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[rennois]

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Féru de cet auteur depuis la découverte de "Dans le jardin de la bête" puis "Les passagers de la foudre", j'ai éffectué un petit retour en arrière en lisant le premier roman publié en France d'Erik Larson ( mais son 4eme dans les faits ), "Le diable dans la ville blanche".
Ancien journaliste, l'auteur s'est spécialisé dans l'ouvrage confèrant au reportage. Si on exclue le fait que ses livres font 600 pages, il nous donne l'impression de lire un article de journal sur la longueur. Tout ce qu'il emprunte sort du réel, et le peu qu'il invente est d'une plausibilité absolue.
Ce thriller prend pied en 1893, à l'occasion des délibérations entourant l'attribution de l'exposition universelle. Nous sommes à Chicago, qui aura finalement l'honneur de sa conception, et qui veut créer une cité de rêve, "la ville blanche".
Sur des centaines de pages, on suit la laborieuse mise en route et les avatars jusqu'à l'ouverture officielle de l'évènement.
Un thriller, ça ?
Oui, car en parallèle nous est narré la véritable histoire d'un des plus "grands" tueurs en série, celui-ci :

Ce malade qui n'en n'avait pas l'air avait profité de l'évènement pour ouvrir un hotel à Chicago, qui lui permit de commettre les pires horreurs sur des jeunes femmes naïves. Pour exemple, il avait littéralement fait construire une chambre à gaz dans les sous-sols, ainsi qu'un four crématoire. Il ne torturait pas, ne violait pas, sa seule jouissance se construisant autour de la mort propre des victimes. Personne ne sut jamais s'il y en eut 20....ou 200 !

Le style de l'auteur est détaché, ce qui convient à la notion de "journalisme".
Bien qu'aux USA, ce livre se soit vendu à 2M d'exemplaires, je dirai néanmoins que ça n'est pas son meilleur, car cherchant encore la bonne formule entre ses digressions revendiquées et la réalité des faits. Et on sent qu'il a vu plus d'intérêt à narrer Chicago que le monstre que la ville cachait ( tout en admettant que l'érudition qu'il a acquise sur cette ville n'est rien moins qu'impréssionnante, en terme de construction, architecture et topologie ).

[rennois]

A noter que je dois avoir une version collector rarissime, puisque sur la couverture, j'ai le droit à LARSSON et non LARSON. Mais bon, que vaut un livre de poche

[rennois]

La grosse tournée des "2 poches achetés, 1 offert" a commencé
Le gratuit étant imposé, on y trouve de la bonne grosse guimauve immangeable, mais quelques bons coups par ailleurs, par exemple "la soif", de Guelassimov.
Pris tous les gratuits, mais pas mal distribués à la famille, néanmoins

[MLH]

Un très bon bouquin d'histoire, bien construit, riche de détail mais sans provoquer l'ennui pour autant. Une bonne lecture

[rennois]

"Mon cher" Erik Larson vient donc de sortir son dernier livre, s'attaquant au mythe ( dans le sens ou quelque zone d'ombre perdure ) du paquebot.
Coulé en 1915 par un sous-marin allemand, le Lusitania accéléra encore un peu plus l'inévitable 'entrée américaine dans la guerre ( qui ne vint pourtant pour de bon qu'en 1917 ).

Des mystères perdurent sur le naufrage, principalement sur 2 points, dont l'un découle de l'autre : comment ce navire de croisière, d'une ampleur jamais vue et à la coque taillée pour supporter les avaries les plus dangereuses, a t'il pu sombrer en moins de 20 minutes ? Le U-20 "tueur" n'ayant lancé qu'une torpille, quelle est l'origine de la seconde très forte explosion ayant secouée le bâteau ?
L'auteur s'attache beaucoup moins à enquêter sur ces sujets qu'à décrypter, en direct et simultanément, la destinée humaine de 4 entités bien distinctes, liées par le Lusitania :
- les passagers du paquebot, en premier lieu et évidemment
- plus original, l'équipage du U-Boot responsable de la tragédie, et en particulier son capitaine, Schwieger
- la vie de Wilson, le président américain pendant cet épisode, dont, je trouve, Larson fait un portrait globalement peu amène
- l'ignominie de l'amirauté britannique, opinion personnelle, dont ce cher Winston Churchill, qui a décryptée depuis bien longtemps les codes allemands, mais sous le couvert du secret de continuer de garder ce fait capital ignoré a occulté sciemment les menaces contre le Lusitania ( l'épisode du Juno en est une traduction annexe )

Au final, bon livre bien que froid dans l'esprit. Si Larson fait toujours montre de sa coutumière ténacité à la documentation qui sert son propos, et s'il évite ce coup-ci toutes les digressions dont il est coutumier, son extrême servitude à frôler la réalité dessert la notion de "roman", jusqu'à nous donner cette impression de compte-rendu journalistique.
Habitué factuel de cette manière, a-t'il été trop loin en rapport à son métier originel ? L'avenir dira s'il peut encore atteindre le sommet " dans le jardin de la bête" et nous éviter de décrocher de sa "ligne éditoriale"...

