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Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede Brian Addav » 13/09/2012 16:55

Message précédent :
Thierry_2 a écrit:je reste intéressé par la proportion de série abandonnées, même à la grosse louche, qu'on se fasse une idée.


tout est dans le fameux topic sur la crise :D
en gros 6-7% de séries abandonnées on peut dire. (ce jusqu'en 2008)
http://www.bdgest.com/forum/post2484155.html?hilit=%20s%C3%A9rie#p2484155
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede Martin Juneau » 13/09/2012 17:29

C'est vrai qu'on publie n'importe quoi en BD à l'heure actuelle. Et après, était-ce ça 20, 30, 40 ans de celà? La jeune génération que nous sommes sont plus alertes des conséquences néfastes de vendre notre produit à tout prix par crainte de perdre les droits qui nous reviennent où quelqu'un utilise le fruit de nos efforts et en faire ce qu'il veut. Peu importe leur talent, les auteurs travaillent fort pour pondre leurs projets et les tenir jusqu'au bout même après des difficiles reculs (Qui n'ont pas eu de problèmes personnels ou familiers durant leur production?), donc ils méritent plus qu'on les soutienne que de leur balancer d'insultes. Ne pas aimer un produit est un droit en soi, mais détester un auteur même avec des années d'expérience derrière lui, c'est un peu trop fort.

Quelques séries actuelles surtout pour les jeunes sont difficiles à prendre au sérieux et ne sont vendues uniquement que pour vendre des produits dérivés, mais ça s'est déjà fait bien avant ma naissance.
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede Geb » 13/09/2012 17:47

antoineozanam a écrit: ... d'autres nous sortent des "c'était mieux avant" (bah oui, ressortons vite fait "Génial Olivier", c'est vrai que c'était tellement plus drôle que "titeuf")...


Précision sur mon "c'était mieux avant" : je parlais du marché et de l'environnement de la BD et non de la qualité des bande-dessinées en elles-mêmes.
Je pense que la surproduction nuit en général à la mise en valeur de "l'objet artistique".

Quelques exemples qui me choquent un peu par rapport à ce que j'ai connu dans les décennies passées :

- les lecteurs qui ont des 100-200 bandes-dessinées en attente d'être lues (j'en fais partie ...)

- C'est de ma faute, mais si je ne me freine pas en Octobre, j'ai 18 tomes à acheter pour poursuivre mes séries ... D'ailleurs, je n'arrive plus à suivre sans un tableau de bord Excel ...

- des nouveautés en librairie qui malgré des auteurs relativement connus se retrouvent avec 1 à 3 tomes pour la mise en place. Une semaine après, il n'y en a plus. Trois mois après, elle n'est même plus commandable et ne sera pas ré-éditée.

- En tant que lecteur, tu ne vois même plus les nouveaux tomes sortir en librairie à moins d'y passer une fois par semaine. Tu n'y passe pas une semaine, tu rates le nouveau tome d'une série que tu suis ...

- Les forums de BDGest : sur certaines sorties que l'on pourrait penser comme importantes, il n'y a personne pour venir en discuter.

Voila, j'ai une légère impression de trop plein en ce moment.
Et je pense que l'environnement BD serait un peu plus sympa si la production était plus raisonnable.
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede Thierry_2 » 13/09/2012 18:35

Geb a écrit:
Thierry_2 a écrit:je reste intéressé par la proportion de série abandonnées, même à la grosse louche, qu'on se fasse une idée.
On nage en plein sentiment d'abandon massif, peut-être même en plein sentiment de surproduction (sans dec' le marché se segmente de plus en plus et les 15 clones de Titeuf ne me concernent pas, pas plus que les 25 uchronies si Hitler avait allumé sa clope... ou pas, ni les séries concepts sur les 5 sens, les signes du zodiaques, à suivre par une série sur l'horoscope chinois, puis l'horscope celte et enfin sur l'horoscope raélien...)


