luc Brunschwig a écrit:Tout d'abord, je voudrais remercier l'auteur de la critique de ce tome 3... j'avoue que dans sa finesse, dans ses nuances, dans ses doutes même, je la trouve parfaite (je n'aime pas trop intervenir sur une critique, mais puisqu'on avait longuement parlé de celle du tome 2, je tiens à dire que la compréhension que je trouve dans cette critique par rapport à l'oeuvre dans son ensemble me touche énormément, c'est bon d'être lu et bien lu)... elle démontre une parfaite compréhension de ce qu'on a voulu faire, de ce qu'on a sacrifié en le faisant... car comme me le disait mon copain Cécil : "c'est comme si d'un coup Scorcese se mettait à faire un film de Tati... ça risque d'en troubler plus d'un et de vous mettre en porte à faux par rapport à ceux qui attendent un nouveau Pouvoir des Innocents..."
Il a dit aussi que les événements en banlieue en 2005 risquaient de donner l'impression qu'on voulait faire une histoire hyper réaliste.
Ceux qui y ont vu de la poésie, un conte moderne, une vision décalée était davantage (ou plus sûrement encore) dans la vérité...
Pour répondre à mon ami Morti
Oui, il y avait une vraie volonté de ne pas faire une fin spectaculaire (du moins, pas spectaculaire dans le sens du Pouvoir des Innocents)... Si tu relis un jour l'histoire, tu te rendras compte qu'elle démarre sur une histoire sordide (l'assassinat de Groko) qui a fait le tour de la région et disqualifié aux yeux de la population la cité des Hauts-Vents... les gens qui y vivent, grandissent avec cette histoire et cette image d'eux-mêmes, celle d'un monde de fous furieux (ce qui est une réalité des banlieues, très peu ouvertes sur l'extérieur où les gens vivent repliés sur eux mêmes et sur des histoires communes toujours glauques, tristes, sinistres)... Djin le sait et refuse d'agir contre le père Desternod en usant de la violence, un acte qui ne ferait qu'offrir à la cité une nouvelle histoire horrible, dure, cruelle... c'est pourquoi il décide d'user de ses armes de clown et (au delà de sa victoire) d'offrir à la cité sa première histoire... drôle...
Ce n'est pas pour lui la garantie que les choses vont s'améliorer, mais l'espoir d'offrir une nouvelle voie à sa cité...
OK, je comprends ce que tu as voulu faire mais venant d'un gars qui a écrit Le pouvoir des innocents et L'esprit de Warren, je m'attendais à autre chose...
Ceci dit, le contexte est évidemment différent et malheureusement d'actualité donc ton approche est respectable.
En fait le fond de l'histoire me convient parfaitement, c'est plutôt dans la forme que j'attendais autre chose.
La fin que tu proposes est réussie, pas de doute là-dessus mais bon, que veux-tu, j'aime les fins qui marquent...comme je l'ai dit, je suis souvent déçu de certaines histoires, ciné ou BD, qui se terminent de façon moins réussies que leur développement.
Ce n'est pas le cas ici, c'est juste moi qui doit toujours être marqué par Le pouvoir...
Mais de toute façon, je suis un de tes lecteurs fidèles et j'attends ton prochain opus...