ubik.one a écrit:ubik.one a écrit:Pour moi aussi, découvert de Killing Joke sur le tard (en 2009, lors de sa réédition chez Panini), et c'est vrai qu'on en fait tout un foin alors que ce n'est pas non plus LE chef d'oeuvre. Moore a produit des trucs carrément mieux, et en ce qui concerne Joker, pour moi la grosse claque ç'a été le bouquin d'Azarello et Bermejo (putain ce dessin ! putain la folie du Joker ! putain l'ambiance roman noir !). Mais dans un top 3 Joker, j'incluerais quand même le Alan Moore, ainsi que le Arkham Asylum. Pour info, les couleurs de l'édition Urban, ce sont les mêmes que celles de Panini ?
Bah faudrait que je relise Joker et Killing Joke, mais je pense camper sur mes positions. Et pour Moore j'ai largement préféré Watchmen, Swamp Thing, la Ligue (1er cycle) et Swamp Thing (dont j'attends qu'un jour Urban publie la suite). Et puis Fritz the cat bien sûr
On en a déjà parlé, mais moi, personnellement, je considère
Killing Joke comme la meilleure histoire du Joker. Pas simplement parce que je l'ai découverte dans l'édition Glénat, à peu près au moment où je découvrais
Watchmen. Mais aussi parce que l'intrigue est épurée, résumant l'action à une confrontation entre le héros et le méchant (dans une espèce de danse archétypale), parce que la construction est magnifique, parce que la symétrie d'ouverture et de fermeture est terrible, parce que la fin est soumise à l'interprétation des lecteurs, parce que le récit a un réel impact sur la continuité DC, parce que Bolland ne cherche pas à rendre hommage à une version ou à un acteur, mais travail sur l'essence même du personnage. Pour ces mille raisons, ça l'emporte sur le
Joker d'Azzarello et Bermejo, qui est très bien, mais qui dit d'autres choses et s'inscrit dans une optique réaliste, pas mythique.
Electro a écrit:TKJ à la base, c'est juste un annual de Batman ( voilà le pourquoi du nombre de pages )
Ensuite, vu l'effet Watchmen, DC a monté la sauce, et transforme le projet en graphic novel.
Mais c'est juste un annual, ce qui l'empêche pas d'être une des meilleures histoires sur le Joker, et c'est déjà pas mal.
Clairement pas à comparer avec ses grandes œuvres, mais facilement dans le top 5 Batman/Joker.
C'est peut-être un
Annual dans les intentions éditoriales du départ, mais bon, en 1988, il y a eu un
Annual, c'est le
Batman Annual #12, par Mike Baron et Ross Andru.
Connaissant la vitesse de production de Brian Bolland, on se doute (on sait, d'ailleurs) que le projet avait été lancé bien bien avant. La présence d'une Batcave folklorique laisse penser, même, que c'est un Batman pré-
Crisis, dans l'esprit de Moore. Et on peut supposer que les responsables éditoriaux n'ont pas mis le projet au planning avant d'être sûr d'arriver au bout. Donc songer qu'il a été envisagé comme
Annual, c'est remonter très loin.
Le bouquin, quand il a été annoncé, c'était sous l'appellation "graphic novel". C'est comme ça qu'il a été vendu à l'époque, dans les librairies.
Ensuite, et là je reviens sur un point déjà abordé, la pagination n'a rien à voir avec la qualité. Moore aurait pu faire plus court, aussi, pourquoi pas. La qualité de ses
back-ups de
Green Lantern atteste bien de l'absence de cause à effet entre la longueur et la qualité. Pareil pour le "Shadowplay" qu'il a fait avec Sienkiewicz dans
Brought to Light.
Moore lui-même a un avis encore plus négatif sur
Killing Joke que toi. Toi, tu dis que ce n'est pas parmi ses grandes œuvres, lui, il dit carrément qu'il renie ce boulot parce que ça ne parle pas de la condition humaine. Je me permets d'être en désaccord avec Moore, mais bon, c'est un autre débat.
Personnellement, l'une des forces du récit, selon moi, c'est justement que ce duel d'archétypes, qui en fait l'une des histoires définitives du Joker, est également un duel d'hommes coincés dans les destins qu'ils se sont choisis (et qui leur ont été imposés, aussi). Toute la réflexion sur l'incapacité à sortir de leur tragédie me touche profondément.
Bref, j'adore.
Jim