Même avis, je ne comprends plus vraiment ce qu'il se passe actuellement et qui achète tout ça.
Ca fait 20-30 ans que j'achète des bds et c'est peut être de la nostalgie mais il y a quelques années, l'objet BD et une nouvelle sortie étaient un peu plus sacralisés que maintenant.
On attendait impatiemment le nouveau Loisel, Léo, Bourgeon, ... et on le relisait plusieurs fois, il restait en vitrine des librairies plusieurs mois, on en parlait longtemps, ...
Aujourd'hui, c'est la déferlante de la culture fast-food et du noyage dans la masse pour le monde de la BD.

Les temps changent. C'était mieux avant à mon avis mais c'est comme ça et tant pis pour moi ...

je n'ai jamais dit que c'était mieux avant.
Je veux dire que jusqu'il y a peu, la bande dessinée s'addressait à un public plus restreint et qu'elle s'est ouverte à de nouveaux territoires, conquerrant de nouveaux publics. En conséquence, l'offre s'est adaptée et il y a explosion de titres, mais cette segmentation implique aussi le fait que, alors qu'avant, la bande dessinée s'adressait à 2 ou 3 lectorat précis (en gros et en caricaturant très fort, le FB, le pocket, le comics). Maintenant, il existe des dizaines de lectorat, qui se rejoignent et se chevauchent sur certaines choses et s'éloignent sur d'autres. Alors pour un lecteur X, sur les 5000 sorties, peut-être 1000 "s'adressent" à lui. L'important pour lui est d'être capable de cibler au départ, et la multiplication des choix va de pair avec un autre aspect: l'explosion d'internet qui permet de plus en plus d'échanger et de faire sa promo de manière plus intelligente. La présence d'auteurs sur BDGest se traduit certainement en ventes, sans doute pas de quoi transformer en blockbuster n'importe quel album, mais assez pour combler la perte d'exposition en magasin.
Parce que le vrai goulot, finalement, n'est-il pas dans le manque d'exposition physique dans les points de vente ?
Il sort de plus en plus de livres, mais y-en-a-t-il de plus en plus qui m'intéresses? Pas proportionnellement, parce que plein de livres ne s'adressent pas à moi, et se foutent de moi comme une guigne. Et c'est très bien comme ça [:fantaroux:2]
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede Thierry_2 » 13/09/2012 18:36

Brian Addav a écrit:
Thierry_2 a écrit:je reste intéressé par la proportion de série abandonnées, même à la grosse louche, qu'on se fasse une idée.


tout est dans le fameux topic sur la crise :D
en gros 6-7% de séries abandonnées on peut dire. (ce jusqu'en 2008)
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merci [:flocon:2]
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede suzix@BDP » 13/09/2012 21:26

stephane crety a écrit:[...]on travaille dans ce foutu milieu qui n'a de cesse de nous rejeter, par affect. interrompre, arrêter ne se fait jamais sans de bonnes raisons. quelles soient humaines ou financières..;oui, financière, nul autre que moi ne paye mes factures, personnes, nul autre ne subviendra aux besoins de ma familles.
on galère des années durant, est ce incompréhensible de vouloir enfin un peu respirer? c'est vraiment incompréhensible?
mettre dans la balance la frustration de ne pas avoir un album ou 30 minutes de lecture et des années de crève la faim??? non, mais, là, on est dans l'hyperbole...la passion entraine des discours passionnés, mais il faut reconnaitre un certain nombre de limites.

et là , je parle juste de ceux qui décident d'arrêter..ceux qui subissent cet arrêt, je vous dis pas comme ils dansent en lisant le premier post. là, je suis colère, je vais faire un break, j'éteins ce foutu ordi, et ce après 12h de boulot continu. et je vais aller vaquer à des occupations plus saines qu'entamer un nouveau jeu de ping-pong où de toutes manières, l'auteur sera considéré comme un nombriliste au discours misérabiliste, les éditeurs comme des enfoirés de capitaliste...sans moi.


:shock: :shock: :shock:

Meuh nan!!! Gros câlin!!! :hug:
Et puis une petite danse ... [youpi]
Une petite virée sur le sujet dédié à sa propre prod' :roses: ... et ça repart ! :food:
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede Wonderphil » 13/09/2012 22:11

Je n'ai pas eu le courage de lire les 4 pages intégralement, mais j'ai lu avec attention le début de la discussion, et je souhaiterais donner mon point de vue :

1) Les séries qui n'ont pas de fin ont certainement d'excellentes raisons de ne pas en avoir, qu'elles soient financières ou artistiques. Il n'en reste pas moins qu'il y a une certaine notion de principe, et que si même un petit millier de lecteurs ont dépensé des sous dans un tome 1, à fortiori dans 3 ou 4 albums, ils ont tout de même une certaine légitimité à vouloir connaitre la fin de l'histoire. Même anticipée ou précipitée.

