Bon, ça va être long... désolé pour les autres...
Déjà, à la base, dans ton raisonnement, il y a un truc énorme de connerie, et j'ose utiliser le mot, c'est de croire qu'un élève bon dès le départ, bien encadré, restera bon toute sa vie.
c'est faux et complètement crétin de croire que la vie consiste en une évolution constante et assurée sur le chemin de la connaissance.
Déjà, tu ne sais jamais ce que la vie peut te réserver. Un divorce parental, un pb de puberté, un pb d'autorité à la maison, une maladie, un déménagement, n'importe quoi peut foutre en l'air la scolarité d'un gamin.
Et surtout, tu peux avoir des gamins en avance à une époque et en retard à une autre. Et inversement.
Tu peux avoir des gamins en passe de sauter des classes au primaire se rétamer au lycée sans autre forme de procès.
Donc ton postulat de départ où il suffit d'assurer l'éducation de départ pour assurer le reste il ne tient pas.
ça ne veut pas dire que les bases ne servent à rien, on le sait bien qu'il faut assurer dès le début un bagage commun, mais ça ne donne aucune assurance pour la suite.
Juho a écrit:Je ne mets de côté que les enseignants. Tout le reste doit être geré par le privé.
Il reste quoi ?
Les dirlos et inspecteurs académiques ?
Les secrétaires, les femmes de ménage, les concierges, les infirmières, etc...
Je suis prêt à parier qu'ils ne font pas partie de la fonction publique, ou de moins en moins.
Juho a écrit:Il faut vraiment ne jamais y avoir mis les pieds pour dire des énormités pareilles. Peut être que y'a des abus de certains établissement élitistes, mais pour l’extrême majorité du privé, ils présentent TOUS leurs élèves au bac, brevet, et Cie.
Alors je peux t'assurer que jusqu'à il n'y a pas longtemps, les écoles privées faisaient passer les cas limites en candidats libres. C'est d'ailleurs pour cette raison que depuis qq années, le critère de réussite au bac est pondéré par le suivi des passages secondes-premières. (voir ton paragraphe d'après).
Par contre je n'ai pas souvenir d'une quelconque loi obligeant un élève à se présenter sous le nom de son école.
Mais je peux me tromper et je peux t'assurer que jusqu'en 92, c'était monnaie courante. D'ailleurs j'ai des témoins, des fainéasses de potes à moi qu'étaient dans le privé.
Juho a écrit:En revanche, ce que tu ne dis pas et qui est une critique généralement faite au privé (pour moi, je trouve que c'est a contrario une force) , c'est qu'ils sont hyper stricts sur le passage entre seconde;première; terminale. Ils requièrent un niveau et des notes bien plus élevées qu'on pourrait le demander ailleurs. En clair, dès la première, ils ne feront jamais passer un mec en terminale s'ils savent que c'est trop fragile pour lui. De sorte qu'en entrée de terminale, il n'y a déjà pratiquement plus que de bons éléments. J'ai vu plus de doublants dans le privé qu'ailleurs. Et ça, c'est pas une question de pognon, c'est une question de niveau requis. De même, entre la cm2 et la sixième, si dans certains endroits on laisse passer des gens qui ne savent pas encore lire correctement, dans le privé on est beaucoup plus stricts et j'en ai vu redoubler une cm2 à cause de ça.
Si tu regardes les derniers chiffres sur les écoles privées, c'est même pire que ça. La plupart n'autorisent même plus à redoubler la seconde et renvoie sans autre forme de procès les mauvais élèves dans le public.
Cad que le privé se débarrasse des mauvais éléments. C'est beau.
Pour le pb de la lecture, il est global à l'éducation nationale et à la primaire. Et c'est un peu une honte pour notre pays.
Juho a écrit:
Les écoles privées n'ont pas besoin de les prendre ou de ne pas les prendre ; la question ne se pose même pas pour la simple raison qu'en arrivant au CP, tout le monde est traité pareil : on t'apprend le respect, et si tu bronches, t'es puni et avec des punitions efficaces, et les parents n'ont pas le droit de contester. Si on s'y met quand les gosses ont 6 ans, ça rentre très vite. Ca c'est pour les gens qui sont dans le privé depuis le début.
