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[toine74]

Message précédent :


Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre (Goncourt 2013). Très bon mélodrame picaresque situé dans l'après guerre (celle de 14), histoire que Tardi aurait bien pu dessiner. Lemaitre a réussi son coup avec un texte juste suffisamment littéraire pour les honneurs et très accessible pour le grand public. Personnages attachants, intrigues solides et un style qui coule de source.

(il s'agit aussi du premier tome de la trilogie Les enfants du désastre qui comprend aussi Couleurs de l'incendie et Miroir de nos peines)

[sergent latrique]

Qui connait Nicolas Rétif de La Bretonne (1734-1806)? Un véritable marginal, témoin de la Révolution Française, connu pour son autobiographie (Monsieur Nicolas), une fresque du Paris nocturne (Les Nuits de Paris) et quelques romans, dont celui-ci. A la fin du XVIIIè siècle, à 45 ans, on entre dans la vieillesse. Alors quand une jeune femme resplendissante semble être sensible à votre personne et montre des marques d'attachement, l'homme succombe pour une ultime aventure, qui lui fera vivre l'Enfer. Au-delà des poids lourds du siècle des Lumières (Voltaire, Rousseau, Marivaux, Montesquieu, Diderot) il y a eu des artistes, encore trop méconnus, qui ont donné des oeuvres remarquables : Sade, Mercier et Rétif. Soyez curieux et osez les découvrir.

Oui, oui, le hibou spectateur nocturne de Paris, qui se promenait et la nuit , notait et éditait le matin suivant. J'ai lu une partie (car plusieurs milliers de pages au total ) des nuits de Pariset l'anti justine ( ),si je mets la main sur le paysan perverti ou la paysanne pervertie, je m'y collerai aussi.

[crepp]

Très bon petit exemplaire de littérature fantastique : j'ai adoré et il m'arrive de farfouiller dans ma bibliothèque pour le relire !
Peut-être serais-tu séduit par la très belle adaptation en manga, de Gou Tanabe :

J'ai juste lu son adaptation des montagnes hallucinées, que j'ai apprécié mais sans plus. Si bien graphiquement Lovecraft en bd c'est Alberto Breccia !

[rennois]

(il s'agit aussi du premier tome de la trilogie Les enfants du désastre qui comprend aussi Couleurs de l'incendie et Miroir de nos peines)

J'avais trouvé les 2 autres un poil moins bien, mais vraiment d'un tout petit poil

[toine74]

(il s'agit aussi du premier tome de la trilogie Les enfants du désastre qui comprend aussi Couleurs de l'incendie et Miroir de nos peines)

J'avais trouvé les 2 autres un poil moins bien, mais vraiment d'un tout petit poil

Le deux est dans ma PAL et il faudra que je trouve le 3 un jour ou l'autre (Lemaitre est un auteur facilement en occas').

[Freebird]

Qui connait Nicolas Rétif de La Bretonne (1734-1806)? Un véritable marginal, témoin de la Révolution Française, connu pour son autobiographie (Monsieur Nicolas), une fresque du Paris nocturne (Les Nuits de Paris) et quelques romans, dont celui-ci. A la fin du XVIIIè siècle, à 45 ans, on entre dans la vieillesse. Alors quand une jeune femme resplendissante semble être sensible à votre personne et montre des marques d'attachement, l'homme succombe pour une ultime aventure, qui lui fera vivre l'Enfer. Au-delà des poids lourds du siècle des Lumières (Voltaire, Rousseau, Marivaux, Montesquieu, Diderot) il y a eu des artistes, encore trop méconnus, qui ont donné des oeuvres remarquables : Sade, Mercier et Rétif. Soyez curieux et osez les découvrir.

Oui, oui, le hibou spectateur nocturne de Paris, qui se promenait et la nuit , notait et éditait le matin suivant. J'ai lu une partie (car plusieurs milliers de pages au total ) des nuits de Pariset l'anti justine ( ),si je mets la main sur le paysan perverti ou la paysanne pervertie, je m'y collerai aussi.

L'Anti-Justine (roman libertin) n'est que du sous-Sade, à mon avis. Le Paysan perverti et son pendant féminin, La Paysanne pervertie, sont deux romans épistolaires qui valent le détour.