2) J'ai lu en revanche le laïus de Nel Gaiman. Il a une tendance que je retrouve très souvent ces derniers temps, selon laquelle à partir du moment qu'on est un artiste, on est seul maître à bord (après Dieu) et que si le lecteur a l'audace et le malheur de réclamer une fin, il monte sur des chevaux dépassant la tour Eiffel en accusant de se faire traiter de "pute" (whore dans le texte).

La réaction consistant à ne plus vouloir acheter de tome 1 est parfaitement humaine et compréhensible. Elle a 2 caractéristiques :
1) Être suscitée par des auteurs ou éditeurs abusant ces dernières années des interruptions, le nombre des séries sans fin augmentant statistiquement. Chat échaudé craint l'eau froide.
2) Si plus personne n'achète de tome 1, les chances de trouver un tome 2 s'amoindrissent proportionnellement... évidemment, si le 1 ne se vend pas. Nous avons-là la naissance émouvante d'un cercle vicieux comme on n'en fait plus !

Le principe à mon avis serait que :

1) les éditeurs devraient être plus sélectifs dans leurs productions, ce qui ne veut pas dire qu'ils doivent fermer la porte aux jeunes auteurs constituant une prise de risque... Mais même l'apparition de jeunes talent peut parfaitement s'accompagner d'exigences qualité. Le but étant que quand un tome 1 sort, à moins d'erreur monumentale, mauvais promo ou faute de goût, un tome 2 sera plus que probablement d'actualité.

2) les auteurs devraient éviter au maximum de décevoir les lecteurs en ne leur offrant pas un produit fini, malgré les déboires artistiques qui les forceraient à abandonner une série. Ces cas devraient être exceptionnels et ils devraient reconnaitre et comprendre la déception de leurs lecteurs au lieu de répondre "oh, eh, les gars, on se calme, je ne suis pas votre p*** !" Tout le monde serait déçu de ne pas pouvoir voir la dernière demi heure d'un film, et demanderait le remboursement intégral (et non au prorata de la durée qu'on a vue).

3) les lecteurs ne devraient pas coller à des principes réactionnaires du genre "grève des tomes 1", et devraient, avec peut-être plus de discernement et de renseignements au préalable, donner leur chance à certains tomes 1. Il existe aussi une certaine confiance en certains auteurs dont on apprécie le travail en général, et dont le nom sur la couverture garantit au minimum un bon album. Je l'ai fait récemment pour Azimut (Lupano et Andreae), je ne le regrette pas une seconde et je pense que, bouche à oreille aidant, les ventes du tome 1 devraient sans problème garantir un tome 2.

Je dirais en conclusion qu'on a tous raison et que les efforts devraient porter des 2 côtés...








(Ouah, quel sens du consensus, je devrais faire de la politique !!!...)
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede darkbreizh » 13/09/2012 23:16

Personnellement, ce qui me dérange, ce n'est pas tant l'abandon des séries mais le manque de communications de la part des éditeurs sur le sujet.

Comme tout le monde, j'ai des séries que j'apprécie qui ont été abandonnées et ça me fait bien ch... surtout quand je vois des séries que je n'apprécie pas qui vont au bout et font même du Rab' pour certaines. Mais je me dis que ça fait parti du "jeu" et qu'il en faut pour tout les goûts....

Par contre, quand les éditeurs savent catégoriquement qu'une série est abandonnée, il serait bon qu'ils le précisent dans les fiches des séries sur leur site internet au lieu de laisser la mention "en cours", ça éviterait aux acheteurs des déconvenues et leur permettrait d'acheter ou pas en toute connaissance de cause...
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede Brian Addav » 14/09/2012 04:40

Wonderphil a écrit:1) Être suscitée par des auteurs ou éditeurs abusant ces dernières années des interruptions, le nombre des séries sans fin augmentant statistiquement. Chat échaudé craint l'eau froide.


