Alors il y a de l'arnaque dans l'Art moderne qui ne flatte pas forcément la vue mais surtout l'imaginaire puisque jouant plus sur le signifié que le signifiant. L'écriture faite de lettres et de signes est aussi du signifiant qui exprime du signifié : la calligraphie en elle-même n'a pas forcément de beauté pure, mais ce qu'elle évoque en a.
Non, non, tu ne comprends pas l'arnaque est à voir dans ton commentaire sur la littérature qui invalide, à mon avis, ta définition de l'art. En fait je ne pense pas du tout que l'art soit pour flatter les sens, je crois que c'est une erreur d'appréciation majeure. Cette vision purement hédoniste, au mauvais sens du terme, est liée à la recherche du plaisir, à une immédiateté présente dans nos sociétés depuis assez peu de temps finalement. je sais que ta façon de voir les choses est actuellement très répandue, mais elle ne correspond tout simplement pas à ce recherche le créateur d'une oeuvre artistique, qui a juste besoin de s'exprimer en créant. Et que l'Histoire en soit le témoin est plutôt réjouissant puisqu'enfin la recherche suprême de toute création, une certaine immortalité, est atteinte.
Ma définition personnelle est volontairement large
Je la trouve au contraire plutôt étroite, totalement liée à notre temps et sans recul. L'historie de l'art invalide très largement cette idée, je ne vais pas reprendre les époques une à une mais c'est évident.
tout comme les religions sont des sectes qui ont réussi, les Arts "officiels" sont des arts qui ont réussi, dans notre culture. Chez certaines civilisations le tatouage est un Art, pour d'autre c'est de la simple décoration. Pour certaines personnes la cuisine est un Art (même aussi simple qu'une grillade) pour d'autres ce n'en est pas un. Idem pour l'Art du coutelier, etc...
A mon avis tu mélanges un certain nombre de choses. qu'il y ait créativité dans les artisanats est une chose, qu'il puisse pêtre considéré comme de l'art est possible, je ne me battrai pas la dessus, mais que ce soit par la recherche du plaisir(dire que ça doit flatter les sens c'est bien ça) est une erreur, je pense que ça n'a pas garnd chose à voir.
La notion d'Oeuvre Artistique est bien plus large que ce qui est généralement admis, à mon avis. L'Art c'est la recherche de l'excellence dans un domaine qui touche à "l'embellissement de la vie".
On se rapproche un peu, reste à définir l'embellissement de la vie, donc le beau et là tu va avoir du mal. De plus la recherche du laid peut-être totalement artistique, il y a des tas de mouvements artistiques qui s'en sont réclamés. On peut ruser en disant qu'il s'agit juste d'une forme négative du beau admis auparavant pour le redéfinir mais je ne sais pas si on avance beaucoup. La recherche de l'excellence est en revanche assez éloignée de ce que cherche un artiste, ce n'est pas son problème, celui des autres , ceux qui le reçoivent, éventuellement.
C'est bien trop réducteur ! On ne parle là que des arts du récit (dont fait partie la BD).
Décidément je ne suis pas d'accord avc grand chose dans ce que tu dis, une image ou de la musique ou de la poésie apporte de l'émotion PAR la puissance de l'imaginaire engendré. C'est à mon avis intrinsèquement lié, donc cet imaginaire n'est pas seulement créé par les arts du récit, très loin de là.
Si on va plus loin, je dirais presque que ces Arts de l'émotion font appel à quelque chose de plus "animal" que celui du récit, de plus profond, peut-être...
Cette émotion n'est pas intelligible pour un être n'ayant pas les codes, un concerto de Mozart ne sera pas accessible à un Jivaro ou à un pygmé, et parfois pas besoin d'aller si loin. Evidemment c'est complètement hors du champs possible pour un animal, donc ce n'est pas ça, c'est l'imaginaire relié ,par la culture et l'histoire, qui va aboutir à cette émotion. Par raccourci et habitude on peut croire qu'elle est immédiate mais en fait non, je ne crois pas.
C'est une triste notion de l'Art qui n'a de visée qu'archéologique
...
Oh non, la vision de Malraux est au contraire très joyeuse et optimiste en donnant raison à l'art, plus fort que la vie, transcendant la vie en quelque sorte et le rapproche de sa vision religieuse qui fut longtemps prépondérante.