DIGNUS EST INTRARE a écrit:Comme je le disait, en lisant la série l'immeuble d'en face, je me remémorait les échanges que nous avions eu sur la guerre d'Alan. Faut croire que les grands esprits se rencontrent
Ta réponse me convient, pas la peine de lire le reste de ton post
DIGNUS EST INTRARE a écrit:Pour revenir sur notre différent, je considère que les 2 séries n'ont rien à voir. L'immeuble d'en face est une fiction. Et même si elle raconte l'histoire de personnages "banaux" (une chronique sociale) elle n'est pas basée sur des faits historiques ou sur des témoignages. Vanyda a toute latitude pour développer un récit et son imagination n'est pas bridé par un quelconque fait. Elle peut créer, inventer et manier ses personnages et ses émotions comme bon lui semble. C'est ce qui fait la force de son oeuvre. L'immeuble d'en face, c'est les émotions et la personnalité de Vanyda qui transpire à travers ses personnages comme un Davodeau par ex.
La guerre d'Alan c'est la retranscription de sa vie sur les quelques mois ou années passés sous le drapeau. A partir des bandes audio, Guibert se contente de raconter quasiment mot pour mot (et de dessiner) ce qui est arrivé à Alan
Il y a une grosse différence et dans ce contexte, nous pouvons parler de la vie d'un anonyme. Et je maintiens que sa vie n'est pas passionnante. D'où mon expression : La vie d'un anonyme ne fait pas spécialement une bonne histoire.
J'avais prévu une porte de sortie en précisant "spécialement" car ce n'est pas une généralité mais dans le cas de la guerre d'Alan, oui
A toi le micro
Comment peux-tu affirmer que L'immeuble d'en face est une fiction ? Peut-être s'agit-il de la vie de Vanyda (et même si ce n'est pas le cas, cela aurait pu... ). Je ne pense pas que le fait qu'une bd soit un fiction la rende forcément plus intéressante. Tu cites Davodeau, si nous prenons Un homme est mort, Les mauvaises gens ou Rural, ce sont les vies d'anonymes. Si je laisse un peu de côté Un homme est mort, mais pour les 2 autres, les vies des protagonistes ne sont pas forcément des plus intéressantes... surtout par rapport à celle de quelqu'un ayant vécu la guerre
Je pense que ce qui peut faire la différence dans l'appréciation ou non de la bd, c'est plus le traitement qu'en fait l'auteur qu'il s'agisse d'anonymes ou non, Davodeau a effectivement ce talent. Une grosse différence à mes yeux entre La guerre d'Alan et L'immeuble d'en face est comme je l'ai précisé sur l'autre topic que pour cette dernière, le ton est frais, enjoué, espiègle alors que Guibert adopte un ton sobre, factuel, sans parti pris mais tout comme Davodeau dans Un homme est mort (mais peut-être ne l'as-tu pas apprécié).
Le photographe du même Guibert m'a également beaucoup plu, tout comme ce que fait Sacco, ils sont plus dans la veine de La guerre d'Alan, c'est-à-dire sobres et "journalistiques" (surtout avec des témoignages). Je ne sais pas si tu as lu la série Paul de Rabbagliati, son personnage est largement (voire totalement ?) inspiré de sa propre vie qui n'est pas en soi passionnante (enfin comme je le répète chacun peut avoir une vie passionnante à sa façon) et c'est pourtant un régal à lire.
Donc oui, je pense que c'est plus le traitement qu'en fait l'auteur qui rend une bd agréable à lire ou non (selon le goût de chacun bien entendu) plutôt que le thème traité en lui-même
A vous les studios