Statistiquement, sur le peu qu'on a essayé de compter, si ça augmente en nb de séries brut, en proportion par rapport au nb de séries existantes, c'est assez stable. Ce sur une longue période.
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede cygu » 14/09/2012 08:10

stephane crety a écrit:il y a des jours, où c'est bien rude de se motiver.
vivre comme un moine pour n'avoir qu'insulte et souhait d'éradication, ouaip, pas glop.


en même temps sur ces mêmes sites ou certains propos peuvent facher (et je le comprends) les artistes que vous êtes y trouve aussi compliment et adulation

perso dans mon boulot personne ne me crache dessus
mais personne non plus ne me cire les pompes

c'est un peu le revers de la médaille non ???

perso sur le sujet je dois avouer que je suis géner différement selon les causes d'arrêt

-décès d'un auteur scénariste et dessinateur : rien a dire sinon paix a son ame
-décès de l'un des deux protagonistes : si vous pouviez terminer avec l'aide d'un autre ca serait gentil pour rendre hommage au travail de celui parti trop tôt
-arrêt d'une série par l'auteur pour aller bosser sur une série qui vends : bon je comprends mais fait chier quand même, sur qu'il y a pas moyen de pondre une tite planche de temps a autre pour voir la fin un jour :oops:
-arrêt d'une série pas l'éditeur pour cause de mévente : putain fait chier j'ai encore claquer des thunes pour rien parce que avec le nombre de bd que j'ai a lire et relire je vais pas me refaire une série sans fin

bref de toute facon ce sujet leitmotiv n'aura jamais de solution
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede stephane crety » 14/09/2012 08:54

oula, la motivation des auteurs sur les sites de lecteur, franchement, je me pose la question parfois....mais ça, je l'ai radoté (mais c'est la nature même du net, l'éternelle répétition...) des milliards de fois.Promo, retour du lecteur(biaisé, lapidaire, tronqué, à prendre des pincettes longues comme une perche d'athlétiste.), mais des gros calins et adulation, ben heu non, parce qu'en l'occurence, mis à part quelques interventions, ce n'est jamais le cas, et c'est tant mieux.La bd est un milieu sain parce que grosso modo, les auteurs, lecteurs, ont les pieds sur terre et ne sombrent pas dans les délires du secteur musique ou audiovisuel.
et puis, la critique, oui, l'appel au "meurtre économique" non. c'est la notion de limite suscitée.mais bon, cela doit être un stigmate de la passion pour la bd. l'emphase, l'hyperbole, etc..pas grave( j'ai dormi..maintenant, je m'en cogne.).
un truc qui ne cesse de me perturber: le thème de la surproduction. que ce thème soit dans le vocabulaire des professionnels, parce que cette surproduction impacte sur leur devenir artistique et économique, je comprends.mais POUR LES LECTEURS????????? ou est le problème? l'embarras du choix? la peur de louper une bd???? l'impossibilité de s'autoréguler dans ses achats???? la frustration de ne pouvoir tout acheter????? vos revenues ne dépendent de l'économie du livre, en quoi le fait d'avoir une telle offre, aussi large, aussi diverse, aussi riche , sorte d'age d'or du lecteur( ce que je suis.) jamais connu en france, vous pose problème????
je ne pige pas.
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede nexus4 » 14/09/2012 09:15

Ce serait pas triste vous me feriez rire (pas toi, c'est un vous collectif). Et dieu sait si je défends les auteurs et que je me casse la nénette pour mettre en avant votre travail (bon, je suis payé pour aussi. Je me plains pas, je contextualise la suite).

M'enfin tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a surproduction et quand un gars dit "Ben faut produire moins", c'est le tollé général. On parle quasiment de meurtre de classe et les adjectifs comme "nauséabonds" fleurissent (c'est bien "nauséabond", ça vous a un petit coté "Godwin sur la réserve"). Entre ceux qui craignent pas grand chose mais qui veulent pas passer pour les pourris de la profession et ceux qui sentent le vent du boulet il n'y en a pas un qui oserais dire "Ben ouais, c'est la loi du marché, si il y a trop d'offre c'est le travailleur qui trinque". Enfin je sais pas, il n'y a pas besoin d'avoir lu Le Capital pour voir ca. Mais quasiment dans la même phrase ca chouine que le métier n'est plus vivable (rentable n'est même plus dans la champs sémantique de la discussion à ce point la). Mais putain, camarades, réveillez vous bordel ! (Tain je vais virer trotskiste, moi, avec vos conneries).
Et puis les solutions proposées, c'est tout et n'importe quoi. Je crois même avoir vu qu'il fallait plutôt chercher du coté du pouvoir d'achat. Ben voyons.

