Il en faut bien toujours (au moins) un... ben fois-ci, ce sera moi.
Juste pour dire que, malheureusement, en ce qui me concerne, cet album m'est littéralement tombé des mains.
Et c'est évidemment dommage, parce que, après 4 ans d'attente fidèle, j'espérais réellement être surpris.
Je sais que Monsieur Brunschwig est toujours intéressé par les feed-back de ses lecteurs, alors je me lance, dans l'espoir comme toujours, de ne pas blesser, mais de simplement faire part de mon point de vue de lecteur, subjectif et personnel, s'il en est... mais sincère aussi.
Je trouve d'abord que l'intrigue est des plus classiques et que le côté original de la série a, sur pas mal de points, totalement disparu : les réflexions existentielles de Lloyd ne prennent pas / plus beaucoup de place, pas plus que ses relations familiales, qui sont effacées au profit d'une intrigue qui demeure (sauf coup de théâtre dans le tome 6) des plus convenues.
Seule la dernière case apporte un éclairage nouveau auquel je ne m'étais pas attendu.
Pour le reste, c'est un peu -et c'est le comble pour une série dont le caractère premier est justement l'étude / l'approche psychologique des personnages-, de la psychologie de comptoir (merci de ne pas -encore-frapper) et -pour ma part, j'avais quand même bien compris le "comment du pourquoi du qui".
Ici toujours, sous réserve (et dans l'espoir !) d'un retournement de situation prochain...
Mais où sont donc les retournements de situation des premiers tomes ? et la fraîcheur de ceux-ci ? Mes réaction du type "p****ain, j'me suis encore fait avoir !"
Pour ce qui est du dessin, on sent (j'ai personnellement souvent été amené à éloigner la bd pour plus de visibilité) qu'il s'agit d'un simple agrandissement du format précédent. En découlent des impressions de "vide", en terme de pages, mais également de cases. Le trait de Neuray (que j'apprécie particulièrement) se trouve trop grossi et m'a -à nouveau, c'est évidemment subjectif- plutôt gêné.
J'ai fait le test de comparer la couleur actuelle avec celle de Dame Cochet : y a pas photo, son travail donnait clairement un relief bien plus important au dessin épuré de Neuray, et on obtenait un résultat bien plus efficace selon moi (outre les passages un peu criards, sur lesquels je ne reviendrai pas).
Alors, c'est vrais, je viens de me refaire toute l'œuvre d'Andreas juste avant d'entamer le Lloyd 5... C'est peut-être lié, mais je trouve quand même que, tant graphiquement (ok, comparer Neuray au Maître
, c'est un peu facile) qu'au niveau des couleurs, il y avait certainement moyen de faire "autre chose".
Enfin, au niveau marketing (et là, je me permets de pousser quand même une petite gueulante) : quand je me suis rendu dans ma crèmerie, il était indiqué sur la vitrine qu'un portfolio de 6 ex-libris était offert à l'achat de l'album. J'aurais acheté sans, mais ça fait évidemment toujours plaisir.
Ordoncques, ce n'est qu'après avoir payé l'ouvrage que ma -néanmoins charmante- crémière m'annonça subitement qu'en réalité, des 6 ex-libris annoncés, seuls 5 étaient offerts, et que le 6ème (qu'on m'indiquait comme n'ayant "pas encore été imprimé" ne le serait ... qu'à l'achat du prochain album.
Je ne vais pas en faire une défection nerveuse
, mais ... ça manque un peu d'élégance, non ?
Il y aura évidemment toujours des gens pour me dire que je ne suis jamais content -et ils n'auront sans doute pas tort, ma Maman me le disait déjà souvent-, mais n'aurait-on pas mieux fait de dire qu'il existait un ex-libris par album (ce qui semble le principe) et d'en offrir 6, dans l'espoir que le collectionneur que je suis achètera le Lloyd 6 pour ne pas mettre 6 ex-libris dans un même album ?
Bon, je chicane, je chicane, mais, pour une série qui a besoin qu'on parle d'elle, je me dis que ce sont des petites choses qui...
Voilà, j'arrive au bout de mon petit billet, qui aura très certainement -et je l'espère- plein de détracteurs.
Pour ma part, et parce que je crois réellement en cette série, je vais encore attendre frénétiquement quelques mois, en espérant que dès la fin de ma lecture du tome 6, je me maudirai d'avoir osé posté cette note et ne penserai qu'à m'immoler au jus d'érable parce que ça brûle moins vite.