[Freebird]

Quinze nouvelles, reliées par quelques thématiques sous-jacentes : le naufrage, l'insularité, la nature sauvage ; dispersées en Sibérie, en Méditerranée, dans le Pacifique ; écartelées entre la tradition et le modernisme. En jouant de ces tensions, Sylvain Tesson décline à l'envi l'ironie du sort, expression à prendre ici à tous les degrés. C'est fort, c'est tragique, c'est drôle. Même si le sourire est crispé et le rire jaune. Et c'est surtout écrit dans un style qui innove dans ses métaphore et réapprend à sentir et décrire la sauvage nature. Je recommande fortement.

[Thierry_2]

je m'attaque à "Rat", la dernière novella de Si ça saigne de Stephen King. Il est encore question d'un écrivain qui part s'isoler pour écrire. Pourquoi je me dis que ce couillon va encore avoir des problèmes, comme toutes les autres fois où King a utilisé ce procédé ?

[logan1973]

Est-ce qu'il y a ne serait-ce qu'un personnage de Stephen King qui a pris une décision qui n'a pas mal tourné ?

[fanche]

Est-ce qu'il y aurait une histoire si un seul personnage avait tourné les talons en disant: "pas aujourd'hui, j'ai aquaponey"?

[Funkyyy]

Est-ce qu'il y a ne serait-ce qu'un personnage de Stephen King qui a pris une décision qui n'a pas mal tourné ?

Probablement, du point de vue des méchants, ce sont même des "bonnes".

[rennois]

ça semble un peu à la mode, pour les auteurs à succès, de livrer des formes d'essais littéraires, en lien avec leur forme d'écriture.
Régulièrement, on y lit des considérations sur un père, une mère, une enfance, la condition humaine.

Caryl Férey a grandi "chez moi", dans le 35, en passant toute sa jeunesse à Monfort-sur-Meu.
C'est là qu'a eu lieu le féminicide de Magali Blandin.

L'auteur, qui nous a habitué à des polars bien poisseux, glauques et violents, est retourné sur les lieux, dans une forme d'hommage/enquête/ considérations sur l'enfance et la vie.
Il déborde, dans ce très court livre, du cadre de Magali.
En premier et principal lieu parce qu'une chappe de silence entoure Monfort et ses environs. Et c'est ce que, je crois, n'a pas compris la famille de la défunte, qui a voué l'auteur et son livre aux gémonies.
Personnellement, j'ai apprécié l'exercice intellectuel de l'auteur, mais je ne vais pas en faire des tonnes. L'avis de la famille se respecte au premier degré.

[Freebird]

Petite sucrerie littéraire. Troisième ou quatrième lecture. Me dégageant de la foule des adaptations de l'univers de Sherlock Holmes (bd, ciné, séries TV), je reviens à Conan Doyle. Et ce dernier est un sacré écrivain. Il n'est pas seulement le créateur d'une des figures littéraires les plus légendaires ou un créateur d'intrigues policières impeccable, c'est avant tout un grand écrivain. Ses descriptions de la lande sont riches et subtiles, l'organisation des dialogues est rigoureuse et riche de tension. À nouveau un grand plaisir de lecture.

[Vacom]

Pour Sherlock Holmes, je recommande la version audio. Magnifique interprétation de Stephen Fry. Les anglophiles seront ravis !

[Freebird]

Max Jacob plaça un certain nombre de poèmes dans des revues sous le pseudonyme de Morven Le Gaëlique pour ne pas saturer celles-ci de son patronyme. La centaine de poèmes ici rassemblés, écrits dans les années 1920-1930, sont à la confluence de la louange chrétienne et de la tradition bretonne (Max Jacob était natif de Quimper). Plus que des poésies, ce sont des récits versifiés, sur fond de misère, de quotidien agricole, de mariages ratés, de superstitions bretonnes, d'amours déçus ou d'avenirs brisés. C'est touchant, parfois drôle, jamais hermétique. On en parle peu, mais Max Jacob fut un grand poète du 20è siècle. Une lecture vraiment plaisante et sensible.

