e m a écrit:Je n'ai jamais eu envie de lire du V.Hugo. J'en ai eu de mauvais échos, du coup je n'ose pas m'y attaquer. Je ne sais pas si j'aurais le courage d'affronter des descriptions qui s'étalent sur des dizaines de pages
Oui c'est vrai, il y a des gens qui n'aiment pas Hugo, c'est incompréhensible, en tout cas moi j'adore. L'écriture hugolienne est vraiment stimulante, grandiose, chaque phrase, aussi courte soit elle, est ciselée par un des plus brillants esprits littéraire du XIXème siècle. C'est vrai qu'il y a des descriptions extrêmement longues dans les Misérables; l'abbé Miryel par exemple y est décrit sur plusieurs chapitres. C'est sûr que pour quelqu'un qui est très long à lire ça doit être fatigant de ne pas avancer dans l'histoire, mais c'est malheureusement un peu le mal du siècle, les gens ont perdu l'habitude et sont devenu très lent à la lecture, ils veulent aller vite sans faire d'effort.
De plus chaque longue description de ce livre sont des passages d'anthologie littéraire qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie, par exemple la rencontre entre le vieux conventionnel révolutionnaire de 1793 qui va mourir et l'abbé Miryel venu pour le bénir et la discussion incroyable, presque surréaliste, qui s'engage entre les 2 hommes, la rencontre aussi de Miryel avec Valjean. Il y a aussi dans Les Misérables la plus belle description de la bataille de Waterloo de toute l'histoire de la littérature, j'en suis resté soufflé, celle aussi des gamins de Paris et des différents argots(dont Hugo était passionné) qui y sont parlé selon les quartiers, les métiers, les époques etc, de Fantine, la mère de Cosette, s'enfonçant dans la misère jusqu'à la mort, et des dizaines d'autres longs passages qui sont beaux à pleurer, l'insurrection républicaine de 1832 et la montée des barricades. Lire Hugo c'est pouvoir toucher du bout de l'esprit le génie à l'état pur, vraiment on en sort secoué mais dans le bon sens du terme. On ne peut pas parler le français sans avoir lu du Hugo, c'est un peu comme vivre à côté d'un trésor sans s'en rendre compte.
A lire aussi son magnifique et dernier roman de sa longue vie, Quatrevingt treize, pour lequel il est quand même conseillé de connaitre un peu l'histoire de la révolution.