Encore une solide argumentation de la part de JYB. Perso, ça ne me dérangerait pas si lui ou d'autres n'exprimaient que des avis et des commentaires négatifs à propos d'une oeuvre ou d'un auteur. Ce n'est pas le cas, mais si ça l'était, ce serait une position assumée, courageuse car non consensuelle et non démagogique. Tant qu'on ne m'oblige pas, mitraillette dans le dos, à applaudir ou à réfuter systématiquement. J'apprécie cette liberté de ton et de parole.archie07 a écrit:J'espère juste que JYB continuera de dire ce qu'il a envie.
Bonne continuation.
Du Charlier, j'en ai bouffé pendant mon enfance, mon adolescence et encore au cours de ma vie d'adulte. Son formidable talent de conteur, son éclectisme et sa capacité à s'entourer de bons dessinateurs sont les qualités grâce auxquelles il a su fidéliser un large lectorat et me séduire.
Aujourd'hui, nous ne sommes plus des enfants ni des ados devant une idole. Mon intérêt se déplace et découvrir les défauts, les faiblesses, les tours de passe-passe du scénariste et l'envers du décor ne m'est pas indifférent. A mes yeux, cette approche critique ne dévalorise pas l'auteur. Elle permet en revanche de mieux le situer et l'appréhender dans sa complexité d'être humain.
Si un internaute ne commente qu'à charge, ça peut changer ma façon de voir certaines choses, mais pas systématiquement et pas nécessairement.
Si je me fiche de la véracité historique et des étoiles sur le drapeau de l'union, je passerai alors au post suivant. On sait bien que le western, au cinéma et en BD, est un festival d'inexactitudes et de contre-vérités. On peut savourer un récit parce que l'action est rondement menée. Mais une fois l'album refermé ou le film visionné, on peut aussi prendre plaisir ensuite à se dire : Ah, oui ! Mais là, on s'est fait avoir... C'est pipo.
J'ai une vague idée des conditions dans lesquelles Charlier travaillait, conditions que JYB doit bien mieux connaître que moi. Charlier a mené de front un (trop ?) grand nombre de séries et a pratiquement toujours eu d'autres responsabilités et d'autres travaux venant s'ajouter à l'écriture de scénarios. Cette charge de travail combinée à l'éclectisme et au tempérament étourdi de l'auteur, expliquant en partie cela.
Qui pourrait affirmer qu'il aurait pu faire mieux à sa place ? Je ne crois pas que personne soit assez présomptueux pour le prétendre. Je n'ai pas lu cela dans les propos de JYB, même si parfois l'énumération des fautes relevées peut donner à tort l'impression que l'exégète ne sait qu'être sévère.
Une fois ceci posé, qu'on veuille ou non accorder des circonstances atténuantes à JMC, il n'en demeure pas moins que l'analyse en profondeur de son oeuvre, même exclusivement à charge, n'est pas à la portée du premier venu et reste à faire. Il faut savoir lire entre les lignes, ne pas avoir la paresse de brasser de la documentation, de confronter des dates, etc... D'interrompre sa lecture, le cas échéant.
Il faut aussi posséder un instinct, un flair (ça se développe, c'est ce qu'on doit apprendre dans toute profession : savoir où chercher pour trouver rapidement ce qui pourrait coincer, ce qui pourrait avoir été mal exécuté et qu'il faudrait corriger) pour déceler les failles.
Nous avons la chance de bénéficier de temps en temps de l'éclairage savant de JYB (connaissances pointues dans les domaines maritime et aéronautique et goût prononcé pour l'histoire). Profitons-en. Si on n'aime pas, passons à autre chose. C'est ça, l'auberge espagnole du forum.
J'apprécie que JYB éclaire ma lanterne à la fois sur le contenu des histoires mais aussi sur celui des dossiers censés enrichir les intégrales. Il facilite depuis quelques années le travail des éditeurs consciencieux qui auraient à coeur d'apporter les corrections qui s'imposent. Il leur suffit de relever les interventions de leur lecteur-correcteur bénévole.
Ces imperfections n'empêchent d'ailleurs nullement les albums et les intégrales de se vendre, les acheteurs potentiels n'ayant pas beaucoup d'alternatives. Et que représente la poignée d'internautes qui prennent la peine de lire les posts de JYB ?
En revanche, si dans quelques années, personne n'a rectifié le tir, les éditeurs seront encore moins excusables qu'aujourd'hui.