[Thierry_2]

enfin lu le dernier David Mitchell.
la sensation est plutôt étrange. Il s'agit de l'un de ses romans les plus "classiques". Il raconte l'ascension d'un groupe de pop psychédélique fictif dans le Swinging London, puis les USA. Cela permet à l'auteur de proposer une évocation très vivante de cette période, multipliant les interventions de personnalités depuis Brian Jones jusque Leonard Cohen, évitant l'écueil du défilé en mode "trombiniscope". Les personnages sont attachant et on se prend à imaginer qu'Utopia Avenue a réellement existé.
Mais chez David mitchell, rien n'est aussi simple et il établit des liens parfois étonnant avec ses préscédents ouvrages. En effet, chez lui, il existe une sorte de méta-récit qui relie ses romans de manière plus ou moins directe.
Le guitariste du groupe, Jasper de Zoet, est, évidemment, un descendant de Jacob de Zoet, principal protagoniste des "1001 automnes de Jacob de Zoet". Ce même Jasper va découvrir la pièce musicale "Cloud Atlas", issue du roman du même nom. Elf Holloway va rencontrer Louisa Rey, l'un des personnages-clés de ce même livre. Puis il y a toute la sous-intrigue reliée à "toc-toc" qui trouve sa résolution dans

[Révéler] Spoiler:

l'intervention du docteur Marinus et de "l'horlogerie", qui traverse l'oeuvre de Mitchell de manière de plus en plus prégnante depuis quelques titres

qui n'a jamais lu de David Mitchell pourra être désarçonné par certains éléments de l'intrigue, qui n'ont pas grand chose à voir avec une évocation assez vivante d'une période d'ébullition musicale. Mais pour un habitué de l'auteur, j'ai dévoré "Utopia Avenue".

[euh... si vous le dites]

qui n'a jamais lu de David Mitchell pourra être désarçonné par certains éléments de l'intrigue, qui n'ont pas grand chose à voir avec une évocation assez vivante d'une période d'ébullition musicale. Mais pour un habitué de l'auteur, j'ai dévoré "Utopia Avenue".

Pareil.
Parmi les rencontres de personnalités, j'ai beaucoup aimé le passage avec Francis Bacon.
Et pour les néophytes, s'ils ne comprennent pas toujours tout, ça peut servir d'incitant à la bonne idée qui serait de découvrir les autres romans de l'auteur.

[crepp]

qui n'a jamais lu de David Mitchell pourra être désarçonné par certains éléments de l'intrigue, qui n'ont pas grand chose à voir avec une évocation assez vivante d'une période d'ébullition musicale. Mais pour un habitué de l'auteur, j'ai dévoré "Utopia Avenue".

Pareil.
Parmi les rencontres de personnalités, j'ai beaucoup aimé le passage avec Francis Bacon.
Et pour les néophytes, s'ils ne comprennent pas toujours tout, ça peut servir d'incitant à la bonne idée qui serait de découvrir les autres romans de l'auteur.

Donc la question, y a t'il un ordre pour lire ses romans ?

[kobaia]

ON ARRÊTE TOUT !

Je voulais vivre, roman d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre consacré au personnage le plus intéressant de toute l'oeuvre de Dumas (Milady) a eu le Renaudot aujourd'hui.

Je pense qu'ici, vous connaissez tous ou presque ma passion pour Les Trois Mousquetaires, mon amour pour le livre, les personnages, et surtout, mon indignation sur le traitement de Milady.

Adélaïde de Clermont-Tonnerre a lavé l'outrage que lui a fait Dumas, elle a rétabli l'honneur du personnage en comblant les trous de son histoire telle qu'elle nous a été transmise par Dumas.

Et c'est très bien. Certains paragraphes (4 ou 5) ne m'ont pas emballée, mais ça doit être la première fois que j'ai apprécié une réécriture de l'univers des Trois Mousquetaires.

C'était même tellement bien que dans la foulée j'ai lu Milady ou le Mystère des mousquetaires (bof), Milady de Winter et Le Journal d'un cadet avant de replonger avec délices dans l'oeuvre maîtresse : Les Trois Mousquetaires

Je vous encourage vivement à lire Les Trois Mousquetaires, oeuvre de jeunesse pétillante, puis Vingt Ans après, où les personnages, comme le bon vin, se sont bonifiés avec l'âge, et enfin, le chef-d'oeuvre dumassien, Le Vicomte de Bragelonne. L'écriture est magnifique, dommage qu'elle soit au service de personnages pas à la hauteur, des vieillards imbéciles ou des jeunes sots. Et ensuite, vous lirez Je voulais vivre. Pour rendre hommage à Milady.

