LUCKY LUKE par Achdé et JUL

[Brian Addav]

Message précédent :

Oui la chemise lui suffit.

[Cabarezalonzo]

Oui la chemise lui suffit.

Et avec un gilet et une liquette ton sur ton, son accoutrement friserait le ridicule, au solitaire cow-boy.

Kawett et Emma, vous allez vite avoir un problème, car tout est politique et particulièrement en France.

Ce serait le comble, et navrant. Car notre vacher est Belge, même s'il démarre sa carrière en Arizona. Les couleurs de ses vêtements du haut sont, à l'évidence, celles de son pays natal.

Ceci dit, LL peut prendre le virage qu'il veut, moi j'ai déjà pris la fuite dans une autre direction depuis lurette. En gros, quand Goscinny a lâché la rampe.

[Le Complot]

Je ne dis pas le contraire et Jul est Français... C'est bien là tout le problème. En tout cas pour Emma et Kawett.

Sous la rampe, les feux.

[Cabarezalonzo]

Je ne dis pas le contraire et Jul est Français... C'est bien là tout le problème.

Oui, je suis d'accord. Et si Jul affichait d'autres opinions, le problème serait strictement le même, ce n'est pas une question de sensibilité politique.
Nos querelles intestines, franchouillardes (mais le propos peut s'étendre à celles de nos voisins belges) ne devraient pas apporter grand'chose à la gloire du lonesome cowboy et elles ne manquent pas de tribunes pour s'étaler (palais Bourbon, médias habituels càd téloche, radios, journaux, livres...). Lucky Luke doit demeurer du domaine du divertissement, enfin, c'est mon humble avis.

[Le Complot]

Je ne dis pas le contraire et Jul est Français... C'est bien là tout le problème.

Oui, je suis d'accord. Et si Jul affichait d'autres opinions, le problème serait strictement le même, ce n'est pas une question de sensibilité politique.
Nos querelles intestines, franchouillardes (mais le propos peut s'étendre à celles de nos voisins belges) ne devraient pas apporter grand'chose à la gloire du lonesome cowboy et elles ne manquent pas de tribunes pour s'étaler (palais Bourbon, médias habituels càd téloche, radios, journaux, livres...). Lucky Luke doit demeurer du domaine du divertissement, enfin, c'est mon humble avis.

Bien sûr, mais le grand Gos était assez politique, non ? Même si c'était beaucoup plus diffus. Enfin bref, il faudrait vraiment que je les relise tous avec mes yeux d'adulte.

[Aigle Solitaire]

C'était plus diffus car plus universel, en fait.
Même s'il y avait des allusions à des petites querelles politiciennes (je pense par exemple au coup des mesures "iniques" dans le tome 14), les gags étaient drôles sans en connaître forcément l'origine.

[Le Complot]

C'était plus diffus car plus universel, en fait.
Même s'il y avait des allusions à des petites querelles politiciennes (je pense par exemple au coup des mesures "iniques" dans le tome 14), les gags étaient drôles sans en connaître forcément l'origine.

Ca y est, tu es bel et bien revenu.

[Cabarezalonzo]

Goscinny était très habile. Des problèmes d'ordre politique ou sociétal pouvaient en effet être abordés, mais il avait l'art et la manière de ne pas se couper de la partie du lectorat qui n'aurait pas partagé ses idées. Il savait nous faire rire de nos propres défauts, de nos faiblesses et turpitudes. C'était sa grande force d'humoriste. Chacun en prenait pour son grade ; on riait de tout le monde, mais peut être un peu plus aux dépens des affreux.
Et avant d'en arriver à ce niveau de subtilité, Goscinny avait appris son métier en soignant en premier lieu la narration et les gags pendant une décennie et demie, après s'être approprié les personnages, mais toujours sous le contrôle de Morris. Aussi, lorsqu'il a abordé des questions sociétales ou politiques, il prenait toujours le recul nécessaire pour se tenir à l'écart des polémiques.
Jul, lui, semble devoir apprendre (d'après ce que je peux lire des commentaires des uns et des autres) à se départir de ses réflexes de prof à science-pô et de quelques tics d'écriture développés avec son Silex and the city.

[Aigle Solitaire]

C'était plus diffus car plus universel, en fait.
Même s'il y avait des allusions à des petites querelles politiciennes (je pense par exemple au coup des mesures "iniques" dans le tome 14), les gags étaient drôles sans en connaître forcément l'origine.

Ca y est, tu es bel et bien revenu.

Merci.

D'ailleurs, on avait évoqué il y a quelques temps via un article de Nordmann le fait que les ventes de la série à l'étranger s'étaient cassées la gueule depuis la mort de Morris, le manque d'universalité de la reprise y étant pour beaucoup.

Goscinny était très habile. Des problèmes d'ordre politique ou sociétal pouvaient en effet être abordés, mais il avait l'art et la manière de ne pas se couper de la partie du lectorat qui n'aurait pas partagé ses idées. Il savait nous faire rire de nos propres défauts, de nos faiblesses et turpitudes. C'était sa grande force d'humoriste. Chacun en prenait pour son grade ; on riait de tout le monde, mais peut être un peu plus aux dépens des affreux.
Et avant d'en arriver à ce niveau de subtilité, Goscinny avait appris son métier en soignant en premier lieu la narration et les gags pendant une décennie et demie, après s'être approprié les personnages, mais toujours sous le contrôle de Morris. Aussi, lorsqu'il a abordé des questions sociétales ou politiques, il prenait toujours le recul nécessaire pour se tenir à l'écart des polémiques.
Jul, lui, semble devoir apprendre (d'après ce que je peux lire des commentaires des uns et des autres) à se départir de ses réflexes de prof à science-pô et de quelques tics d'écriture développés avec son Silex and the city.