"Mouaiss ok il y a surproduction... Mais c'est surtout toi qui gagne pas assez." On croit rêver.
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede suzix@BDP » 14/09/2012 09:16

stephane crety a écrit:oula, la motivation des auteurs sur les sites de lecteur, franchement, je me pose la question parfois....mais ça, je l'ai radoté (mais c'est la nature même du net, l'éternelle répétition...) des milliards de fois.Promo, retour du lecteur(biaisé, lapidaire, tronqué, à prendre des pincettes longues comme une perche d'athlétiste.), mais des gros calins et adulation, ben heu non, parce qu'en l'occurence, mis à part quelques interventions, ce n'est jamais le cas, et c'est tant mieux.

PAreil! ... d'ailleurs on me voit quasi jamais sur les sujet dédiés. J'aime bien dire ce que je pense, même d'un auteur dont j'adore la prod. Mon héros à moi, c'est Cromwell. C'est peut-être le seul pour lequel j'ai peut-être du mal à être objectif ... mais que peut-on lui reprocher? :D


stephane crety a écrit:un truc qui ne cesse de me perturber: le thème de la surproduction. que ce thème soit dans le vocabulaire des professionnels, parce que cette surproduction impacte sur leur devenir artistique et économique, je comprends.mais POUR LES LECTEURS????????? ou est le problème? l'embarras du choix? la peur de louper une bd???? l'impossibilité de s'autoréguler dans ses achats???? la frustration de ne pouvoir tout acheter????? vos revenues ne dépendent de l'économie du livre, en quoi le fait d'avoir une telle offre, aussi large, aussi diverse, aussi riche , sorte d'age d'or du lecteur( ce que je suis.) jamais connu en france, vous pose problème???? je ne pige pas.


Moi non plus! Mais je crois que tu as bien listé les principales raison du désarroi de l'amateur de BD. Le truc principal est que l'on ne peut pas tout acheter. Du coup, il faut sélectionner. Et pour cela, il faut y passer un peu de temps. Sinon ben, on prend forcément les blockbusters qui finissent tous par ressembler à qqchose de connu, succès oblige. Donc le lecteur lambda doit se sentir bien perdu dans les rayons. Surtout lorsque les tête de gondoles sont occupées par des BD ou séries vues et revues. Voir par des "remix" genre ceux de Gaston, Marsu ... certes cela se vends mais cette solution est à court terme car elle enferme le lecteur lambda dans un truc très restreint, ce qui lui donne peu envie de lire plus voire même le prive de l'envie de se demander s'il existe autre chose ... d'où le setiment souvent partagé de surproduction. Après, vient le prob de la distribution ... actuellement, j'ai une petite dizaine de titres que je n'ai pas trouvé dans les 4 points de vente que je fréquente ... ceci est aussi à mettre au crédit de la "surproduction" puisque les point de vente doivent choisir leurs mises en place.
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede suzix@BDP » 14/09/2012 09:24

nexus4 a écrit:Ce serait pas triste vous me feriez rire (pas toi, c'est un vous collectif). Et dieu sait si je défends les auteurs et que je me casse la nénette pour mettre en avant votre travail (bon, je suis payé pour aussi. Je me plains pas, je contextualise la suite).