Hop hop hop. Plus vite que ça.

[euh... si vous le dites]

qui n'a jamais lu de David Mitchell pourra être désarçonné par certains éléments de l'intrigue, qui n'ont pas grand chose à voir avec une évocation assez vivante d'une période d'ébullition musicale. Mais pour un habitué de l'auteur, j'ai dévoré "Utopia Avenue".

Pareil.
Parmi les rencontres de personnalités, j'ai beaucoup aimé le passage avec Francis Bacon.
Et pour les néophytes, s'ils ne comprennent pas toujours tout, ça peut servir d'incitant à la bonne idée qui serait de découvrir les autres romans de l'auteur.

Donc la question, y a t'il un ordre pour lire ses romans ?

Ben, l'ordre chronologique de parution, ce serait pas mal.
En plus, le premier, "Ecrits fantômes" est très bien et parfaitement représentatif de son univers.
Ne commence pas par "Slade house" que je trouve franchement faiblard.
Je pense que David Mitchell devrait beaucoup plaire aux lecteurs qui aiment Haruki Murakami. Si c'est ton cas, n'hésite pas.

[Thierry_2]

qui n'a jamais lu de David Mitchell pourra être désarçonné par certains éléments de l'intrigue, qui n'ont pas grand chose à voir avec une évocation assez vivante d'une période d'ébullition musicale. Mais pour un habitué de l'auteur, j'ai dévoré "Utopia Avenue".

Pareil.
Parmi les rencontres de personnalités, j'ai beaucoup aimé le passage avec Francis Bacon.
Et pour les néophytes, s'ils ne comprennent pas toujours tout, ça peut servir d'incitant à la bonne idée qui serait de découvrir les autres romans de l'auteur.

Donc la question, y a t'il un ordre pour lire ses romans ?

l'ordre de parution est une possibilité, mais je ne suis pas sûr que tout soit encore dispo

Écrits fantômes (1999)
number9dream (2001)
Cartographie des nuages (2004)
Le Fond des forêts (2006)
Les Mille Automnes de Jacob de Zoet (2010)
L'Âme des horloges (2014)
Slade House (2015)
Utopia Avenue (2020)

sachant que je n'ai pas encore lu "Number9Dream" et "le fond des forêt", je pense qu'on peut commencer indifféremment par "écrits fantômes", "cartographie des nuages/cloud atlas" ou "les mille automnes de Jacob de Zoet".
je n'ai pas souvenir de liens particuliers avec "écrits fantômes", qui est plutôt indépendant des autres, même s'il contient déjà des ingrédients qui seront largement repris plus tard.
les 2 autres représentent pour moi deux axes directeurs. Ils peuvent être lus dans l'ordre qu'on veut (j'ai commencé par "Cloud Atlas", puis "jacob de Zoet" et enfin "écrits fantômes")
après, on peut attaquer "l'âme des horloges". Puis "Slade House", qui me fait l'impression d'un "hors série", pas essentiel mais agréable.
Il me semble avoir lu qu'un des protagonistes de "l'âme des horloges" apparaissait déjà dans "le fond des forêts"
pour attaquer "Utopia Avenue", il vaut mieux avoir lu "Jacob de Zoet" et "l'âme des horloges". "Cloud Atlas" est moins crucial (même s'il se déroule en même temps et qu'il apparaît en creux)

le fim "Cloud atlas" des Washowski est, selon moi, un accident industriel, simultanément fascinant et pénible. Je suis à la fois admiratif de l'ambition et de la volonté de proposer un objet cinématographique complètement hors norme, mais cele ne fonctionne pas. Je me demande même si c'est compréhensible pour qui n'a pas lu le roman. En plus, l'idée absurde de faire plusieurs rôles aux acteurs est assez étrange, et parfois très gênante (Hugo Weaving en avatar de la méchante nurse Ratched, c'est assez effrayant, mais pas pour les bonnes raisons)
par contre, l'ombre de David Mitchell plâne sur Sense8. Il a d'ailleurs participé à l'écriture dans la dernière partie.