Coldo3895 a écrit:....................................
A côté de ça, Zay il n'a pas fait grand chose. A part être socialiste.
Alors je le répète, c'est quelqu'un de bien tout ça, et le coup de son poème, on s'en fout un peu. On a le droit d'écrire ça quand on a 19 ans au début des années 20.
Mais Est-ce que sa vie mérite le Panthéon ? Avec Jean Moulin, Felix Eboué, et ses 3 compagnons du jour... Je ne suis pas sûr.
Je maintiens que son principal titre de gloire est d'être socialiste.
Je te (nous) souhaite de pas avoir a revivre la vie de tous ces gens, Coldo, car eux ont du choisir au péril de leur vie.
C'est ce qu'a fait Jean ZAY, contrairement à l'immense majorité. Dés le 21 juin ( le 21 juin !)il a décidé de poursuivre la lutte en partant sur le Massilia ( les autres parlementaires restent à Bordeaux, avec l'acceptation de l'armistice). Ce jeune officier ( qui avait démissionné de son mandat pour aller au combat à la fin 1939)est un anti-hitlérien militant et déclaré. Son arrestation/Condamnation lui interdira la Résistance armée, mais ne retire RIEN à sa résistance comme prisonnier politique, qui continuera a faire son boulot d'intellectuel, écrire, réfléchir sur ce qui sera nécessaire, préparer l'avenir Son exécution démontre bien qu'il était considéré par ceux qui luttaient contre la Résistance ( la milice antisémite, anti-parlementaire, anti-socialiste, pro hitlérienne)qu'il était un ennemi important (comme Mandel) qu'il fallait liquider.
Son parcours est emblématique, et ce choix de le faire entrer au Panthéon est justifié à mes yeux en ce qu'il condense en sa personne tout l'esprit de ce que fut le REFUS de toute compromission avec les nazis et Vichy, et ce dés le début.C'est cette symbolique qui entre avec lui au Panthéon, aux côtés de résistants, certes plus actifs, mais qui le reconnaissaient comme un des leurs, et dénonçaient son emprisonnement.
Sinon, sur son poème de 1924 où il nomme le drapeau français un "torche-cul", il avait raison. C'est au nom de ce torche-cul qu'un million et demi de français sont morts. Il avait la rage face à ce massacre criminel, comme Abel Gance avec son "J'accuse", comme Gabriel Chevalier avec "La peur". Anatole France disait déjà "On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des marchands de canons". Et en 1939, quand le drapeau français symbolisait la lutte contre le nazisme, il avait ramassé le torche-cul pour en faire un emblème de juste combat (contrairement à beaucoup de braillards antisémites et antisocialistes de l'époque).
Une belle vie, digne et engagée. Et effectivement (radical)-socialiste, comme le dit Coldo. Bienvenue au Panthéon!