Je confirme : quand l'auteur est accaparé par un échange il a tendance a dessiner mécaniquement sans se casser le bonnet.
J'ai une anecdote à ce sujet. En 1986, dans le cadre d'un festival à Lyon, je me trouvais derrière une file de gars qui attendaient devant le stand où Giraud dédicaçait. J'étais là pour l'interviewer sur ses lectures d'enfance pour le compte d'un prozine, donc je passe devant toute la smala et entreprends, avec son accord enthousiaste ( le thème lui plaisait bien) de l'interroger, en enregistrant sur magnétophone mon ami Giraud.
Du coup personne n'a moufté dans la file. Le gars qui avait son album en cours de dédicace voyait bien que Giraud ne s'investissait plus dans son dessin que par à-coups...

Mais cette histoire comporte une fin morale : le gars a froidement déposé un deuxième album tiré de sa sacoche pour une deuxième dédicace. Giraud lui a dit qu'il avait pour habitude de n'en faire qu'une. Le gars s'est alors fendu d'une histoire à tirer des larmes, comme quoi , malade, il ne devait sa survie qu'à ses relectures de Blueberry

L'interview (dans une version light, parce que nos échanges sont partis dans toutes les directions) est lisible dans Bulles-Dingues n°6, avec une autre de Tabary également enregistrée lors de ce festival, mais dans des conditions moins rock n'roll !
