toine74 a écrit:
Bref
Je l'attendais, celui-là, ça n'a pas manqué !
Sauf que cela n'a rien à voir !
Goscinny saisit là un sujet certes à la mode dans ces années 70 pour s'amuser à voir ce que donnerait cette forme de thérapie appliquée au modèle familial et psychopathologique assez remarquable que forment les Dalton.
C'est un exercice très très rare dans toute la production de Goscinny, qui, s'il faisait dans son œuvre de nombreuses allusions et de fréquents rapprochements plus ou moins explicites avec des thèmes contemporains, ne plaquait jamais avec lourdeur un tel sujet sur ses séries comme Jul le fait avec LL.
Jul, lui, fait du Netflix ou du Plus belle la vie, il sature LL de notations militantes dans-l'air-du-temps-des-bobos-et-de-l'empire-du-Bien. Toutes les cibles victimaires vont y passer : les Juifs, les Noirs, les animaux, bientôt les Musulmans, les femmes, les gays, les trans, les Indiens-peuple-colonisé, etc.
Goscinny, ce n'était pas du tout ça. Sa culture juive transparaissait bien sûr dans sa forme d'humour, comme chez Gotlib, mais il n'en faisait pas le sujet de ses histoires, pas une banderole, pas une démonstration. Idem pour ses idées sur la société, qu'on pouvait deviner et qui étaient d'ailleurs assez modérées, mais dont il ne faisait pas le propos central et affiché de ses albums.
Jul, c'est l'exact opposé. Il ne peut pas s'empêcher de mettre ses personnages au service d'un message, il en est d'ailleurs probablement très fier, faute hélas d'avoir le moindre talent de narrateur ou d'humoriste. Je ne m'explique d'ailleurs pas le "succès" de ce gus, hormis justement par des connivences idéologiques au sein de l'entre-soi d'un petit milieu parisien. J'en veux d'ailleurs à la fille Goscinny de l'avoir adoubé, probablement pour ces raisons-là, alors qu'il dénature complètement l'œuvre de son père.
Ce n'est pas parce qu'on peut fort bien ne pas lire ces daubes jetables qu'on doit forcément se réjouir de voir les BD qu'on aime être malmenées de la sorte par des pignoufs.