M'enfin tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a surproduction et quand un gars dit "Ben faut produire moins", c'est le tollé général. On parle quasiment de meurtre de classe et les adjectifs comme "nauséabonds" fleurissent (c'est bien "nauséabond", ça vous a un petit coté "Godwin sur la réserve"). Entre ceux qui craignent pas grand chose mais qui veulent pas passer pour les pourris de la profession et ceux qui sentent le vent du boulet il n'y en a pas un qui oserais dire "Ben ouais, c'est la loi du marché, si il y a trop d'offre c'est le travailleur qui trinque". Enfin je sais pas, il n'y a pas besoin d'avoir lu Le Capital pour voir ca. Mais quasiment dans la même phrase ca chouine que le métier n'est plus vivable (rentable n'est même plus dans la champs sémantique à ce point la). Mais putain, camarades, réveillez vous bordel ! (Tain je vais virer trotskiste, moi, avec vos conneries).
Et puis les solutions proposées, c'est tout et n'importe quoi. Je crois même avoir vu qu'il fallait plutôt chercher du coté du pouvoir d'achat. Ben voyons.

"Mouaiss ok il y a surproduction... Mais c'est surtout toi qui gagne pas assez." On croit rêver.

Avant toute chose, je tiens à dire que je trouve le ton de tes interventions souvent excellent! C'est rare pour un wedmaster non? :D

... mais je dois dire que je ne suis pas d'accord avec ce que tu écris ci-dessus. En quoi la surproduction actuelle dérange les lecteurs? ... faut m'expliquer. Moi j'aime avoir le choix. Un point c'est tout. Après que certains éditeurs mettent la clef sous la porte, c'est triste et découle peut-être de la politique éditoriale actuelle ... mais tu ne peux demander à la fois de produire moins et regretter lorsque certains ferment ... enfin c'est contradictoire non? ... oui je sais tu n'as pas écrit cela :D ... mais certains l'ont fait! C'est un "tu" qui s'adresse donc à "vous"! ;) ... suis con des fois! [:lega]

Alors certes plein de trucs sortent et certaines histoires ne sont pas terminées ... mais c'est justement pour tenter de survivre et donc de continuer à produire d'autres séries que les éditeurs en arrêtent d'autres. Suis-je clair? :?:

Donc voilà, on ne peut pas tout mettre sur le dos de la soit-disant "surproduction" .
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede Geb » 14/09/2012 09:28

stephane crety a écrit:un truc qui ne cesse de me perturber: le thème de la surproduction. que ce thème soit dans le vocabulaire des professionnels, parce que cette surproduction impacte sur leur devenir artistique et économique, je comprends.mais POUR LES LECTEURS????????? ou est le problème? l'embarras du choix? la peur de louper une bd???? l'impossibilité de s'autoréguler dans ses achats???? la frustration de ne pouvoir tout acheter????? vos revenues ne dépendent de l'économie du livre, en quoi le fait d'avoir une telle offre, aussi large, aussi diverse, aussi riche , sorte d'age d'or du lecteur( ce que je suis.) jamais connu en france, vous pose problème????
je ne pige pas.



Moi j'ai déjà répondu mais pour répondre directement à Stéphane

- la peur de louper une bd???? : Oui

- l'impossibilité de s'autoréguler dans ses achats???? : Un peu mais je conviens que c'est de ma responsabilité.

- la frustration de ne pouvoir tout acheter????? : Un peu aussi mais j'y travaille et c'est également de ma responsabilité.


Et donc en plus, les facteurs sur lesquels je ne peux pas agir :

- Les abandons de séries non rentables

- l'étalement du lectorat sur de multiples albums : le public BD n'est déjà pas énorme par rapport aux autres médias et croiser quelqu'un qui a lu le même album que vous devient quelque chose de rare. De même, sur BDGest, il y une foultitude d'albums pour lesquels il n'y aura pas un mot.

- Les libraires spé ne connaissent plus le contenu de nombreux albums et ne peuvent donc la conseiller ou non.

- La difficulté de trouver de nombreuses BD en magasin si je n'y vais pas dans les 3-4 jours après sa sortie

Voila. Maintenant, il n'y a rien de dramatique pour les lecteurs et je comprends que ces petits ennuis soient bien négligeables par rapports à ceux qui vivent de la BD.
Et encore une fois, cela n'est que mon avis personnel.
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede suzix@BDP » 14/09/2012 09:42

Geb a écrit:- l'étalement du lectorat sur de multiples albums : le public BD n'est déjà pas énorme par rapport aux autres médias et croiser quelqu'un qui a lu le même album que vous devient quelque chose de rare. De même, sur BDGest, il y une foultitude d'albums pour lesquels il n'y aura pas un mot.

