yannzeman a écrit:.
Pour reprendre la comparaison avec le steak, c'est comme si je voulais m'acheter 1 steak et que le boucher m'impose d'en acheter 3. Si je n'en veux qu'un, je fais comment ?
Ca m'impose d'avancer l'argent pour plus que je ne veux de steak, et d'investir dans un congélo.
Laisser le choix au consommateur d'acheter pas plus que ce qu'il veut, c'est une liberté essentielle.
Si je veux d'abord lire le tome 1 des "indes fourbes", et décider ensuite si je veux acheter/lire les suites, c'est mon droit. Et cette possibilité m'est interdite par l'éditeur et/ou les auteurs, qui m'imposent d'acheter leur gros pavé si je veux le lire.
Bon, moi je l'ai lu sans l'acheter ; tant pis pour les auteurs, ils ont accepté ce risque.
Dans une librairie, comme chez le boucher, tu n'es pas obligé d'acheter. Si le filet de boeuf est trop cher pour ta bourse, il y a de la palette.
Les Indes fourbes est un OS (gros et cher si tu veux), c'est comme ça, c'est un choix des auteurs et de l'éditeur. Après, tu prends ou tu ne prends pas, il n'y a pas d'autre débat (hors râlage de principe).
yannzeman a écrit:L'intérêt, il est pour les auteurs ; ils gagneront plus à proposer des albums à suivre, qu'un gros pavé que tout le monde aura oublié dans les années qui suivent.
Bien sur, ce que ces auteurs proposeront ensuite pourra bénéficier d'une étiquette "par l'auteur des "indes fourbes", mais est-ce que cela parlera au dela du petit cercle de ceux qui connaitront ?
Tu parles pour toi (assez ironiquement d'ailleurs puisqu'on parle encore de cet album). Ce sont les auteurs qui ont voulu un OS de cet ampleur et pas s'embarquer dans une série ! Il faut te faire une raison, tout le monde n'a pas ton âme d'épicier inquiet. Si Guardino ou Ayroles voulaient s'assurer une rente garantie, ils pondraient un Blacksad ou un DCDC (ou des spinoff) tous les 12-18 mois. Ben là, ils ont préféré un autre type de projet. En plus, ça a marché et l'album est une réussite artistique.
yannzeman a écrit:Non, je déplore justement que ces versions "normales" sont en fait des versions luxueuses, trop chères, trop artificiellement épaisses, et qu'il manque justement une version à bas prix, une vraie.
Pour "les indes fourbes", à quand une version de la taille normale des BD, moins grande, découpée en 3 albums, par exemple ?
Là aussi, c'est ton ressenti (guidé par ton budget et un refus d'accepter la réalité des chiffres). Le marché de la BD a évolué dans une direction et grâce à des progrès énormes en imprimerie propose des albums variés à des coûts relativement bas (je répète la BD d'aujourd'hui n'est pas plus chère que celle d'il y a 30-40 ans, cf. étude de Xavier Guibert).
yannzeman a écrit:Je constate une explosion du format des BD, alors que je me contente très bien des versions d’autrefois, plus minces, moins chères à produire (même si certains ici affirment que cela ne changerait rien au prix final de l’album, je reste persuadé que le papier et le carton ne sont pas gratuit et que cela a un impact sur le prix final de l’album).
yannzeman a écrit:Non.
Je parle de versions cartonnées, moins épaisses et moins grandes (même si je n'ai rien contre les versions souples).
Je ne suis pas chez moi, et je n'est aucune BD à disposition, mais j'ai déjà eu l'occasion de démontrer que les albums de "Tanguy et Laverdure" de la série normale ont grossis (en taille et en épaisseur), entre ce qui paraissait dans les années 80-90 et maintenant. Et que ce phénomène s'est généralisé à l'ensemble des albums de BD.
Que cet agrandissement n'a pas changé la taille des planches à l'intérieur des albums, juste les marges blanches qui sont plus grandes. Et effectivement, comme dit par zxcvbnm, le cout du papier et du carton a une influence sur le prix final, qu'on ne nous raconte pas n'importe quoi.
J'attends toujours d'avoir une source fiable sur ce sujet (autre que ton ressenti ou les infos secrètes de xyzbfm).
Pour ton exemple des marges des Tanguy et Laverdure (qui existe aussi pour d'autres titres), c'est vrai que c'est frustrant. Il y a des explications techniques et économiques derrières, toutes pas très jojo (on est dans un business, ne pas oublier). Plus simplement, c'est une façon (pas très élégantes je te l'accorde) de maintenir ses marges en faisant croire à une amélioration (format). Économiquement, on ne peut pas garder les prix d'origine éternellement, il y a un truc qui s'appelle l'inflation qui rentre en jeu.
yannzeman a écrit:Avant, il n'existait pas internet, ni Netflix, ni les offres d'abonnement sportif (foot) et compagnie.
La BD, pour être concurrentielle, doit proposer des offres abordables. S'imaginer que la BD peut singer le luxe type LVMH est absurde, car LVMH cible une clientèle riche mondiale, alors que notre BD FB ne parvient même pas à cibler une maigre clientèle FB, alors...
Le modèle à suivre est le manga, pas LVMH.
Du bas de gamme (en qualité d'impression et format), à parution rapide et à suivre (pour accrocher le lecteur/acheteur).
Evidemment que la BD doit s'adapter aux évolutions sociétales en matière culturelle, c'est même ce qu'elle fait tous les jours (séries concepts, licence, etc.). Paradoxalement, tu suggères exactement l'inverse avec un retour en arrière (albums brochés bon marchés) d'avant l'époque Netflix comme solution. Solution qui a été essayée à plusieurs reprises et qui ne fonctionne pas (en dehors d'offres commerciales ponctuelles).
La comparaison avec le manga n'est également pas très judicieuse puisque le coût de la création a déjà été largement amorti au Japon ce qui permet une vente à prix "cassé" en Occident.
Bolchoï Arena est un bon exemple, pour pouvoir exister (= des auteurs adéquatement rémunérés), le prix de vente doit être élevé (en comparaison avec un manga similaire).