Brian Addav a écrit:Faire un livre, ce n'est pas rentable dans la plupart des cas.
Faire des livres, sûrement. (sinon on en ferait plus).
Supposons qu'il n'y ait pas eu d'avance sur droits et que les auteurs aient été payés en droits d'auteurs sur les ventes effectives...P. Saint Loup a écrit:Je ne comprend pas cette phrase ?gill a écrit:Mais dans les faits, c'est comme si ces auteurs avaient gagné 20% des ventes. Rarement prévu dans un contrat, ça...
gill a écrit:Bref, c'est pas la joie, ni pour les uns ni pour les autres.
thyuig a écrit:Ce qui, pour un album qui ne se "vend" pas, représente un risque minimum du coup. Parce que 22 000 euro rémunérés à 15%, c'est mieux que la bourse en fait, non ?
Xavier Guilbert a écrit:gill a écrit:Bref, c'est pas la joie, ni pour les uns ni pour les autres.
Petite simulation de ce qui se passe vraiment, sur la base d'un tirage initial de 10 000 exemplaires, d'un prix HT de 10€, et d'une avance accordée aux auteurs de 12 000€.
L'éditeur a, au moment du lancement de l'ouvrage, dépensé 12 000€ d'avance, plus 10 000€ de frais de fabrication (en partant sur 10%, chiffre donné dans la plupart des études, en particulier celle du MOTif sur le coût du livre numérique). Soit à ce stade-là: auteurs, +12 000€, éditeur -22 000€.
Une fois les ventes constatées, on note que le niveau de vente ne couvre pas les avances accordées aux auteurs, qui dont ne recevront pas de rémunération supplémentaire. L'éditeur, de son côté, va récupérer sur ces 6300 exemplaires vendus 40% du revenu, correspondant aux 10% qui aurait dû échoir aux auteurs, plus ses 30% habituels (droits + fabrication). Soit 25 200€, ce qui correspond à un bénéfice de 3 200€.
Notons que si jamais l'éditeur est également diffuseur (ce qui est le cas des plus grands groupes), la diffusion correspond à 10% supplémentaires, soit un bonus de 6 300€.
Bien sûr, tout cela est fait avec des côtes mal taillées, et il y a pas mal d'autres éléments à prendre en compte dans l'histoire, avec des frais de fonctionnement du côté de l'éditeur, tant pour la direction éditoriale que la question des stocks et des retours. Cependant, cela représente dans notre simulation un retour sur investissement de l'ordre d'un peu moins de 15%.
eBry a écrit:Vu que Delcourt, Media-Participations et consorts ont effectivement la part du distributeur, ça donne : 25.200 + 6.300 = 31.500 EUR, soit la moitié du revenu, soit un retour sur investissement de 43%!
Des risques calculés, Guy Delcourt sort de l' ESSEC, Claude Saint-Vincent d' HEC...cronos59 a écrit:Les éditeurs prennent des risques insensés, leur succès est amplement mérité.
Ouaip... On a toujours tendance à croire (et j'ai fait cette erreur ci-dessus) que l'avance sur droits et les chiffres de ventes réels pouvaient donner un indice quant à la rentabilité d'un album, côté éditeurXavier Guilbert a écrit:Cependant, cela représente dans notre simulation un retour sur investissement de l'ordre d'un peu moins de 15%.
eBry a écrit:Xavier,
Lorsque vous dites: "on note que le niveau de vente ne couvre pas les avances accordées aux auteurs", compare-t-on bien l'avance sur droits au total des droits d'auteur (10%) sur les ventes?
Si oui, dans le cas d'une avance de 12.000 EUR, des droits d'auteur ne seraient octroyés à l'auteur qu'à partir de 12.000 exemplaires vendus.
Donc, jusque 11.999 exemplaires vendus, l'éditeur-diffuseur prendrait 50% des ventes, soit presque 60.000 EUR.
A partir de 12.000 exemplaires, la marge de l'éditeur tombe à 40% donc 48.000 EUR.
Ce qui signifierait que au-delà du seuil où il faut payer des droits, l'éditeur doit vendre 15.000 exemplaires à 40% de marge pour gagner autant qu'avec 11.999 exemplaires à 50% de marge.
Une tranche de ventes de 3.000 exemplaires à éviter pour l'éditeur.
Je suppose qu'il y a une subtilité que je rate, sinon c'est un système bancal...
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