-
Cat Shit One Vol 1
Motofumi Kobayashi
Il était une fois un monde ou les américains étaient des lapins, les Vietnamiens des chats, les Français des cochons, les Russes des ours… La guerre cruelle et atroce du Vietnam Contrastée par d’adorable boules de poils propose une métaphore acerbe de ce conflit idéologique. Un La Fontaine version Trash qui tient toutes ses promesses.
Un « monde » dans lequel nous allons suivre les missions de 3 G.I., 3 lapins donc, prénommés : Perkins, Rats, et Botaski ; elles-mêmes saupoudrées de repérages, d’attaques de nuit, d’embuscades, d’actes héroiques…Dès le premier chapitre, on remarque que l’auteur soigne : les mimiques de nos boules de poils, l’immersion dans la jungle, les explosions, les armes, les avions , les hélicoptères. Bref les détails techniques et graphiques sont poussés à leur paroxysme, et ça se sent.
Pourtant les premiers chapitres sont trop branchés « action non stop », et il faudra attendre les chapitres 6,7, et 8 pour avoir 3 récits complexes, brillants, et l’exemple du quotidien sordide de nos petits soldats à longues oreilles. Mieux encore, avec ces petites peluches l’auteur pourrait rapidement tomber dans l’apitoiement facile, mais il garde une rigueur d’écriture qui fait plaisir à voir.A cela s’ajoute un aspect ludique jamais lourdingue avec moult chiffres, explications, et descriptions.
Un zoomorphisme réellement troublant qui propose une vision alternative à nos récits de guerre gavant, et blasant que l’on nous offre quelque soit le support. L’auteur veut-il dire que meme les êtres les plus affectifs et les plus adorables peuvent entrer en guerre ? Ou bien avons-nous décidé prématurément ce qui était gentil et adorable ?La démarche du titre ne manque pas de piquant, c’est ce qui donne au titre toute sa saveur.
On en redemande ! !
(A noter qu’à la fin du tome un court récit remet les hommes au premier plan, mais il n’atteint jamais la force émotionnelle de ne mangeurs de carottes !)
-