
Un jeune garçon de 8 ans est retrouvé mort sur la pelouse devant son immeuble. Il fait froid, l'hiver pousse Reykjavik dans une tétanie gelée, chacun s'enfermant chez soi, recherchant la douce chaleur du foyer familial.
Le décors est souvent vite planté chez Arnaldur, il sera ici question de foyer. Quel est-il ? Comment évolue-t-il ? Comment les valeurs islandaises se transmettent-elles d'une génération à l'autre ?
A la surface de cette problématique, le crime raciste. le petit garçon est d'origine thaïlandaise, ça suffit à hérisser le bon poil islandais. Comment un petit pays de moins de 400 000 habitants peut-il se prémunir contre l'arrivée massive d'immigrants ? Ne risque-t-il pas de perdre son identité ?
Mais cette identité, s'interroge Erlendur pendant tout le roman, quelle est-elle ? La préserve-t-on lorsque les anglicismes s'invitent à chaque phrase ? La culture ne commence-t-elle pas là ? Dans la langue ? Dans le foyer ?
Arnaldur va dresser à gros traits une intrigue pas si subtile que ça, mais ses interrogations sont pertinentes à l'aune de ce millénaire où la culture mondiale semble vouloir dissoudre en un gros maelstrom global les plus petites identités. On adhère ou pas au propos, la construction du roman est toujours aussi irréprochable, même si la première partie du roman se contente de peu pour éveiller l'intérêt du lecteur.
C'est dans sa dernière partie que le roman prend toute son ampleur et bien que basée sur un pied-de-nez fort improbable, la résolution de l'intrigue surprend autant qu'elle énerve.
Encore une fois un très bon roman glacial arctique.


















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