Pour les livres classiques c'est pareil non? En ce moment, je lis des livres "ethnologiques" ... oui ce mot est étrange, surtout lorsque cela désigne les biographies et autres livres documentés sur les amérindiens :D ... mais je suis prêt également à parier que personne de mon entourage n'en aura lu un seul. Pourtant des livres sur les "natives", il y en a un paquet. Quant aux "romans de gare", à part les auteurs phares ...
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede stephane crety » 14/09/2012 09:43

mais je ne nie pas la surprod, Nexus, faudrait être con comme une planche pour nier ce fait....mais ce que je dis, cette surproduction impacte les acteurs pro de ce secteur, Auteur et éditeur, mais le lecteur????quid???? vous n'avez pas à vous préoccuper du bordel actuel, juste de ce qui en découle. que des éditeurs plongent, les auteurs rament, franchement, vous n'avez à vous en préoccuper, c'est pas votre responsabilité. c'est la notre. à nous de nous dépatouiller avec cela...
en tant que lecteur, j'affirme qu'actuellement, c'est le pur bonheur, à moins de considérer que la rareté "polonaise période pré-chute du mur" est un paradigme du plaisir de lecteur: pour ce qui est ma madeleine, quelle joie cet offre actuel en comics!!! alors qu'auparavant, il fallait importer à prix d'or des comics VO, l'offre est telle , les linéaires vomissent de comics, avec des temps de traduction et d'adaptation de plus en plus court, avec la Gamme DC avec Urban qui enfin se déploie dans toute son ampleur,etc....le manga, il y en a plein tout partout, du franco-belge en veux tu en voilà...allez dans d'autres pays et fréquentez les librairies, et vous prendrez conscience de l'incroyable singularité de l'offre hexagonale.
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede Geb » 14/09/2012 09:46

suzix@BDP a écrit:
Geb a écrit:- l'étalement du lectorat sur de multiples albums : le public BD n'est déjà pas énorme par rapport aux autres médias et croiser quelqu'un qui a lu le même album que vous devient quelque chose de rare. De même, sur BDGest, il y une foultitude d'albums pour lesquels il n'y aura pas un mot.

Pour les livres classiques c'est pareil non? En ce moment, je lis des livres "ethnologiques" ... oui ce mot est étrange, surtout lorsque cela désigne les biographies et autres livres documentés sur les amérindiens :D ... mais je suis prêt également à parier que personne de mon entourage n'en aura lu un seul. Pourtant des livres sur les "natives", il y en a un paquet. Quant aux "romans de gare", à part les auteurs phares ...


Possible. Je ne lis pas de livres sans images.
Peut-être quand je serai grand ... :-D
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede suzix@BDP » 14/09/2012 09:48

Geb a écrit:Possible. Je ne lis pas de livres sans images.
Peut-être quand je serai grand ... :-D

Vu ton âge, amha, c'est pour cette année! :-D

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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede David C » 14/09/2012 09:50

nexus4 a écrit:
Et puis les solutions proposées, c'est tout et n'importe quoi. Je crois même avoir vu qu'il fallait plutôt chercher du coté du pouvoir d'achat. Ben voyons.
"Mouaiss ok il y a surproduction... Mais c'est surtout toi qui gagne pas assez." On croit rêver.


Je ne sais pas qui de nous deux croit rêver. Je ne sais pas dans quel monde vous vivez, mais dans le mien, la multiplication des titres a évidemment entraîné, lentement mais sûrement, une baisse du chiffre de vente moyen par album... Mais tout est vraiment parti en sucette il y a environ cinq ans, avec une forte accentuation du problème il y a trois ans... Et depuis, c'est de pire en pire...
Il s'est passé quoi il y a cinq ans, déjà ? J'ai fait la vidange de la voiture... Me suis acheté une cafetière... Et... Ah oui, un détail, la crise financièregnagnagna... Chute du taux de croissance, chute du pouvoir d'achat, chômage... Une paille, trois fois rien, la rigolade...

