L'un est illégal (le piratage, je précise), l'autre est une pratique tolérée dans le cadre d'une activité commerciale (le libraire peut te virer de son magasin s'il trouve que tu exagères). Plus simple comme explication, je ne vois pas.
Ok, oui, juridiquement parlant, c’est vrai. Pour l’un on décrète que c’est illégal et pour l’autre que c’est légal. Pourtant même processus et même résultat. C’est pas un peu absurde quand même ?
Ben non, ce n'est pas gratuit. Les exemples de ma liste font partie du plan marketing/commercial de l'éditeur. Il y a des coûts associés (toutes les previews ne sont pas faites gratuitement, le temps passés par les attachés de presse pour organiser le bouzin médiatique est facturé, l'auteur donne lui-même de son temps pour les interviews, des youtubers sont rémunérés, etc.). Ca fait partie du business.
Comme tu dis, ça fait partie de la promo. C’est donc pris en compte et ça fait partie du business plan.
Le pdf téléchargé en douce non, il est en dehors du système.
Certes, mais est ce véritablement un mal pour l’éditeur ? Combien d’auteurs ont été découverts par le lecteur via ce biais sachant qu’une librairie ne peut pas tout avoir dans ses rayons, qu’on a pas le temps de tout regarder en magasin, etc…
C’est un mal pour un bien parfois. Une pub gratuite aussi, parfois même plus efficace que leurs plans médias. Après, ça ne change rien me diras tu, que c’est pas légal, etc… Ok, mais ce n’est pas tout noir non plus. Il y a des nuances dans ce problème qui parfois apportent aussi des avantages à l’éditeur et l’auteur. Il ne faut pas l’oublier. La grosse problématique étant l’équilibre entre avantages et inconvénients et la finalité du téléchargement (lecture comme en magasin ou désir de prendre sans acheter).
Mais bon, après c’est pareil. Légal ou pas, ça existe, les éditeurs doivent bien faire avec. Si tu veux par là, avant 82 l’homosexualité était un délit en France. L’interdire n’a pas rendu toute la population hétéro pour autant. Elle était là, elle y est toujours et ça fait partie de la vie. Faut faire avec pour ceux que ça dérange. Le piratage c’est un peu la même chose. On a beau être contre, ça existe. L’interdire ne l’éradiquera pas pour autant. Sinon ça fait longtemps que le trafic de drogue n’existerait plus non plus.
Il peut engendrer un acte d'achat, mais pour la majorité des cas, c'est juste une manière pour ne pas payer sa consommation.
Oui mais encore une fois, tout dépend de la démarche. Le voleur volera dans tous les cas car c’est dans sa mentalité de prendre sans payer. Donc peu importe le support, le lieu, le moyen. Comme je le disais, avant internet les gens chipaient en magasin, maintenant c’est sur internet. Il y a 40 ans on braquait des banques, maintenant on pirate des comptes. Les gens vivent avec leur temps, simplement. De tous temps il y a eu des voleurs et des gens honnêtes. Donc le gars qui veut voler il volera pareil et celui qui est honnête achètera pareil ou au pire se privera par honnêteté. Mais interdire ne changera rien au problème comme je l’ai évoqué plus haut.
Plus sérieusement, toi, ton postulat (qui est aussi chiffré que le mien), c'est que le téléchargement illégal génère au final des ventes qui ne se seraient pas produites sans lui (sans en faire perdre dans le même temps évidemment).
Mon postulat c’est surtout que le support ne change rien. Celui qui veut voler et/ou posséder sans payer, reste un voleur. Peu importe qu’il prenne un PDF ou la BD en magasin. Le gars qui lit son PDF chez lui pour se faire une idée, c’est par contre la même chose que le gars qui lit en magasin. S’il n’aime pas, l’un reposera la BD en rayon, l’autre jettera le PDF. S’il aime, l’un ira l’acheter et l’autre passera en caisse direct. Les processus sont les mêmes parce que la démarche est la même. Il n’y a que la forme qui change. C’est pourquoi je trouve con que la loi rendre illégal un cas et pas l’autre.
Le vol physique, les tombés du camion, etc. sont pris en compte dans les budgets des éditeurs. Le téléchargement frauduleux est moins quantifiable
Oui et alors ? On s’en fout et c’est le problème de l’éditeur. Un vol reste un vol. Qu’un mec isolé vole une BD en magasin ou qu’un groupe organisé aille vider l’entrepôt en quoi ça nous concerne ? Là que ça se fasse en tombant du camion ou via le téléchargement, ça change quoi ? Je m’en fous, je ne parle pas des voleurs, ceux qui veulent posséder sans payer, je parle des gens qui veulent voir avant d’acheter comme on le ferait en magasin.
De plus, le côté immatériel et l'impression que personne ne se fait prendre rend la chose comme n'étant pas vraiment illégale (y a pas de risque) et sans conséquence (les auteurs apprécient). On voit bien ces tendances avec les différents arguments avancés ici.
Non. C’est juste qu’on ne parle pas des mêmes personnes, des mêmes mentalités, des mêmes buts. L’acte est le même (téléchargement) mais l’utilisation totalement différente. Le souci étant que l’acte de téléchargement te met de facto dans le côté « illégal » du truc alors que la démarche est en fait purement assimilable à la lecture en magasin. Je ne fais absolument pas l’apologie du téléchargement illégal. Je dis juste que la démarche de lire un PDF pour se faire une idée ou regarder en magasin est la même chose. Donc pourquoi rendre une pratique interdite et l’autre légale ? Ca n’a pas de sens.
Ce qui me titille le cervelet, c'est les tentatives, aussi répétitives que mes rappels de l'inégalité du téléchargement, qui sont faites pour tenter de justifier cette démarche.
Encore une fois, tu m’attribues une finalité que je n’ai pas. Je ne télécharge pas pour m’éviter un acte d’achat mais simplement pour voir si la BD me convient et si je vais l’acheter. Ce n’est pas la même chose.
Pirate, teste, jette un coup d’œil, stocke des fichiers dans le cloud ou sur des disques autant que tu veux. Simplement, pas besoin de venir soulager ta conscience sur la place publique !
Je ne soulage en rien ma conscience sur la place publique. Si tu as envie de penser que je suis un voleur, soit. Je m’en tape.
Quant aux BD que je stocke, c’est des BD que j’ai achetées et numérisées moi-même. Donc je les ai bien achetées. Comme je l’avais expliqué, je n’ai rien contre le livre physique mais étant plus attaché au contenu qu’au contenant, un PDF me va. C’est par souci de commodités que j’ai basculé vers le numérique. Pourquoi je ne passe pas par des plate formes comme Izéno par exemple dans ce cas ? Parce que ce n’est pas de la vente mais de la location au final. A prix équivalent au livre papier, j’aimerais posséder ma BD, ça me semble légitime. Et non pas être tributaire d’une connexion internet et un site tiers.
Donc j’achète, je numérise pour avoir les PDF en HD de mes BD pour les avoir dispo comme je veux, et je revends aussi sec sur le bon coin ensuite les BD physiques. Toutefois, globalement, j’en garde toujours quelques unes en papier quand l’objet/livre est sympa. Bref, je ne vole personne.
Et pourtant, l'usage et les habitudes (et la loi) la font, la distinction.
On se demande bien pourquoi justement.
En attendant que les textes, le business models et les mentalités changent, c'est comme ça. Pas facile d'être un précurseur
Comme tu dis !