Histoire finie en 3 tomes, L'auberge du bout du monde est un très bon récit "lovecraftien" breton. Un petit village accroché à ses falaise est victime de disparitions étranges et d'une épidémie d'une maladie inconnue... Est-ce que celà proviendrait de la conserverie et de son sombre patron, de la belle Iréna qu'on dit avoir pactisé avec le malin et que ce passe-t-il sur cette île au large (on dit qu'une sorcière y vit) ?
Sur une trame classique du récit d'épouvante Oger a tissé une histoire très dense et somme toute logique (dans le cadre d'un récit fantastique évidemment
). En même temps, et c'est ce qui donne la force au récit, il a su laisser suffisamment de zones d'ombre pour maintenir une dose de doute dans l'esprit du lecteur. C'est très bien fait comme on dit, néanmoins certaines révélations du tome 3 (c'est le tome le plus faible à mon avis) sont un peu trop téléphonées.
Donc une bonne histoire bien menée, pour les dessins c'est également excellent. Prugne réalise là un sans faute. Sa palette de couleurs (c'est de la couleur directe) s'adapte à tous les besoins; des scènes nocturnes et pluvieuses aux rares moment de soleil (on est en Bretagne
), tout fonctionne parfaitement. La mise en page est aussi impressionnante avec de nombreuses grandes cases en plongée et contre-plongée de toute beauté.
Histoire classique superbemment réalisée, L'auberge du bout du monde ne révolutionne pas le genre mais fait passer un très bon moment de BD.