Oui, c'est un tic d'écriture, fréquent dans la bouche de Lady X et de tous ceux qui nourrissent des desseins machiavéliques.

Sinon, je crois que pour des adultes, en effet, Le château maudit ne saurait apparaître aujourd'hui que comme désuet. Ça fait partie de son charme. Je dirais qu'esthétiquement (est-ce le choix exprès de Paape ou Charlier le lui a-t-il suggéré ?), ce Château maudit emprunte surtout à l'expressionnisme du cinéma fantastique allemand né sous la République de Weimar. Cinéma également désuet mais non dénué d'intérêt lorsqu'on s'intéresse à l'histoire du cinéma et notamment du film noir ou du film fantastique.
Le château maudit n'avait, à mon sens, d'autre ambition que celle de faire peur à des gamins de huit à douze ans dans les années 50. Je pense qu'à ce titre, ce fut une réussite. Forcément, ça a pris un coup de vieux, tout comme notre chevelure et nos artères au fil des ans. Certains albums de L'épervier bleu (que d'aucuns estimeraient aujourd'hui illisibles, avec d'excellents arguments) ont également eu un fort impact sur de jeunes lecteurs.
Dans les années 60 et 70, le relais fut pris par Tibet et Duchâteau, dont certains titres sont aujourd'hui tout aussi désuets et peuvent désarmer un lecteur adulte par leur dose de puérilité. Mais leur succès auprès des enfants ne se démentait pas dans les pages du journal Tintin. Les auteurs ont, à cet égard, remplis parfaitement leur contrat vis-à-vis des Dupuis ou de Raymond Leblanc.