[MLH]

[...]- l'ignominie de l'amirauté britannique, opinion personnelle, dont ce cher Winston Churchill, qui a décryptée depuis bien longtemps les codes allemands, mais sous le couvert du secret de continuer de garder ce fait capital ignoré a occulté sciemment les menaces contre le Lusitania ( l'épisode du Juno en est une traduction annexe )

Il est effectivement reproché à Churchill de ne pas avoir suffisamment évalué le danger encouru mais pour ce qui est des codes d'Enigma effectivement décryptés tout en laissant les allemands mener des attaques pour qu'ils ne s'en doutent pas, c'est durant la seconde guerre mondiale.

[rennois]

Je parle ici de la "room 40", et non d'"enigma". Les anglais connaissaient approximativement la position du sous-marin, grâce à ce service de décryptage

[MLH]

Au temps pour moi

[rennois]

"Sympathique" petit roman chinois de 114 pages...
Fer de lance du courant néoréaliste au pays , Chi Li nous donne à lire la destruction par la mort, en quelques jours, d'un couple, qu'on peut considérer BCBG et bien propre et lisse sur lui.
A la faveur d'une soirée d'anciens camarades de classe ou des allusions et certains pan du passé sont évoqués, une fissure béante se creuse dans l'esprit de la femme, qui dès lors ne cesse de vouloir des réponses. Avant d'évoquer elle-même une partie inavouable de sa jeunesse, qui va finir de tout dévaster.
Le gouffre apparaissant soir après soir, discussion après discussion, va devenir meurtrier !
Très bien écrit, sans fioritures ni circonvolutions, il est plaisant de se faire emmener dans un tel "suspense" en à peine plus de 100 pages.

[fleur]

Je viens de lire La Part de l'Aube d'Eric Marchal.



cf pocket

Lyon, septembre 1777. Des textes gaulois sont découverts : ils traitent des origines du peuple français. L’avocat Antoine Fabert se retrouve propulsé au centre d’une bataille dont l’enjeu est colossal. Avec ses proches – un ténor du barreau lyonnais, un historien paralytique, un rédacteur de la première gazette sur l’actualité locale, une comédienne – il se lance à corps perdu sur la trace d’une mystérieuse statuette dont le secret pourrait à lui seul ébranler la royauté à la veille de la Révolution française. Une course-poursuite au coeur d’un siècle fascinant pendant lequel le peuple de France s’est écrit un nouveau destin…

C'était un excellent voyage !
Aussi bon que Le Soleil sous la Soie, du même auteur.

Je m'aperçois qu'il vient de sortir un nouveau roman... Vais-je résister à la tentation jusqu'à ce qu'il sorte en poche ?

[MLH]

J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, le style je pense mais au final j'ai beaucoup aimé car l'auteur construit patiemment son histoire qui prend forme et va crescendo.

[MLH]

Je n'ai pas l'habitude de lire des biographies et j'ai un peu de mal à la situer. J'ai eu l'impression que la vie de Lyautey était un peu survolé mais j'ai lu par ailleurs des avis de lecteurs trouvant au contraire que cela s'adressait plus à des universitaires (et que ce n'était pas assez romancé). Ça n'en reste pas moins intéressant car Lyautey est un peu dans l'ombre de maréchaux plus célèbres du siècle dernier et cet ouvrage permet de mieux le connaître.

[Coldo3895]

Je n'ai pas l'habitude de lire des biographies et j'ai un peu de mal à la situer. J'ai eu l'impression que la vie de Lyautey était un peu survolé mais j'ai lu par ailleurs des avis de lecteurs trouvant au contraire que cela s'adressait plus à des universitaires (et que ce n'était pas assez romancé). Ça n'en reste pas moins intéressant car Lyautey est un peu dans l'ombre de maréchaux plus célèbres du siècle dernier et cet ouvrage permet de mieux le connaître.

Tiens je me demande...

J'ai une bio de Lyautey dans ma pile de "à lire" et comme c'est un vieux vieux bouquin, je pense qu'il est peu probable qu'on y parle de son homosexualité.

Le sujet est-il abordé dans ton bouquin ?

C'est pas Clémenceau qui disait de lui: "Lyautey c'est un général qui a des couilles au cul, même si c'est pas toujours les siennes !"

