nubuc a écrit:Mais que faire face à la machine étatique ?
Quelle solution adopter ?
Je me sens fortement démuni...
lutindesbois a écrit:nubuc a écrit:Mais que faire face à la machine étatique ?
Quelle solution adopter ?
Je me sens fortement démuni...
Je vais paraitre vachement "bateau" et candide, mais changer ses propres comportements, éduquer ses enfants dans ce sens, faire de la sensibilisation autour de soi, etc me semble (j'espère) un bon moyen de voir la prochaine génération adopter et exiger une vrai politique... Non? Bah en tout cas, le faire nous permet d'être en meilleure position pour critiquer...
superscream a écrit:Un peu folle mais peut etre pas tant que ca
http://www.dailymotion.com/video/x6o2w6 ... h?from=rss
nubuc a écrit:Parce que ça a laissé des traces sur le pantalon !
L'enjeu crucial des élections européennes
Il en est de l'Europe comme de la politique : si on ne s'occupe pas d'elle, elle s'occupe de vous. Un seul exemple, en France, 80 % de la législation environnementale provient du droit communautaire. A l'approche des élections européennes, l'intérêt pour cette échéance me semble inversement proportionnel à l'importance du rôle crucial que cet espace politique et géographique peut et doit jouer, pour sortir le moins mal possible de ce carrefour de crises où nous sommes englués. Que l'on soit peu, pro ou anti-européen, l'Europe est une réalité en marche qui détermine et conditionne notre avenir, et l'ignorer, c'est se livrer sans contrôle à son pouvoir et à sa puissance.
C'est à Strasbourg et à Bruxelles que se joue une grande partie de notre avenir. La responsabilité de celles et ceux que nous enverrons nous y représenter est immense. C'est dans ce périmètre que peuvent émerger les prémices d'une société réconciliée avec sa planète et donc avec elle-même. Encore faut-il que ceux que nous aurons élus ne se trompent pas sur l'origine du mal contre lequel nous luttons.
Chacun doit s'astreindre à un diagnostic rigoureux pour clairement trancher sur la question de savoir s'il faut changer le système ou de système. Si dorénavant c'est bien l'épanouissement du genre humain qui doit cristalliser toutes les décisions politiques et non plus le profit, l'accumulation et le toujours-plus. Au moment où l'humanité affronte, notamment avec les changements climatiques et la perte de son capital naturel qui s'ajoutent et se mêlent aux autres crises, la situation la plus critique et complexe qu'elle ait jamais connue, quelles réponses proposent les uns et les autres ? Sommes-nous toujours dans l'épaisseur du trait ?
Au-delà des dogmes et des filiations idéologiques qu'il me semble presque indécent d'agiter, tant les contraintes majeures imposent de fait une certaine radicalité dans les options, nous devons être intransigeants dans nos questionnements et nos choix à l'approche de ces élections. La pyramide de complexité et la gravité des menaces nous obligent à ne pas nous accommoder de recettes éculées, de vulgaires corrections de trajectoire, de solutions pensées dans des moules périmés. Il nous faut nous déconditionner et envisager tout de suite qu'un autre modèle est non seulement possible, mais incontournable.
Une question centrale, la croissance est-elle la solution ou le problème ? Nous nous heurtons aux limites de la planète. Un élève de CM1 peut comprendre que, si notre appétit augmente sans cesse alors que notre potager est à taille fixe, il n'y a pas de dénouement heureux. Posée autrement, quelle est la contrainte économique qui prime : la taille des chaluts ou le nombre de poissons restants ?
La croissance verte est-elle le remède miracle que certains vantent ? Pour être franc, en l'état, j'en doute. En ce sens qu'elle donne l'illusion qu'on pourrait déplacer la croissance sur d'autres registres de production et de consommation, remplacer une expansion par une autre, sans reproduire les mêmes effets. Comment prospérer sans croître ? Là est l'équation écologique.
J'envie ceux qui y voient clair dans cette opacité et cette confusion. La seule certitude, c'est que notre modèle s'est empoisonné avec ses propres toxines et démontre un peu plus à chaque seconde son obsolescence. Je crois que nous devons admettre qu'il y a des parcelles de solutions chez les uns et les autres et que l'assemblage reste à faire. Mais que ces fragments ne sont pas forcément là où on les attend.
Devant l'inattendu, il faut s'ouvrir à l'inédit et admettre que, en marge de nos modèles et de nos sphères classiques d'expression et de réflexion, il y a des esprits créatifs, inventifs auxquels nous devons nous ouvrir. Au moment où les adeptes de la décroissance voient leur argumentaire conforté par la réalité, y a-t-il une alternative entre la décroissance subie ou non dite, comme l'est la récession actuelle, et la décroissance conduite, pour laquelle j'avoue pour l'heure ne pas voir comment spontanément et démocratiquement elle pourrait être mise en oeuvre ?
Peut-être la croissance sélective doublée d'une décroissance choisie est-elle l'ultime voie. Un nouveau chemin où l'on procède individuellement et collectivement à des renoncements et à des acquiescements. Un tri rigoureux pour nous mobiliser sur l'essentiel et passer du maximum à l'optimum.
Une sélection en fonction des critères environnementaux et énergétiques (le facteur de charge de la planète) croisés avec une vision renouvelée du progrès qui place le bien-être de tous les hommes comme critère premier. Un arbitrage humaniste qui peut redonner à la politique sa dimension complète et qui agrégera les énergies dispersées.
Tout cela pour dire que nous devons distinguer avec exigence, dans les manifestes et programmes des uns et des autres, ceux qui font de la crise écologique la contrainte majeure. Ceux qui ont compris que la crise économique ne doit pas minorer la crise climatique, mais au contraire la mettre en exergue. Ceux qui pensent que le dénominateur commun à tous nos maux, c'est notre inaptitude à la limite. Et que c'est à la puissance publique démocratiquement de fixer et de faire appliquer ces seuils. Ceux qui sont convaincus de longue date que l'humanité a deux urgences à réaliser qui se conditionnent l'une l'autre : préserver et partager ; en ce sens, les enjeux écologiques et de solidarité sont intimement liés. Comment partager si, demain, la responsabilité des Etats se résume à gérer une addition de pénuries ?
Au passage, cela compromettrait la vertu première de l'Europe, l'enracinement de la paix. La sobriété et la régulation, qui vont de pair, sont une exigence des stratèges de la paix. Raison de plus pour revenir à la noblesse de l'économie. Une économie qui change de boussole et qui n'attribue plus de la valeur qu'aux seul argent ou biens produits, mais aussi et surtout à l'Homme et à la Nature.
Et dans cet impératif, le poids de l'Europe est essentiel et, dans l'Europe, aux fondements désespérément ultralibéraux, les ambassadeurs d'une économie qui protège sans concession et qui distribue équitablement sont indispensables. Cherchez-les, ils existent !
Nicolas Hulot est président de la Fondation pour la nature et l'homme.
Le Monde, 13/05/2009
nubuc a écrit:Je ne sais pas ce qu'il gagne à vouloir rester sur cette position un peu floue...
La Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme s'apprête à ouvrir
un nouveau chapitre de son histoire !
Je l'expliquerai le 13 Juin prochain, lors d'une rencontre à la Cité des Sciences (Paris - 16h) en présence d'Edgar Morin et de Patrick Viveret, à laquelle je vous invite à participer.
J'y exposerai les nouvelles orientations stratégiques de la Fondation dont l'ambition est de contribuer à la redéfinition d'un projet de société qui redonne du sens au progrès.
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