Zineb écrit :
On a tendance à oublier que la première impulsion du Printemps arabe a été faite par une jeunesse libertaire qui voulait une société laïque.
Je ne suis pas d'accord, elle interprète et semble déformer la réalité pour apporter de l'eau à son moulin.
Bouazizi, le jeune homme qui s'était immolé, l'a fait avant tout pour protester contre l'arbitraire de la police du président Ben Ali, omniprésente, contrôlant tout. Ils ne l'ont pas laissé vendre ses marchandises, le privant ainsi de son seul moyen de subsistance, dans une région plutôt oubliée par le pouvoir centrale. Le drame a beaucoup traumatisé en Afrique du Nord (tous pays confondus). Le fait que des personnes, républicains et prônant une société moderne, c'est à dire qu'ils réclamaient une société plus libre et démocratique, débarrassée de cette omniprésence policière et des services secrets du régime. On peut éventuellement les qualifier de laïcs et de philosophie libertaire, mais la plus grande partie des manifestants étaient plutôt terre à terre, seulement mues par les injustices qu'ils vivaient au quotidien.
Aujourd'hui se pose la question de l'avenir de ce printemps arabe, qui a tout de même donné naissance à des régimes islamiques, en Tunisie et dans la plupart des pays se libérant du carcan étatique ou nationaliste.
Le Maroc, patrie de cette dame, a tout de même, il y a quelques jours, reconduit un gouvernement islamiste. La Tunisie se démène entre chômage et tentation islamiste et tente tant bien que mal de rester à flot après que son économie, très tributaire du tourisme, persiste dans une inquiétante passivité et ne vivotant que des aides et crédits internationaux. Nombre de djihadistes en Libye et en Syrie sont tunisiens ou marocains. Mais tous les pays du Maghreb et du sahara sont intéressés,touchés ou impliqués.
Le problème que l'on peut également reprocher à Zineb c'est cet amalgame entre fascisme et Islam. Qu'elle soit laïque et athée, à la limite ça ne regarde qu'elle, mais il demeure dangereux pour l'avenir de faire des amalgames aussi malheureux. Les idéologies naissent et vivent par la volonté d'une minorité prête à imposer ses projets à toute la société.
Comme quoi le fait qu'une caricaturiste publie un pamphlet n'est pas synonyme de probité intellectuelle !