euh... si vous le dites a écrit:Thierry_2 a écrit:Mais tant qu'il n'y a pas une prise de conscience qu'il existe de fait un environnement général qui établit une indulgence systémique envers la pédophilie, l'inceste, les viols et les maltraitances faites aux femmes et aux enfants, on pourra taper sur Vivès, mais il ne représente que 0.00005% du problème. En plaçant le débat sur la liberté d'expression et l'art sans limite, on perd complètement cet aspect de la problématique.
malheureusement, cet angle-là est trop inconfortable.
Et ta solution, ce serait quoi ?
Restreindre la liberté d'expression artistique au-delà de ce qui est prévu par la loi ? Modifier les lois pour restreindre la liberté d'expression en fonction de ce "continuum" que tu décris plus haut ? Et où va-t-on poser de nouvelles limites, parce que ce qu'implique cette notion de continuum que tu décris plus haut, c'est que tout est dans tout.
Mettre à mal la liberté d'expression artistique, même pour des motifs parfaitement louables, me parait très dangereux. Je me méfie des ligues de vertu. Et rappelons que mettre à mal la liberté d'expression artistique, c'est le programme de base de ceux qui entendent perpétuer l'environnement général en place et qu'il convient à mon sens de se garder de faire le jeu de son adversaire.
Je crains que ce que tu écris n'implique chez certains une subordination de la liberté d'expression à d'autres objectifs sur le mode "la fin justifie les moyens".
c'est toute la complexité du débat, et je pense que l'un des problèmes est de vouloir systématiquement passer par la voie judiciaire pour trancher, comme si le législateur était le seul repère qui vaille.
on voit que des aggresseurs s'en sortent parce que les faits sont prescrits, et ils ont beau jeu de se déclarer innocents, alors qu'ils ne font que bénéficier d'une indication légale. Est-ce que cela fait disparaitre l'aggression ? Est-ce que la victime n'est subitement plus victime ?
Et la loi évolue. Elle est reflet deson époque, avec un temps de retard en général. Elle n'est pas intangible. Donc ce qui était interdit hier ne l'est peut-être plus aujourd'hui, et inversément.
C'est une question d'éducation et d'esprit critique qu'il faut avoir en permanence.
je reviens avec cette anecdote de l'affiche de l'exposition "Fragonard amoureux", qui était la mise en scène de ce qui, maintenant, relève de l'aggression sexuelle. Cette représentation du "libertinage" était normale lorsque la peinture a été réalisée, et ses qualités formelles ne sont pas à remettre en case, ni même l'idée d'une rétrospective de Fragonard. Mais le choix de cette toile précise (le verrou) associé au terme "amoureux" relève d'une banalisation, voire d'une négation de ce qui est représenté. D'autres toiles de Fragonard auraient mieux convenu à cette description, ou on pouvait garde la même image avec un autre titre, quitte à employzr "Fragonard, libertin", même si cela peut rester problématique. Derrière ce choix, il y a un inconscient qui hiérachise le désir de l'homme au dessus du consentement de la femme. On peut arguer du contexte de l'époque pour la toile, mais pour le titre, cela ne passe pas, parce qu'il est bien contemporain.
est-ce que c'est grave ?
Non, si c'est un fait isolé, mais cela s'inscrit dans un tout qui se nourrit de ce genre de faits isolés et qui en génère d'autres .
C'est une pompe qui s'autoaliment, et qui profite d'un biais qui veut que l'on est plus indulgent avec ce correspond à notre bagage socio-culturel que lorsque que cela provient des "autres".
en fait, c'est assez édifiant de voir la résistance qui s'exprime lorsqu'il s'agit de modifier les modèles dominant. Bêtemet, le nouveau casting d'Harry Potter qui cause encore des vagues parce que la nouvelle Hermione n'est pas blanche-blanche, alors que JK Rowling elle-même explique n'avoir jamais dit qu'Hermione était blanche. Comment ignorer que c'est l'expression d'un racisme systémique ? CDe voir ce que Bella Ramsey, l'actrice de Last of Us, se prend dans la figure parce que elle n'est pas une bombe et qu'elle assume sa non-binarité. Homophobie et sexisme, alors qu'elle fait franchement le taf dans la série.
Le problème, c'est que si l'art se complaît à renforcer les mécanismes de discriminations et de domination, à quoi sert-il ? Est-ce que des artistes qui promeuvent une autre vision de la société bénéficie d'un même soutien, ou sont-il condamnés à être ignorés ?
C'est un travail collectif qui demande à faire évoluer la société en profondeur. Les minorités ont gagné en visibilité. Le féminisme se fait entendre, mais pour quel effet en profondeur ?
Encore un truc à la con que j'ai remarqué hier. Un truc con, et vous direz que j'encule des drosophiles, mais lze slogan de Jupiler était "les hommes savent pourquoi". la bière, c'est un truc de mec. le slogan a éviolué "les belges savent pourquoi". C'est inclusif, c'est bien. Mais la pub montre encore 3 hommes et aucune femme.
tout cela, c'est le continuum dont on parle et qui est incrotyablelment dur à faire vaciller.
alors, des associations ne laissent rien passer, en espérant, qu'à force, le message finira par passer.
Vivès en fait les frais, et je ne vais pas le plaindre.