[MLH]

Tiens je me demande...

J'ai une bio de Lyautey dans ma pile de "à lire" et comme c'est un vieux vieux bouquin, je pense qu'il est peu probable qu'on y parle de son homosexualité.

Le sujet est-il abordé dans ton bouquin ?

Il n'est pas abordé non plus et c'est aussi entre autre cela qui m'a fait avoir cette impression. Bon le sujet n'est pas non plus indispensable mais pour une bio...

C'est pas Clémenceau qui disait de lui: "Lyautey c'est un général qui a des couilles au cul, même si c'est pas toujours les siennes !"

Si, cette phrase lui est attribuée

[MLH]

Avant Lyautey j'avais lu celui-là qui est assez court (enfin sauf si on le lit aussi en latin vu qu'il s'agit d'une édition bilingue ). Il faut le prendre comme il est c'est-à-dire le récit légendaire de la fondation de Rome et de ses premiers rois. Il s'appuit sur le mythe troyen

[e m]

Lu Jonathan Strange & Mr Norrell...

C'est bien écrit, l'idée est intéressante (début XIXe, il n'y a plus de magicien en Angleterre. Sauf un qui décide de redonner sa gloire au Royaume).
Dommage que les neuf cent dernières pages soient si ennuyeuses...

[rennois]

Jolie surprise....que je ne saurai expliquer !
On y voit un privé évoluer, ancien de la CIA, et on s'arrête plusieurs fois, se disant qu'on a vu mille fois dans les polars ce genre de héros qui se débat autour de la faune qui l'entoure. Mais on y retourne aussi sec, entre descriptions de personnages impossiblement mauvais et absurdes, lieux qui font descendrent les gouttes, et enveloppe charnelle qui me font penser à un duettiste de frères cinéastes que je vénère : joli, Mister Littell !

[Divelord]

Fini de lire 22/11/63 du maître King !
J'ai toujours autant de plaisir à me plonger dans ses romans.
Il n'y a pas à dire, il sait y faire, quel qu’en soit le style.

Ici, notre héro a la possibilité de remonter dans le temps, 5 ans avant l'assassinat de JFK, et de revenir dans le présent (deux minutes après son départ) autant de fois qu'il le veut; Mais à chaque retour dans le passé, tout est "réinitialisé" à l'Histoire telle que tout le monde la connait.
Comment va-t-il s'y prendre pour empêcher l'assassinat ? Y arrivera-t-il seulement, car l'Histoire ne se laisse pas modifier si facilement ? Et quelles en seront les conséquences ?

Difficile de lâcher ce livre une fois qu'on l'a commencé.

Je vous le conseille

[rennois]

Les lectures d'été peuvent malheureusement donner lieu à quelques mauvaises rencontres :

- Macdonald serait une star du thriller au usa ? Je ne lui conseillerai pas d'y rester, mais bon, ce genre de polar tout de barbapapa très sucré dans le traitement et à la description psycho-molle, on peut s'en passer allègrement !
- Quant au Marsh, déception dans la mesure ou je m'attendais à un style à la agatha christie ( parfait pour un mois de juillet ) mais que ça se prend trop au sérieux, sans cette touche d'humour à l'anglaise qui aurait pu nous emballer...

[rennois]

Agrégé d'histoire, chef de la section historique du service historique de la Marine nationale, ainsi que professeur à l’École de guerre et à l'Institut catholique de Paris, Masson savait sans conteste de quoi il parlait.
La relative déception sur ce pavé provient du choix : l'auteur réécrit la seconde guerre mondiale par le prisme de l'armée allemande ( sauf que quand tu as lu Beevor, tu as déjà tout lu sur la globalité de son cheminement ), alors que j'espérais quelque chose de plus technique et fouillé au coeur du monstre tentaculaire.
En bon point, j'ai noté par contre que Masson prend beaucoup moins de gants que d'autres historiens pour décrire l'incurie alliée à plusieurs moments de cette ignominieuse période.

[rennois]

Polar autour de corps sans tête incinérés dans un centre de recherche...
Grosse crainte initiale puisque l'auteure n'est autre que celle des "oiseaux se cachent pour mourir" et autres sagas historiques plus ou moins à l'eau de rose...
On n'est évidemment pas rassuré tout du long par cette première incursion dans le policier. Il y a des traces ici et là de roman à la "harlequin" dans certaines descriptions de rapports humains. De plus, là ou une once d'originalité aurait pu avoir cours ( les femmes tuées sont métisses, ce qui donne lieu à une pression des activistes noirs dans la ville ), un goût de fadeur ressort.
Reste l'enquête proprement dite, plutôt menée correctement, ce qui fait passer le livre...