs intellos à la noix."
Morti a écrit:Les chiffres au-dessus de 35 ans sont-ils basés sur des gens qui ont 10 ans de BD derrière eux ou tiennent-ils compte de ceux qui sont toujours là depuis 50 ans ? Car j'ai du mal à imaginer des lecteurs de mon âge qui subitement en ont marre...on ne va pas craquer à 2m du bol de sangria...on a tenu jusqu'ici, on ne va pas lâcher maintenant.
Je suis conscient d'avoir vécu une période privilégiée, pas ou peu de chômage, pas d'enfant, pas de gros soucis matériel...ce n'est plus toujours le cas aujourd'hui et peut-être que les goûts ou les priorités changent une fois atteint 35-40 ans.
Mais je ne pense pas que les 50-60 soient confrontés à ce problème aujourd'hui donc cette statistique devrait être affinée à mon avis.
Non, je t'assure que c'est une enquête réalisée à l'échelle de toute la population, sans faire un truc sur mesure pour justifier une quelconque injustice à l'égard de ces "vieux" lecteurs. Comme je le disais précédemment, il y a une vraie chute du taux de lecteurs au cours de la trentaine, et on compte très peu de lecteurs au-delà de 50 ans. Ensuite, il ne faut pas oublier qu'il y a autant de comportements que de lecteurs: certains continuent d'acheter, d'autres sont contents de lire et relire les ouvrages de leur collection (collection parfois constituée uniquement de leurs lectures d'enfance).
Mais je ne sais pas si ça peut te rassurer ou t'inquiéter: les lecteurs, au-delà de 50 ans, sont très peu nombreux.