Je partage ce point de vue.

[Le Complot]

Goscinny était très habile. Des problèmes d'ordre politique ou sociétal pouvaient en effet être abordés, mais il avait l'art et la manière de ne pas se couper de la partie du lectorat qui n'aurait pas partagé ses idées. Il savait nous faire rire de nos propres défauts, de nos faiblesses et turpitudes. C'était sa grande force d'humoriste. Chacun en prenait pour son grade ; on riait de tout le monde, mais peut être un peu plus aux dépens des affreux.
Et avant d'en arriver à ce niveau de subtilité, Goscinny avait appris son métier en soignant en premier lieu la narration et les gags pendant une décennie et demie, après s'être approprié les personnages, mais toujours sous le contrôle de Morris. Aussi, lorsqu'il a abordé des questions sociétales ou politiques, il prenait toujours le recul nécessaire pour se tenir à l'écart des polémiques.
Jul, lui, semble devoir apprendre (d'après ce que je peux lire des commentaires des uns et des autres) à se départir de ses réflexes de prof à science-pô et de quelques tics d'écriture développés avec son Silex and the city.

Quelle association géniale que celle de Morris et de Goscinny, car tombant moins sous le sens que celle d'avec Uderzo.
Plus j'en parle et plus je préfère LL à Astérix.

[Aigle Solitaire]

Plus j'en parle et plus je préfère LL à Astérix.

Clairement !

[Cabarezalonzo]

Il te faut trouver un moyen (si tu n'as pas acheté les volumes) de lire les dossiers des trois premiers tomes de la nouvelle intégrale. BCPY y expliquent très clairement ce qui fait le ciment entre les deux compères, cette connivence entre Morris et Goscinny, après que Jijé les eut mis en relation aux Etats-Unis. Leurs goûts respectifs, leur intérêt pour le cinéma, la BD américaine, etc... Les repas et les moments partagés avec les humoristes de Mad (l'équipe réunie autour d'Harvey Kurtzman), des auteurs qui avaient les coudées franches et qui influenceront fortement Goscinny et Morris, puis la génération Gotlib et Mandryka.

De gauche à droite : Harvey Kurtzman, John Severin et René Goscinny


Sur cette photo prise, Kurtzman est le troisième en partant de la gauche. Goscinny avec noeud pap et Morris (c'est exceptionnel) en cravate traditionnelle (avec son épouse à sa gauche).

[Le Complot]

Morris en cravate c'est du document exceptionnel en effet...

[Cabarezalonzo]

De là à en déduire que Goscinny a eu une influence vestimentaire sur Morris...

Sur la photo du dessus, les auteurs New-Yorkais sont en t-shirt tandis que Goscinny, s'est contenté de tomber la veste pour se présenter en chemise avec papillon.

[Le Complot]

Le jour où Goscinny tomba la chemise...

Qui est la dame Asiatique ?

[Cabarezalonzo]

Je l'ignore. Mais la première femme à gauche est Adèle (K, pas Blanc-Sec). [*]

En revanche, je peux préciser ceci :

- pour la première photo (à trois personnages), elle fut prise en 1948 sur le toit de l'immeuble qui abritait l'atelier de la bande à Kurtzman, à Brooklyn.

- et concernant le cliché du bas, Morris et Francine (son épouse) avaient convié, en remerciement de moult services rendus, quelques amis américains dans un restaurant français (l'affiche semble mentionner les Pyrénées) qui venait d'ouvrir à Downtown.

[*] K pour Kurtzman, bien sûr.

[Le Complot]

J'espère être à niveau dans une vingtaine d'années (c'est pas gagné ). Pour cela, il va falloir passer aux fameuses intégrales de BPY, ça fera une partie du café.
Merci infiniment pour toutes ces précieuses informations.

[Cabarezalonzo]

Je fais partie de ceux qui aiment que les parutions (qui m'intéressent) soient raisonnablement espacées, parce que pour le porte-monnaie, c'est impossible autrement.
Surtout aux tarifs actuels.

[alambix]

De toutes façons, une chose (et une seule) est sure : JUL est assuré de rester scénariste de LL sur la durée. Il a la carte et le soutien d'Anne Goscinny, ses 2 albums sont un succès commercial indéniable, chiffres à l'appui.

Je partage exactement le même avis et les mêmes inquiétudes qu'Emma.

L'avenir nous dira si Jul donnera à Lucky Luke un virage sociétal ou non. Si c'est le cas, je quitterai la route, comme beaucoup.
Au vu de ses récentes déclarations, c'est très engagé ...

[alambix]

J'ai juste envie de dire une chose, peu importe la tournure que prendra LL avec JUL, nous n'atteindrons
plus jamais le niveau de l'époque Goscinny, du moins je n'y crois pas une seule seconde. On aura des
bons albums, mais la régularité dans la qualité de l'époque Goscinny, avec au bas mot une quinzaine de
chef d'oeuvre sur les 36, c'est fini. Espérons que je me trompe.

Nous sommes tous d'accord là-dessus !

[ulys]

Ugh !