Pour les gens à qui on a toujours laissé tout faire et qui essayent d'intégrer le privé en étant devenu un dur-à-cuire fini aux alentours de la seconde, par exemple, on ne le prendra sûrement pas, parce que le privé estime qu'à cet âge là, ce n'est plus à eux de s'occuper d'apprendre le respect et ils n'ont pas envie de s'emmerder avec des gens qui sont pas capable de comprendre la chance qu'ils ont d'avoir droit à l'école. Comme je pars du principe que ce n'est pas de la faute de ces élèves s'ils n'ont pas eu la fermeté dont ils avaient besoin dès le départ, voilà pourquoi j'aimerai la leur faire goûter dès le CP. Le privé ne neutralise pas les cancres, il les empêche de le devenir en s'en occupant alors que la graine n'a pas encore éclot. Je ne crois pas à la théorie du gène du cancre. Pris en charge depuis le début, il deviendrait quelqu'un de tout à fait civilisé.
Pfouh... là tu te berces d'illusions sur la réalité sociale. S'il suffisait aux enseignants d'être sévères pour assurer l'éducation des gamins à la primaire, ça se saurait.
L'éducation c'est un tout.
Si le privé peut se permettre d'être plus stricte, c'est que la population qui y fait appel le lui permet. Ce au niveau des parents et des enfants.
Tu mets les mêmes enseignants dans des zones difficiles, ils s'en sortiront pas mieux.
Juho a écrit:Quant aux difficultés de compréhension, etc., le privé a une attitude bien plus impliquée de la direction et bien plus bienveillante que le public a aider les élèves, parce qu'ils dégagent des créneaux horaires plus nombreux pour cela, parce qu'ils en ont les moyens, et lorsqu'un élève montre qu'il veut progresser, ils font tout pour l'aider. Dans le public, c'est "démerdes toi" (dans la plupart, en tout cas. Et ce n'est pas de la volonté des profs ; ils n'ont pas les structures pour faire mieux. Ils ont déja bien du mérite avec ce qu'ils ont.). Les élèves comprennent qu'ils ne passeront à l'année supérieure qu'en travaillant (et pas en se contentant d'une moyenne), et en faisant repiquer ceux qui ont des faiblesses, on fini par faire atteindre, avec une année d'avance ou une année de retard tout le monde à un très bon niveau pour le bac. Où l'on présente tous les élèves. Dans les trois lycées privés de mon "coin", ils avaient des taux de réussite de +/- 99% et ils avaient présenté tout le monde. Par contre y'avait plus de redoublants qu'ailleurs en première, et y'avait pas de décision d'appel possible.
Et en seconde, y'a pas de redoublants ou ils ont été jeté du privé ?
Juho a écrit:
Ce qui est fallacieux, c'est de ne pas comprendre que si je désire donner à tout le monde la chance de se trouver dès le départ encadré avec toute la plus stricte rigueur du privé et son encadrement, tous ces gosses dont tu me parles ne deviendront jamais des cancres irrécupérables (ou en tout cas, réduire considérablement leur nombre) parce qu'on les empêchera de se réaliser ainsi. Par conséquent, me parler d'échantillons de population n'a aucun sens. Le rôle de la famille et de l'entourage joue un rôle considérable surtout lorsque l'Ecole est déficiente. Lorsqu'elle est proche et qu'elle encadre fermement les élèves depuis le début, sans aller jusqu'à dire que plus aucune différence n'existe, on réduit beaucoup les fossés.
Moi je ne demande qu'à te croire! Mais franchement, tu prends les enseignants d'une bonne école privée de primaire, tu les mets au fin fond d'une banlieue abandonnée, ou au fin fond d'une zone rurale où il n'y a plus rien, et je suis prêt à parier qu'ils ne font pas mieux que les autres.