Je vois que quand on est fan, on apprécie les mêmes choses dans cette oeuvre.
En effet, Jopo, dans les BD scénarisées par Moebius, l'humour est omniprésent, depuis le début (c'est-à-dire depuis le Moebius premier âge, dans Hara-Kiri). Et cet humour fait passer bien des choses cruelles ou déprimantes dans certains récits durs (Variation n°4070 sur le thème, Cauchemar blanc, L'univers est bien petit, L'homme est-il bon ?).
Numa Sadoul relevait à ce propos, dans son Mister Moebius et Docteur Gir dont la première version remonte à 1976, une certaine parenté spirituelle entre Gébé, géant du rêve et de l'humour (sic) et Moebius. Il poursuivait en citant Boris Vian selon lequel "l'humour est la politesse du désespoir", prenant notamment pour exemple "Cauchemar blanc". Le Garage, surtout dans sa première moitié, est bourré d'humour et de poésie. Puis ça évolue vers un exercice de virtuosité graphique mais l'humour subsiste notamment avec ce fameux résumé et le titre qui subit des métamorphoses surprenantes, parfois sous forme de clin d'oeil au maître Will Eisner.
jfmal a écrit:C'est un peu comme si lorsque tu lis de la poésie, tu attends des explications cartésiennes. Ce n'est absolument pas le but!
Et bien pour la Garage c'est la même chose. Il s'agit juste de poésie graphique.
Et c'est une raison supplémentaire de le déguster par chapitres, comme le suggérait Vince.
jfmal a écrit:Je pense sincèrement que Major Fatal fait partie des albums les plus importants de la BD du XXème siècle.
Opinion partagée.