Oncle Hermes a écrit:Je ne suis pas de la partie, mais il me semble que chaque décision de justice doit être "motivée", non ? (Ne serait-ce que pour vérifier que le juge ne juge pas de façon arbitraire en fonction de la couleur de la cravate.) Moyennant quoi l'espace alloué pour motiver le jugement peut être utiliser pour faire passer certains messages (je repense au récent cas Lagarde). Et là le message c'est : mec, tu t'en sors sur une note technique...
Exactement, c'est le message. Mais c'est aux plaignants de dire ce genre de chose. Pas au Parquet. Je le redis, le parquet, il mène l'enquête et représente l'Etat. S'il y a une prescription, c'est pas pour rien et surtout pas pour permettre aux gens de s'en tirer easy. On part du principe que passé un certain délai, certaines preuves ne sont plus aussi déterminantes et surtout elles disparaissent. Qu'elles soient à charge ou à décharge d'ailleurs. Emmerder un type 30 ans après des faits parce qu'il ne peut pas prouver ce qu'il faisait dans la nuit du 10 au 11 mars 1987, c'est absurde. D'où la prescription et le fait qu'il n'y ait pas de procès. Du coup, balancer ce genre de communiqué alors qu'il n'y a pas de procès, c'est s'assoir sur le sens même de la prescription et de notre droit. Parce qu'on n'a pas à juger ces faits anciens et surtout parce que le parquet n'a pas pour mission de dire si quelqu'un est coupable ou non.
Ce n'est pas parce qu'il y a un mouvement allant vers plus de communication de la part de la Justice (notamment la possibilité pour le procureur de trahir de secret pour rétablir des éléments annoncés comme faux dans les médias) que les magistrats en général peuvent dire tout et n'importe quoi.
Dans ce cas précis, ils ont franchi la ligne.