de Coldo3895 » 30/03/2021 09:26
Ecrit par Axel Kahn
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MAIS OUI, CELA EXISTE.....
Lu hier soir sur mon blog, d'une dame. Suivi de ma réponse.
LA DAME
Cher Pr, j’ai beaucoup de considération et de respect pour tout ce que vous avez donné à la médecine, et je m’excuse par avance d’être irrévérencieuse mais la vieillesse vous sied mal. La vieillesse, c’est la sagesse, l’acceptation de sa condition de Mortel, l’acceptation du fait que nous sommes de passage, et qu’il faut bien mourir pour que d’autres vivent. La sagesse, c’est vouloir protéger l’Avenir, c’est vouloir protéger sa Jeunesse, pas faire gagner un mois ou un an à un résident d’EPAHD détérioré physiquement et cognitivement. Les vieux sages que je côtoie en maison de retraite, ceux qui ont encore leur tête, ont été des enfants de la Guerre, ils savent la souffrance que cela implique de priver des gosses de liberté, de les terroriser, et ceux-là, ils disent “j’ai fait mon temps, je veux juste pouvoir embrasser mes enfants, je me fous de mourir si c’est dans leur bras, après un dernier bon repas entouré de mes 10 petits-enfants et arrière-petits-enfants, ce sont eux qui doivent vivre!” Monsieur Kahn, interrogez ces vieux, qui n’ont pas votre cursus mais qui ont votre âge, et bien plus de sagesse que vous."
RÉPONSE
Merci de m’avoir écrit ces lignes, Madame. Cela m’était nécessaire pour me convaincre de ce que ces positions existaient en effet, sinon j’aurais pu me laisser aller à l’illusion qu’elles étaient devenues indicibles depuis la chute du troisième Reich en Allemagne. Mon billet évoque les personnes fragiles, celles atteintes de cancer, les aînés…sur lesquels vous concentrez votre propos. Cependant, il s’applique, on doit le supposer, à toutes les personnes fragiles que j’évoque. Le sacrifice des anciens “qui ont fait leur temps” a été exceptionnellement prôné, dans l’histoire. Par Spartes, dit-on. Sans les nommer explicitement, dans le lot des personnes fragiles et handicapées par le régime nazi. Aucune de ces nations n’a laissé de contribution à la civilisation. En revanche, les leaders actuels du monde, Chine et États-Unis, l’Allemagne en Europe, ont une forte considération pour leurs concitoyens âgés.
Laissons-là les rappels historiques et observons les attitudes nationales durant cette pandémie de Covid. À ma connaissance un seul pays a théorisé à minima l’essence de votre pensée, la Suède. Avec un bien piètre succès puisque la mortalité par million d’habitants y est cinq à dix fois supérieure à celle dans les pays voisins alors que son économie est plus dégradée et que ses jeunes sont par conséquent plus affectés.
Ce qui est assez stupéfiant dans vos propos, c’est qu’ils laissent supposer qu’il y aurait un choix : soit on protège les jeunes, ce qui impliquerait dans cette invraisemblable conception de ne pas se soucier des anciens ; soit on prend soin de ces derniers au détriment alors des jeunes. C’est un pur fantasme contredit par toutes les données observables. Les pays qui s’en sont le mieux tirés, en Asie et Océanie, ont protégé tous les citoyens, jeunes et vieux. Dans ceux ou la mortalité des séniors est la plus forte, la situation des jeunes est aussi la plus dégradée.
Enfin, croyez que ma solidarité envers mes huit petits-enfants est totale, entière. J’aimais avant la pandémie les voir réunis autour de moi, je le désire ardemment pour après. Mon lien à eux est fort. Je leur offre un grand-père tendre, joyeux, avec qui on peut discuter, jouer. Ils seront tristes à ma disparition, aucun ne l’espère pour surmonter ses difficultés. Le tableau désirable que vous dépeignez du banquet où l’aïeul est entouré des siens pour leur dire adieux est stupéfiant. Il se peut, il n’est pas désirable, il n’est au bénéfice de personne. En un mot, votre commentaire m’apparait être une ignominie.
Le yéto là-hi !... Le yéya là-ti !... Le téyi ho-là !... Flûte !... Le truc, enfin !... Le yéti, quoi !... Là-haut !...