Ce n'est évidemment pas la seule explication au "problème" actuel. Mais faire comme si ça n'existait pas et comme si ce n'était pas lié. Ca ne l'est peut-être pas ou moins pour les lecteurs "hardcore" qui fréquentent ce site. Mais ça l'est pour les gens qui achetaient peu de bande dessinée ou pour lesquels elle n'étaient pas prioritaire. Il n'y a pas que Titeuf ou Boule & Bill qui ont ramassé, même si pour eux la dégringolade est forcément plus massive.
Tout le monde a pris, car ces lecteurs là ont cessé d'acheter ou n'ont plus acheté qu'en fin d'année, pour les fêtes, les cadeaux, etc... (d'où l'ahurissante réponse éditoriale actuelle qui consiste à sortir tous les best sellers en fin d'année... Ou, depuis trois ans, justement, toutes ces intégrales qui n'aident pas vraiment...).
Nous avons PERDU des lecteurs. Un bon paquet.
C'est ce que je voulais dire par là, quand j'évoquais la perte de pouvoir d'achat. Je parlais de la perte globale, pas spécifiquement de celles des 15 personnes qui interviennent ici.
Mais comme vous faites partie de ceux qui restent, vous voyez le problème à travers le prisme de votre approche à vous qui est : trop de séries arrêtés, trop de livres moyens ou mauvais, trop de livres qui ressemblent à des dizaines d'autres que vous avez déjà dans votre bibliothèque (et je vous comprends, je ressens la même chose), une offre de fiction sur d'autres supports avec laquelle la bande dessinée franco-belge a bien du mal à soutenir la comparaison (séries télés US, mangas, etc...) et autres.
Je comprends, mais ça n'empêche pas de voir et reconnaître que nous avons perdu des lecteurs. Un bon paquet.

Ce n'est pas la seule raison de la "crise de la bande dessinée" actuelle, mais c'est une des raisons, et pas des moindres. Qui n'exclue pas les autres, mais qui n'en reste pas moins indéniable...

Et si ce problème est le notre et pas le votre, il n'en rejoint pas moins celui des séries arrêtées. Car la perte de lectorat a entraîné des chiffres de ventes moyen encore plus bas, ce qui entraîne un plus fort taux d'arrêt/abandon de séries. (ce qui est une pratique éditoriale désastreuse et hautement condamnable, nous sommes bien d'accords là-dessus, je ne suis pas en train de dire "ah ah mais c'est logique, c'est normal, et je vais vous expliquer pourquoi, regardez ce schéma!!").
Dernière édition par David C le 14/09/2012 10:09, édité 1 fois.
Le meilleur blog du net selon un panel de consommateurs : http://david-chauvel.blogspot.com/
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Re: Les auteurs ne sont pas nos putes, et réciproquement

Messagede suzix@BDP » 14/09/2012 10:01

David C a écrit:[...]Ce n'est évidemment pas la seule explication au "problème" actuel. Mais faire comme si ça n'existait pas et comme si ce n'était pas lié. Ca ne l'est peut-être pas ou moins pour les lecteurs "hardcore" qui fréquentent ce site. Mais ça l'est pour les gens qui achetaient peu de bande dessinée ou pour lesquels elle n'étaient pas prioritaire. Il n'y a pas que Titeuf ou Boule & Bill qui ont ramassé, même si pour eux la dégringolade est forcément plus massive. [...]

Les auteurs ne sont pas responsables de la perte de lectorat. Par contre le reste "mercantile" de la profession l'est car elle a oublié qu'il faut donner envie ... et pas seulement abreuver. Les "marchands de BD" se sont plantés parce qu'ils sont mauvais.
1- La production est tellement importante que le lecteur occasionnel est perdu dans les rayons;
2- cependant malgré ce déferlement effrayant le chaland, les têtes de gondoles sont très souvent les mêmes!
3- alors si je suis un lecteur occassionnel, je pense que si les mises en places sont ainsi c'est que les trucs en backstage sont encore plus mauvais ou ringard que les Bd phares
4- je passe mon chemin parce qu'en plus j'ai bien vu que c'est vachement plus cher qu'il y a 5 ans lorsque j'ai acheté mon dernier Astérix!
5- CQFD : la profession est responsable car on récolte à moyen et long terme ce que l'on a semé.
Dernière édition par suzix@BDP le 14/09/2012 10:02, édité 1 fois.
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